Arabie saoudite, CdM 2034 : le rapport sidérant de la FIFA
Dans son dernier rapport, la FIFA juge l’Arabie saoudite en pleine mesure d’accueillir la Coupe du Monde 2034, estimant qu’elle répond désormais aux problématiques liées aux droits humains. Ce qui tranche radicalement avec les derniers rapports accablants d’ONG.
Avec l’abandon de l’Australie dans son projet d’accueillir la Coupe du Monde 2034, l’Arabie saoudite savait sa position plus que jamais renforcée, avec une candidature désormais unique. L’appétit vient en mangeant et après avoir attiré de nombreuses stars du football comme Cristiano Ronaldo, Karim Benzema ou encore Neymar, le pays du Golfe souhaitait encore étendre son terrain d’influence en accueillant la plus prestigieuse des compétitions de football. Si l’on n’avait guère de doutes sur sa souplesse financière pour se lancer dans un tel projet, les interrogations résidaient plutôt sur sa capacité à fournir les garanties nécessaires pour établir une stratégie plus crédible en matière de droits fondamentaux.
Visiblement, à en croire le dernier rapport de la FIFA, presque tous les doutes ont été chassés. Comme le relaye le Telegraph, la candidature de l’Arabie saoudite a en effet bénéficié de la note de 4,2/5, la meilleure note jamais obtenue lors d’un rapport d’évaluation. Selon l’instance du football mondial, l’Arabie saoudite aurait accepté de se soumettre à un tas de mesures et de règlementations en matière de droits humains, alors que le pays reste dans le viseur de nombreuses ONG, dont Amnesty International et même l’Organisation des Nations unies (ONU). Alors, la FIFA et Gianni Infantino fermeraient-ils les yeux ? Selon le Telegraph, dans une certaine mesure, puisque cette attribution répondrait en partie au soutien financier promis par l’Arabie saoudite pour la tenue de sa nouvelle Coupe du Monde des Clubs. Un échange de bons procédés, quelque part.
Des engagements pour les droits humains, mais aucun mot pour la communauté LGBT
Quoi qu’il en soit, le rapport publié par la FIFA se veut rassurant. Il explique notamment que les droits des travailleurs migrants, la liberté de la presse, l’interdiction de la maltraitance des détracteurs du régime, les droits des enfants, les droits des femmes ou encore des personnes handicapées, seront des sujets scrupuleusement pris en compte par l’Arabie saoudite pendant la durée du tournoi. La FIFA indique que « les efforts » et les « engagements concrets » pris par l’Arabie saoudite en matière de droits de l’homme avaient convaincu l’instance de pouvoir travailler ensemble de manière constructive.
Parmi ces engagements concrets : « des systèmes de protection sociale robustes pour les travailleurs », après les nombreux décès déplorés de travailleurs indiens, pakistanais, népalais, bangladais ou encore sri-lankais avant le Mondial 2022 au Qatar. De nouvelles réglementations visant à limiter « les arrestations ou détentions arbitraires ainsi que les actes de torture et les traitements dégradants » seront également étudiées, écrit le Telegraph, qui souligne néanmoins qu’aucune référence à la communauté LGBT ne figure explicitement dans le rapport de la FIFA. Selon le média anglais, Infantino devrait désormais officialiser l’Arabie saoudite comme pays hôte du Mondial 2034 le 11 décembre prochain, dans le cadre du Congrès de la FIFA.
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