Le Paris Saint-Germain et le Stade de Reims se sont quittés sur un match nul (1-1), au Parc des Princes. Une égalisation à la dernière minute sauve les Rémois qui ont fait preuve d’une belle combativité jusqu’au coup de sifflet final.
Sur deux défaites lors des cinq derniers matches de Championnat, le Paris Saint-Germain voyait le RC Lens revenir à seulement deux points de son trône de leader. De retour au Parc des Princes avec son trio Messi-Neymar-Mbappé, les hommes de Christophe Galtier devaient alors disposer du Stade de Reims qui n’a plus perdu depuis septembre dernier, contre Monaco (3-0).
Pourtant, comme depuis quelques semaines, le PSG a débuté cette rencontre avec le frein à main et subissait les offensives du trio Balogun, Ito et Flips, très actifs en début de match devant un Donnarumma vigilant (11e et 17e). Mais face à la grosse intensité rémoise, Paris ne parvenait pas à déployer son jeu et pendant vingt grosses minutes, les Rouge et Blanc ont nettement pris le dessus sur le PSG.
Balogun en sauveur !
Mais en seconde période, alors que Reims jouait haut dans le camp parisien, Messi héritait du ballon dans la surface et pouvait frapper. L’Argentin voyait son tir être contré, avant Neymar ne récupère et ouvrait le score, en dribblant Diouf (1-0, 51e). Mais alors qu’on pouvait penser que Paris avait fait le plus dur, un terrible geste de Verratti sur Ito obligeait la VAR à intervenir. L’Italien était expulsé, moins de dix minutes après son entrée en jeu.
Réduit à dix, le PSG subissait les assauts adverses, mais l’attaque de Reims manquait de justesse face au but. Au terme d’une fin de match dominée par Reims, Paris pensait tenir la victoire, mais sur un mauvais contrôle de Sanches sur la dernière action du match, Balogun faisait parler sa vitesse et remportait son duel devant Donnarumma pour égaliser (1-1, 90e+7). Les Parisiens concèdent le nul et conserve trois points d’avance sur Lens (2e), avant d’aller à Montpellier. Le Stade de Reims, 11e, réalise un parfait hold-up et reste invaincu, avant de jouer contre Lorient, lors de la prochaine journée.
L’homme du match : Folarin Balogun (8) : dans une rencontre où le PSG a outrageusement eu le monopole du ballon, le joueur prêté par Arsenal a su bonifier le peu de cartouches dont il a eu à sa disposition. Il a vite réglé la mire avec deux beaux enchaînements (9e, 11e) et a donné du fil à retordre à Marquinhos et Ramos par ses appels tranchants. Il est d’ailleurs récompensé par son 11e but de la saison, où, dans le temps additionnel il laisse Marquinhos, Ramos et Donnarumma sur le carreau. Il a transformé des restes en un festin copieux.
PSG
Donnarumma (6) : dès la 30ème seconde, le portier italien s’est fait peur avec une très mauvaise relance dans l’axe qui a bien faillir conduire à l’ouverture du score rémoise. En première période, il a quand même évité le drame à plusieurs reprises avec des parades inspirées sur Folarin Balogun (11e), Junya Ito (15e) et Marshall Munetsi (15e). Il s’est montré très vocal en seconde période pour remotiver sa défense, notamment quand le PSG jouait à dix après l’exclusion de Verratti.
Hakimi (7,5) : toujours aussi important dans les montées offensives, il a eu de belles combinaisons avec Messi notamment en seconde période mais son but a finalement été refusé pour une position de hors-jeu (65e). Sur ses 79 passes tentées, il en a loupé… que trois, soit un taux de 96%. Vraiment indispensable sur le côté droit parisien. Il a également été impliqué dans la plupart des opportunités offensives du PSG en touchant plus de 105 ballons. Aucune faute commise, peu de déchets dans son jeu. Bonne protection du ballon, jeu propre sans risque dans son côté. Le Parisien le plus solide et complet. Gros volume.
Sergio Ramos (5,5) : joli retour sur Munetsi (38e) en dernier rideau mais en dehors de cela, la légende du Real Madrid a souvent été dépassé par les accélérations de Reims. Néanmoins, il s’est montré important dans le jeu aérien avec une double tête sur corner (63e) et a souvent rattrapé le coup en dernier ressort défensif avec un total de cinq dégagements, un tir bloqué et deux récupérations.
Marquinhos (3,5) : auteur d’un geste d’antijeu sur Ito qui partait en contre, il a écopé d’un carton jaune en première période (28e). Comme depuis plusieurs mois, le capitaine du PSG n’a absolument pas semblé serein, solide et rassurant. La VAR a d’ailleurs sauvé la mise puisque il a bien failli concéder un penalty si Balogun n’était pas hors-jeu (56e). Marqui a pris aussi beaucoup de risques dans les relances, ce qui a bien failli conduire à des pertes de balle. Il a manqué de présence vocale également en tant que capitaine.
Bernat (3) : défensivement, le latéral espagnol a été trop facilement dépassé ou pris dans le dos, notamment lors de l’action du carton rouge/péno annulé (54e) où la vitesse d’Ito. En retard en attaque, il a eu du mal à combiner, à se montrer présent dans les opportunités offensives parisiennes.
Carlos Soler (3,5) : le milieu espagnol a de manière générale été beaucoup trop discret, voire même peu utile dans la construction offensive du PSG et dans la protection du bloc bas. Il a touché peu de ballons mais en a perdu la plupart. Remplacé par Danilo à la 63ème minute qui perd son duel de la tête sur l’égalisation rémoise.
Vitinha (4,5) : gros volume de jeu en première mi-temps avec 70 ballons touchés et 94% de ses passes réussies, malheureusement dans un jeu offensif stérile. Le Portugais a beaucoup couru mais dans le vide, cherchant souvent sa place lors des assauts offensifs rémois. Remplacé par Verratti à la 45e minute qui a logiquement pris un carton rouge pour un très vilain tacle dangereux sur Ito (54e), validé par la VAR.
Fabian Ruiz (5) : discret mais propre, le milieu espagnol a raté très peu de choses. En touchant 63 ballons, il a réussi la plupart de ses passes avec un total de 94%. Un rôle particulier dans le coeur du jeu parisien. Sans briller, il n’a pas eu beaucoup de déchets et c’est déjà un bon point ce soir, alors que le PSG a été mis en grande difficultés. Remplacé par Sanches à la 69ème minute qui a fait preuve d’une certaine passivité sur la remise de Warren Zaïre-Emery qui conduit à l’égalisation (90e+6).
Neymar (7) : comme ses autres comparses du trio offensif, le début du match a bien été compliqué sur le plan collectif. Il a touché peu de ballons et la plupart de ses tentatives n’aboutissait à rien malgré un bon taux de passes réussies ou de duels gagnés en première période. Mais rapidement il a repris le dessus. Le Brésilien a profité du tir de Messi contré pour ouvrir le score sur la première frappe cadrée de son équipe, en assurant le coup avec un bon dribble devant Diouf (51e). Le Ney a d’ailleurs fait preuve d’une certaine combativité notamment quand le PSG jouait à dix, à l’image de ce coup de physique avant de servir Messi dans la surface (84e). Une vraie belle prestation, un match complet, au four et au moulin. Le Brésilien a sorti une prestation aboutie avec peu de fausses notes. Remplacé par Warren Zaïre-Emery (85e) qui a été fautif d’une mauvaise remise de la tête sur l’égalisation rémoise.
Messi (5,5) : l’Argentin champion du monde s’est bien démarqué aux abords de la surface de Reims en première période mais ni Mbappé, ni Neymar n’ont réussi à bien combiner ou à la trouver. Symbole de l’inefficacité parisienne dans les premiers instants de la rencontre. Il n’a pas été mauvais car il a très peu raté. Toujours disponible, ses appels et ses décalages ont été décisifs dans les combinaisons notamment avec les ailes pour trouver les coéquipiers dans les espaces. Malheureusement, trop inefficient pour un joueur de son calibre.
Mbappé (4) : souvent convoité en première période, il a eu du mal à prendre de bonnes décisions dans l’attaque parisienne, alors que son équipe pointait à la pause à un seul tir tenté : soit il perdait le ballon, soit il était contré. Un premier acte difficile pour Mbappé. Au coup de sifflet final, on comptabilise plus de 20 ballons perdus pour l’international français et la plupart de ses duels ont été perdus. Une soirée compliquée pour Mbappé.
Reims
Diouf (4,5) : en première période, l’ancien portier de Troyes n’a jamais été inquiété, ni même sollicité. En revanche, il a dû s’incliner dès le retour des vestiaires devant Neymar, qui l’élimine facilement (65e). Serein sur ses prises de balles (63e, 79e), il ferme bien son angle devant Mbappé (83e).
Foket (5) : l’international belge a livré une prestation correcte. Avec Mbappé comme adversaire direct, le menu était copieux, mais il a su tenir son rang. Il n’a pas non plus hésité à s’affranchir de son rôle de défenseur en offrant quelques bons centres (15e, 37e).
Agbadou (6,5) : sur l’aspect défensif, le défenseur ivoirien a su fermer la boutique. Intraitable, il a remporté de nombreux duels (12e, 19e, 20e, 45e, 69e) et a réalisé un tacle décisif devant Mbappé (89e). Avec le ballon, il n’a pas non plus semblé gêné, s’offrant plusieurs passes claquées entre les lignes. Une prestation solide dans l’ensemble même s’il se fait enrhumer par Mbappé (83e)
Abdelhamid (6) : le chevronné défenseur marocain a rendu une copie propre. Bien accordé avec Agbadou, il a colmaté les brèches lorsque la menace parisienne se faisant pressante (37e, 42e, 48e). Il s’offre en revanche une montée étonnante qui expose son équipe juste avant la pause, heureusement sans frais. On l’a logiquement senti emprunté en fin de rencontre où il a fini dans les cordes physiquement face à Hakimi.
De Smet (5) : de retour dans le groupe rémois ce soir, le Belge a livré une prestation sérieuse et appliquée. En parfait exécutant, il a respecté le plan de jeu édicté par Will Still, à savoir contenir les dédoublements d’Hakimi. Après l’ouverture du score de Paris, il s’est d’avantage exposé en multipliant les montées, ce qui a permis à Hakimi d’avaler les espaces. Plusieurs interventions déterminantes (28e, 32e).
Matusiwa (6) : l’ancien joueur de l’Ajax Amsterdam a été impressionnant par sa capacité à répéter les efforts. En première mi-temps, il maintient son équipe sur le grill grâce à son tacle qui annihile une possible action de but de Neymar. En termes de communication, les violons ont franchement été accordés avec Munetsi, qui complète parfaitement le tandem.
Munetsi (6,5) : Inoxydable. L’international zimbabwéen a aimanté et alimenté en permanence les situations de son équipe. D’entrée, il a donné le ton en allant récupérer un ballon dans les 20 mètres parisiens, avant d’en ratisser de nombreux autres (45e, 62e). Il a affiché un volume de jeu impressionnant en se projetant sans cesse dans la surface parisienne. Balle au pied, il a également baladé sa force tranquille (90% de passes réussies) Remplacé par Doumbia (75e) qui est clairvoyant sur sa passe décisive pour Balogun (90+6e)
Ito (6,5) : l’ancien joueur de Genk a souvent fait preuve de justesse dans ses choix. Ses déplacements astucieux, ses permutations ont fait tourné la tête à Bernat, et son petit pont est un délice (54e). En première période, il n’est pas loin d’ouvrir le score sur une belle reprise de volée (15e). Comme souvent cette saison, le Japonais s’est montré très discipliné, notamment dans ses tâches défensives. C’est lui qui provoque l’expulsion de Verratti (59e). Remplacé par van Bergen (83e) qui était tout proche de s’offrir son premier but en Ligue 1 sur une superbe frappe à l’entrée de la surface (90e)
Cajuste (5) : vital en première période où sa qualité technique a été un véritable masque à oxygène, le Suédois a baissé en régime en seconde mi-temps, se contentant essentiellement de s’attacher à ses tâches défensives. Remplacé par Lopy (83e)
Flips (6) : l’ancien Lillois s’est montré à son avantage dans son couloir gauche. Il a été à l’origine de nombreuses situations rémoises et a souvent su générer du danger par ses centres (4e, 17e). Il n’a pas non plus rechigné sur les efforts, prêtant sans cesse main forte à De Smet. Egalement l’auteur d’un double sauvetage héroïque devant Ramos (64e). Remplacé par Zeneli (75e)
Balogun (8) : voir ci-dessus