Le Monaco de Philippe Clément est déjà dans le dur
Après une très mauvaise série face à des équipes de seconde partie de tableau, l'AS Monaco se retrouve bien loin des places qualificatives pour la C1 la saison prochaine. La situation est même bien pire depuis l'arrivée de Philippe Clément, qui a échoué en plus de cela à qualifier son équipe en finale de Coupe de France.
«Nous avons fait le point, notamment avec l’actionnaire majoritaire. Cette analyse nous a menés à cette décision : le potentiel, les objectifs, l’ambition de ce club n’étaient pas satisfaits. On a senti qu’il fallait faire un changement. » Lorsqu'il a viré Niko Kovac pour mettre en place Philippe Clément au début de l'année, Paul Mitchell ne pensait sans doute pas que les débuts de l'entraîneur belge seraient si laborieux. Pourtant, les chiffres sont implacables. Sixième de L1 à quatre points de la deuxième place au soir de la 19e journée, l'AS Monaco est désormais 10e à 9 points du podium et d'une potentielle qualification en Ligue des Champions.
La dernière série de trois matchs en championnat a fait mal. Alors qu'il visait le plein contre Lorient, Bordeaux et Reims, le club du Rocher n'a récolté que deux points. Aussi dominateurs que brouillons le week-end dernier, les Asémistes ont même fini par être punis à Louis II face aux Rémois (défaite 2-1). Tout s'était bien passé pendant plus de 80 minutes seulement pour ne pas s'être mis à l'abri plus tôt, Monaco l'a payé cash, jouant de malchance entre ce but contre son camp de Volland, et responsable d'une certaine nervosité avec ce rouge de Jean Lucas. Le dernier contre conclu par Mbuku aura été fatal.
Une moyenne de points inférieure à celle de Kovac
«Les joueurs ont fait beaucoup de bonnes choses sans et avec le ballon. Mais, lors des dernières sept minutes, nous avons fait des erreurs qui ont changé le match. Le premier but, contre notre camp, c'est de la malchance. Ensuite, Jean Lucas ne doit pas prendre de rouge. Ce n'est pas nécessaire. (...) A 1-1, l'équipe a tout fait pour gagner. Mais les joueurs ont perdu la tête, c'est vraiment naïf. C'est lourd de ne pas être récompensé pour les 84 minutes précédentes. C'est un peu un hold-up. Je suis donc déçu», rapportait Philippe Clément après cette défaite qui a du faire très mal aux têtes.
Comptablement parlant, l'AS Monaco a perdu au change. Sous les ordres du Croate, qui il est vrai avait du mal à trouver une certaine régularité dans les résultats en cette première partie de saison, c'était une moyenne de 1,46 point pris par match. Déjà pas très princière, elle retombe à 1,29 depuis la venue de l'ancien entraîneur du Club Bruges. Avec seulement 9 unités engrangées sur 27 possibles, on est bien loin des objectifs désirés. Surtout qu'à part l'OL (victoire 2-0 le 5e février dernier), tous les autres adversaires semblaient tenir un rôle d'outsider face à l'ASM.
Des problèmes d'équilibre à l'heure d'affronter un terrible calendrier
Le 4-1-4-1 mis en place n'a pas encore trouvé ses repères. Si la volonté est d'aller vite vers l'avant, le collectif se retrouve rapidement sans solution, coupé en deux par un entrejeu déserté. Le pressing exercé par la ligne d'attaque Martins-Volland-Ben Yedder-Lucas-Diop n'est pas toujours efficace et offre de nombreux espaces derrière son dos, laissant la défense être exposée aux contres. Dans cet équilibre précaire et volontairement offensif, le seul milieu défensif (Tchouameni, Fofana ou Matazo) ne peut pas tout stopper, surtout quand il n'a pas la capacité à courir partout, comme c'est le cas pour les trois joueurs cités.
Le temps presse pour Philippe Clément car le calendrier en approche est tout simplement énorme. Il y a d'abord ce déplacement à Marseille, puis à Strasbourg le week-end suivant, avant la réception du PSG le 20 mars. Entre temps, il y aura la double confrontation en Europa League contre Braga. Autant dire que les prochaines rencontres s'annoncent décisives pour la fin de saison, alors que pas mal de joueurs ne sont pas dans une grande forme. On pense à Nübel, toujours en difficulté, mais aussi à Tchouaméni, Caio Henrique ou encore Sofiane Diop, moins décisifs depuis quelques semaines.
Nouvelle désillusion en Coupe de France
La Coupe de France aurait également pu être une manière de sauver la saison, surtout que Monaco, 5 fois vainqueur dans son histoire et finaliste l'an passé, n'a plus soulevé le trophée Charles Simon depuis 1991. Pour cela, il aurait fallu gagner à Nantes mais au terme d'une demi-finale serrée et très animée, ce sont les Canaris qui ont triomphé aux tirs au but (2-2, 4-2 aux t.a.b.). Cette fois, c'est Sidibé et Ben Yedder qui n'ont pas brillé, le capitaine ratant même sa tentative durant la séance fatidique. Le club de la Principauté a essayé de dominer son adversaire mais a beaucoup subi en contre une nouvelle fois.
«Cela fait deux matches consécutifs qu'on marque contre notre camp, enrageait Philippe Clément à La Beaujoire. Les penalties, ça reste un peu une loterie. (...) La chance n'était pas de notre côté. Nous sommes encore dans deux compétitions. Nous sommes vraiment ambitieux, nous voulons faire tourner la chance. Dimanche (face à l'OM), je veux voir des joueurs qui commencent comme aujourd'hui (mercredi).» Le temps commence à presser. Nous en sommes à bientôt un mois sans victoire (le 8 février dernier en quart de finale de Coupe de France contre Amiens 2-0). C'est long pour un club aux grandes ambitions et Clément est déjà sous la pression des résultats.
Les premiers doutes interviennent
«Ces dernières semaines, les choses sont contre nous, ça c'est vrai. Mais il faut continuer à travailler. On peut juger le travail d'un coach au bout de 6 mois. C'est impossible de tout intégrer en deux mois entre les blessures, les cas de Covid, etc. C'est vrai qu'avoir une série de neuf points et être en finale, ça aurait été quelque chose d'agréable», reconnaissait le Belge en conférence de presse ce vendredi avant le déplacement à Marseille. Mais preuve que les interrogations pointent déjà le bout de leur nez, un journaliste a relancé l'entraîneur, lui demandant si la direction lui laissera ces six mois. «Je pense que j'ai un contrat plus long (2024, ndlr) que ça, donc oui je le pense.»
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