Le témoignage choquant d’un arbitre amateur agressé en R1

Par Jordan Pardon
2 min.
Des ballons de football lors d'un entraînement @Maxppp

La violence continue de gangréner le football, et ce n’est pas Julien Oliveira qui combattra cette thèse. Arbitre au niveau régional, cet homme de 24 ans a en effet été agressé physiquement et menacé de mort lors d’un match amateur entre Cergy-Pontoise et le Paris 13 Atlético au mois de janvier. Le visage ensanglanté, il avait alors quitté le terrain et avait dû être escorté par des policiers pour quitter l’enceinte. Quelques semaines après ce nouvel incident écoeurant, Julien a pris la parole pour témoigner et évoquer cette dérive qui prend de plus en plus d’ampleur, même dans le football d’en bas. «Très honnêtement, je suis convaincu que si on ne change rien, il y aura un drame un jour, raconte l’arbitre, encore traumatisé. Pourtant, à la mi-temps de ce match (Cergy-Pontoise - Paris Athletico en R1), il n’y avait pas de problème. Il y a 0-0 à ce moment, aucun avertissement, puis arrive ce six-mètres donné à l’équipe de Cergy vers la 70e minute», raconte-t-il au média Footballogue, avant d’expliquer la suite.

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«Le gardien joue le renvoi un mètre en dehors de sa surface, je lui demande de le refaire et il a une mauvaise réaction avec un geste laissant entendre qu’il s’en fout. Je lui ai expliqué que je ne voulais pas de ce comportement, reviens et lui mets un deuxième carton jaune après ses propos insultants.» La suite ? Des scènes de violences impardonnables. S’en suivent six minutes de confusion, le gardien va avoir un comportement agressif, des menaces de mort envers moi. Des supporters m’interpellent et me disent "l’arbitre t’es mort" une vingtaine de fois, mais j’y suis habitué. À la fin du match, je reçois des crachats, je suis humilié, je reçois un coup sur le crâne puis je réalise dans le miroir que je suis en sang, poursuit la victime. Aujourd’hui, on veut que nos craintes et ce que l’on subit, soit bien pris en compte par les instances dirigeantes. Le fanatisme prend trop de place dans certaines situations, que ce soit envers les arbitres ou les entraîneurs.

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