Serie A : comment Naples a détruit la Juventus
Supérieur dans tous les compartiments du jeu, Naples a donné une leçon à la Juventus hier soir (5-1), qui surfait pourtant sur une excellente série.
«C’était une défaite bien méritée car nous sommes arrivés dans ce match avec moins d’énergie.» Massimiliano Allegri avait la tête des mauvais soirs hier après avoir été humilié par la Naples 5-1 au stade Diego-Armando-Maradona. La Vieille Dame a probablement récité un adieu définitif au Scudetto. Elle a désormais 10 points de retard sur son bourreau, qui a en plus de cela un calendrier favorable puisqu’elle recevra les formations milanaises et romaines en cette seconde partie de saison.
Pire encore, la Juve a subi une véritable humiliation, alors qu’elle se présentait en confiance, forte de sa belle série de 8 victoires de suite, dont des succès importants face à l’Inter et la Lazio. Pour retrouver trace d’une telle défaite en Serie A pour les Bianconeri, il faut remonter au 30 mai 1993 et un revers 5-1, déjà, à Pescara. Il y a presque 30 ans, un autre siècle à l’échelle du foot. Même Luciano Spalletti s’en est amusé après la rencontre en allant chercher la main d’Allegri, lequel avait décidé de rentrer au vestiaire d’un pas ferme, sans saluer son homologue. Les réseaux sociaux s’en sont régalés.
Naples a 10 points d’avance
«Il faut féliciter Naples, reconnaissait tout de même le coach turinois après la rencontre. Naples a joué un bon match. Après avoir encaissé des buts, nous étions mieux, dans un meilleur moment après avoir subi le 2-0.» En effet, la réduction de l’écart signée Di Maria (42e) avant la pause n’a pas changé grand-chose. Bien meilleurs collectivement et supérieurs physiquement, les Azzurri n’ont jamais tremblé, réglant l’affaire en 17 minutes grâce à Rrahani (55e), Osimhen (65e), déjà premier buteur du match, et Elmas (72e).
«Il faut se remettre sur pied et travailler. Le championnat est long et il y a beaucoup de points. Les défaites sont toutes lourdes, ce soir, c’était mérité, mais beaucoup de situations auraient pu être mieux lues, parfois c’est bien et parfois non. On a eu la force de revenir, mais ensuite, on n’y est pas arrivé. Nous étions à huit victoires consécutives et maintenant, nous devons nous remettre sur les rails dès la Coupe d’Italie.» À entendre le Mister Allegri, on dirait presque qu’il s’agit d’une défaite comme une autre.
Spalletti : «On a envoyé un message à nous-mêmes surtout»
Il se permet tout de même de croire encore au titre malgré le grand écart qui le sépare du Napoli. «Il faut rester calme. L’objectif reste le top quatre. Il ne faut pas se morfondre. Il faut transformer la déception en colère pour les prochains matches. Il faut réagir. Napoli est à 47 points. Ils sont plus forts, mais peut-être que d’ici deux mois, tout changera. Dans le football, j’ai appris que ce qui est valable aujourd’hui ne l’est pas demain. Ils ont le vent en poupe, mais demain, qui sait…»
Seul l’avenir pourra en dire plus. Pourtant à Naples, on n’a jamais semblé aussi confiant pour remporter un nouveau titre de champion d’Italie, qui lui échappe depuis 1990 et les années Maradona. 6 fois présent sur le podium sur la dernière décennie, le club a cette fois pris un très sérieux avantage. «Ce soir, nous avons perdu plusieurs ballons que nous aurions pu mieux gérer, mais c’est notre ADN. L’attitude doit être de jouer le jeu parce que nous pouvons le faire», revendique un Spalletti, particulièrement fan de Victor Osimhen, meilleur buteur de Serie A avec 12 réalisations.
«On a envoyé un message à nous-mêmes surtout, assure le coach napolitain. Il y a toujours le doute de ne pas être de ce niveau. Tout le monde a souffert de la Juventus parce que quand tu joues contre eux, tu affrontes une équipe très forte. Ce qu’il ne fallait absolument pas faire, c’était hésiter. Au lieu de ça, nous avons joué face à eux. Nous sommes allés chercher la victoire et nous avons compris.» Il y a des victoires qui ont plus de signification que d’autres.
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