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Brésil - Croatie : les notes du match

Invaincu sur ses terres depuis 2002, le Brésil prolonge encore un peu plus sa série. Pour son entrée dans sa Coupe du Monde, la Seleção est en effet venue à bout de la Croatie (3-1). Une victoire acquise non sans mal, et non sans une polémique arbitrale...

Par La Rédaction FM
10 min.
Brésil Oscar dos Santos Emboaba Júnior @Maxppp

C'est sa Coupe du Monde. À domicile, porté par un public d'exception, le Brésil ouvrait le bal ce jeudi soir, opposé à la Croatie dans la Corinthians Arena. Une première attendue, et l'enceinte ne tardait d'ailleurs pas à bouillir. Les supporters reprenaient ainsi l'hymne national, dans une ambiance chauffée à blanc. Mais les Croates ne s'en laissaient pas conter, et les premières occasions étaient à mettre au crédit des hommes au damier, Kovacic (1e) et Olic (7e) ne trouvant néanmoins pas le cadre. Et forcément, ce qui devait arriver arriva. Rakitic décalait Olic sur l'aile gauche, ce dernier s'enfonçait dans le camp brésilien avant d'adresser un centre à ras-de-terre, que le malheureux Marcelo (11e csc) détournait au fond de ses propres filets.

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Stupeur à la Corinthians Arena, la bande à Luiz Felipe Scolari se retrouvait menée. Une Seleção en souffrance, incapable d'imposer le tempo du match, et il fallait un Paulinho (21e) jouant les solistes pour obtenir une première occasion en faveur du Brésil, sans grand danger pour le portier adverse. De quoi réveiller ses coéquipiers, et inspirer Neymar, qui s'en allait dribbler dans la surface, le ballon finissant par arriver dans les pieds d'Oscar (23e), dont l'enroulé du gauche contraignait Pletikosa à sortir une belle parade. Le Brésil revenait dans le coup, et finissait par trouver la faille. Venant d'écoper d'un carton jaune peu avant, Neymar (29e) se distinguait de bien meilleure manière, égalisant d'un tir du gauche à l'entrée de la surface. 1-1, Scolari pouvait féliciter son prodige.

Au retour des vestiaires, les quintuples champions du monde mettaient le pied sur le cuir, faisant le jeu dans le camp croate. Une possession néanmoins stérile, puisqu'il fallait attendre la 67ème minute de jeu pour voir une tentative brésilienne, un coup franc signé Daniel Alves (67e), s'envolant dans les airs. Le Brésil poussait et, pour la première fois du match, Fred se distinguait, obtenant un pénalty qui fera couler beaucoup d'encre, sur une faute inexistante d'un autre ancien Lyonnais, Lovren. Neymar (70e) ne se préoccupait pas de la polémique arbitrale, et ne se faisait pas prier pour convertir le pénalty, et donner l'avantage aux siens. Malgré une fin de match pénible, la bande à David Luiz parvenait finalement à corser l'addition, Oscar (90e+1) donnant encore un peu plus de relief à sa belle prestation d'un joli but. But néanmoins entaché d'une faute de Ramires au départ de l'action. Score final 3-1, le Brésil engrange ses trois premiers points dans le groupe A. Si la manière peut laisser à désirer, le résultat est là. C'est aussi cela la Seleção d'aujourd'hui...

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L'homme du match : Oscar (8) : le petit crack de Chelsea a démontré si besoin était qu'il avait tout d'un grand. Inspiré, il a rayonné de par sa classe, lui qui n'a eu de cesse d'aligner les dribbles efficaces, pour effacer ses adversaires et créer des brèches. Passeur décisif sur l'égalisation signée Neymar (29e), le maître à jouer a multiplié les offrandes bien senties et les centres de qualité. Du tout bon, récompensé à juste de titre de tous ses efforts, par un but en fin de match (90e+1).

Brésil :

  • Julio Cesar (5,5) : pas grand-chose à signaler pour lui durant les trois-quarts du match, lui qui n'a rien eu à faire ou presque hormis chercher le cuir au fond de ses propres filets sur le but contre son camp de Marcelo (11e). Mais suite au doublé de Neymar, le portier de Toronto a multiplié les arrêts, sortant quelques bonnes parades pour conserver l'avantage.

  • Dani Alves (3) : l'arrière droit brésilien n'avait visiblement pas envie de défendre. En tout cas, tout au long de la partie, le latéral du FC Barcelone a laissé des boulevards dans son dos, laissant le champ libre à Olic et Vrsaljko pour déborder et centrer. C'est d'ailleurs sur une percée d'Olic qu'est venu le premier but du match, signé Marcelo (11e csc).

  • Thiago Silva (5) : s'il est considéré par beaucoup comme le meilleur défenseur central du monde, le capitaine de la Seleção ne gardera très certainement pas un grand souvenir de ce premier match dans le tournoi. N'ayant certes pas commis d'erreurs majeures, le taulier du PSG a été cependant beaucoup trop discret, loin d'être le O Monstro flamboyant que l'on connait.

  • David Luiz (6) : autoritaire d'entrée de jeu, le défenseur central recruté par le Paris Saint-Germain a voulu marquer son territoire d'emblée, avec deux interventions viriles mais correctes face aux attaquants croates. Hargneux, il a imposé tout au long des 90 minutes un véritable défi physique à ses adversaires, dominant dans les airs comme au sol. Propre.

  • Marcelo (4) : à l'instar de Daniel Alves, le Merengue a connu des difficultés défensivement, souvent pris. C'est d'ailleurs lui qui, malheureux, a concédé l'ouverture du score, inscrivant contre son camp le tout premier but de cette Coupe du Monde (11e). S'est toutefois bien repris au fil des minutes, plus à l'aise derrière, et tentant d'apporter offensivement.

  • Luiz Gustavo (5) : le milieu de Wolfsburg a alterné le bon et le moins bon. Intelligent tactiquement, il a parfaitement su s'adapter à ses partenaires de jeu, n'hésitant pas à redescendre parfois au niveau de ses arrières centraux pour leur apporter de l'aide. En revanche, il s'est montré discret dans la construction du jeu.

  • Paulinho (6) : très intéressant, le milieu arrivé à Tottenham l'été dernier a confirmé ses belles prestations de la dernière Coupe des Confédérations. Précieux dans l'entrejeu, aussi à l'aise dans le combat que doué techniquement, il a su s'offrir un rôle important dans ce match. Remplacé par Hernanes (63e).

  • Oscar (8) : voir ci-dessus.

  • Hulk (3,5) : le roc offensif auriverde n'a pas franchement fait étalage de ses qualités dans ce premier match du Mondial. Incapable de faire des différences, il n'a jamais su prendre le meilleur sur ses vis-à-vis, que ce soit techniquement ou physiquement. Remplacé fort logiquement par Bernard (68e).

  • Neymar (8) : « Je ne veux pas être le meilleur joueur de la Coupe du Monde, je me moque de marquer des buts. Tout ce que je veux, c’est réaliser mon rêve, c’est-à-dire gagner la Coupe du Monde », déclarait à la veille de ce match la pépite brésilienne. Mais le numéro 10 a prouvé qu'il pouvait être à la fois buteur, et voir son équipe gagner, chose qu'il a su faire ce soir. Auteur de ses 32ème et 33ème buts en 50 capes sous le maillot de la Seleção, le Barcelonais est devenu le dixième meilleur marqueur de l'histoire de la sélection brésilienne. À seulement 22 ans... Pour une entrée en matière en Coupe du Monde, difficile de faire mieux. Remplacé par Ramires (88e).

  • Fred (3) : transparent, fantomatique, invisible... Voilà les adjectifs que l'on aurait aisément pu attribuer à Fred jusqu'à la 69ème minute de jeu, lui qui a été aux abonnés absents, incapable d'avoir ne serait-ce qu'une once d'influence sur les débats. Mais l'avant-centre a fini par faire parler de lui, obtenant un pénalty, pour une faute imaginaire de Lovren. Il fallait bien cela pour que Fred fasse une différence dans cette rencontre.

Croatie :

  • Pletikosa (3,5) : malgré sa solide expérience, le portier croate de 34 ans a été loin d’être une assurance tout risque pour son équipe. S’il a réalisé un bon début de match, repoussant une frappe des poings devant Paulinho (21e) et une tentative enroulée d’Oscar (23e), il n’est pas exempt de tout reproche sur les deux buts de Neymar. Sa lenteur sur le premier but et son manque de fermeté sur le pénalty ont précipité son équipe vers une défaite pour le moins frustrante. Il ne peut rien sur le troisième but d’Oscar.

  • Srna (4) : le capitaine croate a réalisé une prestation très moyenne sur le côté droit de la défense. Malgré de timides assauts brésiliens, Srna a souvent été à la limite défensivement et son apport offensif a été quasi inexistant. L’emblématique droitier du Shakhar Donetsk va devoir élever son niveau de jeu sous peine de grosses désillusions à venir.

  • Lovren (5) : pilier de la défense croate, l’ancien Lyonnais s’est montré plutôt solide. Impérial dans les airs, il a remporté 70 % de ses duels. À l’instar de ce qu’il avait pu montrer à Lyon, la rapidité n’est pas l’une de ses grandes qualités, il n’empêche qu’il n’a pas eu à rougir de sa prestation face aux Brésiliens. Averti pour protestation sur le pénalty concédé sur Fred (69e).

  • Corluka (4) : moins tranchant que son partenaire de l’axe, le défenseur du Lokomotiv Moscou a perdu de nombreux duels devant les attaquants brésiliens et a été poussé à la faute comme sur ce très logique carton jaune reçu après une faute très grossière sur Neymar (65e).

  • Vrsaljko (5) : il a dépanné sur le flanc gauche en l’absence du titulaire au poste Pranjic, blessé. Le danger est souvent venu de son côté puisque Oscar a très souvent pris le dessus sur lui en début de rencontre. Mais le joueur du Genoa a fait preuve de beaucoup d’abnégation et est bien revenu dans la partie, réalisant de nombreuses interceptions et apportant même par moment des solutions offensives.

  • Kovacic (3) : la nouvelle merveille du football croate a connu les pires difficultés pour se mettre dans le rythme de la rencontre. Quelques mauvais choix, mais au final un pourcentage de passes réussies proche des 90 %. Dommage qu’aucune de celles-ci n’ait été décisive. Remplacé par Marcelo Brozovic (60e) qui n’a guère plus pesé sur la rencontre.

  • Modric (7) : en dépit de l’excellent début de match de son équipe, Luka Modric a mis du temps à trouver la bonne carburation. Après une première période quelconque, le stratège du Real Madrid a clairement haussé son niveau de jeu, apportant beaucoup plus de solutions à ses coéquipiers et portant habilement le ballon vers l'avant. Insuffisant malgré tout pour faire basculer la rencontre du côté de la Croatie malgré une frappe magnifique de 30 mètres bien détournée par Julio Cesar (85e).

  • Rakitic (5) : très percutant, le milieu du FC Séville s’est montré plutôt à son avantage durant la première demi-heure. Mais Rakitic a eu tendance à disparaitre par la suite, rendant sa prestation assez ordinaire malgré une belle qualité de passe.

  • Olic (6,5) : impressionnant de détermination, Ivica Olic a réalisé une prestation de très haute volée. Dès l’entame de la rencontre, il a harcelé les Brésiliens autant par ses percées sur le côté gauche de l’attaque que sur un pressing défensif impressionnant qui lui a permis de récupérer de nombreux ballons. Si son coup de tête est passé juste à côté du but de Julio Cesar (5e), c’est sur l’un de ses centres que Marcelo est poussé à la faute sur l’ouverture du score de la Croatie (11e). À noter malgré tout une fâcheuse tendance à en faire trop qui a terni quelque peu la performance somme toute impressionnante de l’attaquant de Wolfsburg, âgé tout de même de 34 ans.

  • Perisic (5) : sur son aile, l’ancien Sochalien n’a pas ménagé ses efforts pour mettre le feu dans la défense brésilienne en s’offrant de nombreux déboulés. D’ailleurs, la qualité de ses centres aurait pu faire mouche, comme sur cette offrande pour Olic qui a placé une tête à côté du but (5e). A été à deux doigts d’égaliser à la suite d’une frappe surpuissante déviée par Julio Cesar (90e).

  • Jelavic (3) : remplaçant de luxe de Mario Mandzukic suspendu, l’attaquant de Hull City a joué son rôle de pivot sans réellement se mettre en valeur. C’est simple, il n’a tout simplement pas existé devant la paire parisienne Thiago Silva-David Luiz. L’attaquant du Bayern peut se rassurer, il retrouvera sans problème sa place de titulaire lors du prochain match. Remplacé par Ante Rebic (77e)

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