L'équipe de France a réalisé un match convaincant face à une faible Autriche (2-0). On notera la belle entente entre Mbappé et Giroud, les automatismes du duo Tchouaméni-Fofana ou encore la belle première de Badiashile.
Toujours en quête d'un premier succès, l'équipe de France abordait l'avant-dernière journée de la phase de groupes de la Ligue des Nations avec l'obligation de l'emporter pour ne pas descendre en Ligue B. Face à l'Autriche, 3e du Groupe A, les tenants du titre n'ont pas tremblé. Victoire 2-0 avant un déplacement au Danemark, dimanche, avec toujours l'objectif de la 3e place et du maintien. Les Bleus seront maitres de leur destin. Après 1 minute 30, dans une ambiance survoltée, à l’affût dans la surface, Kylian Mbappé faisait déjà trembler les filets du gardien du Stade de Reims, Patrick Pentz. Mais un hors-jeu incitait les 70 000 spectateurs présents à reposer leurs paires de fesses sur leurs sièges. Parvenu à lâcher le marquage de David Alaba, Olivier Giroud était ensuite un peu court pour reprendre la passe aérienne du néo-international Benoît Badiashile (7e). Gênée par la technique française - celle de l'autre bizut monégasque, Youssouf Fofana, par exemple - la défense autrichienne commettait quelques fautes. Le coup franc frappé par Mbappé était coupé par Clauss, qui ne cadrait pas (9e). Les Bleus monopolisaient le ballon. Le trio d'attaque se trouvait bien et faisait participer les milieux aux offensives. Aurélien Tchouaméni envoyait un missile, qui dévié filait juste au-dessus (12e). Sur le corner, l’Autriche résistait malgré un gros cafouillage devant son but (13e). Après une nouvelle tentative de Griezmann (15e), le sort s'acharnait contre les Bleus.
À la 20e minute, Jules Koundé s’asseyait sur la pelouse de Saint-Denis. La cuisse. Il rejoignait la longue liste des internationaux blessés, aux côtés de Pogba, Kanté, Benzema, Coman, Kimpembe, Lucas et Theo Hernandez, Konaté, Rabiot, Kamara, Digne et Lloris. William Saliba prenait sa place (22e). Pentz se montrait vigilant devant un Kylian Mbappé un peu mou du pointu face au but (26e). Très en vu mais pas précis, l'attaquant du PSG envoyait ensuite un enroulé, pas assez, à un mètre du poteau (27e). Pour exister, l'Autriche commettait des fautes. Et s'en remettait à son gardien. Un peu moins à son avantage en Champagne, Pentz réalisait des prouesses. En témoigne cette double parade monstrueuse, pour enlever un retourné d’anthologie à Tchouaméni, puis un tir à bout portant de Griezmann (35e). Les Bleus terminaient le premier acte toujours aussi entreprenants, mais manquaient de tranchant. Olivier Giroud n’arrivait pas à cadrer sa reprise de l’extérieur du pied (39e), le tir lointain de Kylian Mbappé atterrissait dans les bras d’un Pentz sûr et sur la dernière accélération fulgurante du prodige de Bondy, qui évitait la sortie du gardien et délivrait un caviar, Fofana se manquait (45e+2).
Mbappé et Giroud ravissent le Stade de France
À la reprise, Didier Deschamps faisait grise mine ! Touché lui aussi, Mike Maignan laissait sa place à Alphonse Aréola dans le but. Les débats tournaient toujours à l'avantage des Bleus. Mais Jonathan Clauss manquait de précision dans le dernier geste, après une nouvelle fulgurance de Mbappé (51e). Finalement, ce qui devait arriver arriva. La lumière jaillissait de la chaussure de Kylian Mbappé. Sur une perte de balle haute de Marcel Sabitzer, les Bleus filaient en contre. Giroud lançait Mbappé qui se faufilait entre cinq défenseurs autrichiens avant de conclure (1-0, 56e). Le 28e but en bleu de KM10 (58 sélections) libérait le Stade de France et les Bleus, qui enfonçaient rapidement le clou. Saliba trouvait Fofana qui décalait Griezmann sur le côté droit. Le joueur de l'Atlético centrait en une touche du droit pour Giroud qui expédiait le ballon dans la lucarne droite de Pentz de la tête (2-0, 65e). L'attaquant de l'AC Milan inscrivait son 49e but en sélection et revenait à deux unités du record détenu par Thierry Henry.
Quelques instants plus tard, Kylian Mbappé réalisait un nouveau numéro d'équilibriste, entre rapidité et technique, mais était - heureusement - signalé en position de hors jeu. Il faut dire que la finition laissait à désirer (67e). Les cadres discret ou maladroit de l'Autriche, David Alaba et Marcel Sabitzer, laissaient leurs places. Chez les Bleus, on attendait la 78e minute de jeu pour tourner. Olivier Giroud et Antoine Griezmann sortaient sous les ovations de Saint-Denis. Christopher Nkunku et Ousmane Dembélé faisaient leur apparition. Leur vitesse offrait quelques opportunités en contre, mais la défense autrichienne arrivait à juguler les vagues bleues. Kylian Mbappé tentait une volée pleine d'audace. Mais c'était très largement au-dessus (89e). Dans le temps additionnel (2 minutes), Didier Deschamps offrait sa première sélection à Randal Kolo Muani. L'ancien Nantais remplaçait Kylian Mbappé, qui quittait la pelouse sous les hourras, quelques instants après avoir gâché un superbe ballon de Dembélé (90e+1). Les Bleus finiront leur campagne ce dimanche, au Danemark (20h45), qui défait ce soir en Croatie (2-1) devra battre la France et espérer une contreperformance croate pour atteindre le Final Four. Un match qui ne manquera pas d'enjeu.
Retrouvez le film de la rencontre sur notre live commenté.
L'homme du match : Kylian Mbappé (7,5) : on peut être le détonateur de certaines actions et le ralentisseur des autres. Avoir Mbappé, c'est s'appuyer sur une fusée capable de se faufiler au cœur de la défense adverse après une série de dribbles. Mais c'est aussi quelques touches de trop et des ballons perdus parfois bêtement. Il a tenté sa chance à plusieurs reprises (26e, 27e, 43e) et aurait dû mieux terminer la superbe action collective menée avec Giroud (26e). Mais que dire après sa formidable chevauchée pour s'offrir le premier but (56e) ? Un but sensationnel. Légèrement recentré, il a su alterner avec plus d'à propos la solution individuelle et des combinaisons avec Giroud en seconde période. Remplacé par Kolo Muani à la 90+1e minute.
France :
Maignan (5) : une première période particulièrement tranquille tant les Autrichiens étaient inoffensifs. Remplacé par Areola (5) à la pause en raison d'un problème musculaire à un mollet. Lui non plus n'a pas été mis en difficulté, mais un dégagement totalement raté en fin de match.
Koundé (non noté) : un début de match correct, où il n'a pas été embêté par les attaquants autrichiens. Des relances sans risque mais son match s'est arrêté dès la 20e minute, pour cause de blessure. Remplacé par William Saliba (6), assez vite plus entreprenant dans ses relances. Et costaud dans les duels. Les attaquants autrichiens qui se sont frottés à lui se souviendront du voyage.
Varane (6) : positionné au milieu de la défense à trois, le capitaine du soir a vécu une rencontre plutôt tranquille, se contentant de couper les trajectoires, comme un libéro, sur les ballons en profondeur adverses. Plus de travail en deuxième période, et des interventions tranchantes. Rassurant.
Badiashile (6,5) : certains se sont étonnés de sa sélection, justifiée par l'absence de Lucas Hernandez. Le Monégasque a répondu sur le terrain, avec de la sérénité dans les duels et l'envie permanente de chercher la passe la plus intéressante. Concentré et appliqué. Une première très intéressante, qui pourrait bien lui offrir une possibilité pour la Coupe du Monde, même si la concurrence est rude à ce poste.
Clauss (4) : on ne peut pas lui reprocher son envie ni sa débauche d'énergie. Mais il lui manque quelque chose pour dégager de la sérénité, notamment sur le plan technique. Certaines de ses passes manquaient de justesse, parfois de puissance, et ne mettaient pas le partenaire recherché dans les meilleures dispositions. Une occasion en or à la 53e qu'il envoie au-dessus, du pied gauche et plus globalement un manque d'impact dans le jeu. Fatigué en deuxième période.
Tchouaméni (7) : un début de match tranquille avant de monter en puissance. Dans les duels d'abord, en faisant de plus en plus mal à l'adversaire dans les contacts, en récupérant plus de ballons et en commençant à s'insérer dans les offensives françaises. Une première frappe à la 12e minute et puis un retourné qui a pris la barre transversale à la 36e. Il n'a pas relâché la pression en deuxième période, prouvant aussi que son bon début de saison avec le Real Madrid lui offre un sacré coffre. Impérial.
Fofana (6) : un peu emprunté sur ses premiers ballons, il s'est rassuré, notamment en écartant le jeu sur certains de ses appels. Il a pris l'ascendant physique sur ses adversaires et a cherché à jouer simple et efficace. Il a retrouvé ses automatismes avec Tchouaméni, les deux hommes compensant parfaitement les montées de l'un ou de l'autre.
F. Mendy (5) : un brin décevant car on n'a pas vraiment pu le voir sur ses qualités offensives. La faute aussi à Mbappé, qui a souvent embouteillé le côté gauche. Il a été aussi en difficulté sur certaines relances sous pression, avec un pied droit pas toujours précis. Plus tranchant après la pause, puisque Mbappé s'est légèrement recentré, libérant l'espace dans le couloir gauche.
Griezmann (4,5) : que c'est triste de voir errer Griezmann de la sorte. Le mot est dur, mais le Français semblait clairement manquer de rythme. Beaucoup d'imprécisions dans ses passes, des erreurs dans l'orientation du jeu et une créativité en berne, même sur les coups de pied arrêtés. Bien sûr, il a été impliqué sur certaines occasions, comme le bon ballon laissé à Clauss et surtout le centre décisif pour Giroud. Mais il peut faire bien mieux. Remplacé par Nkunku à la 78e, qui n'a pas pu se distinguer dans une fin de match tout en gestion.
Mbappé (7,5) : voir ci-dessus.
Giroud (7,5) : une première période pleine d'intelligence, dans les appels et les remises. Du Giroud inspiré, même s'il lui a parfois manqué quelques centimètres pour être à la finition des actions. Il a été récompensé de ses efforts avec un joli but de la tête sur un service de Griezmann Quoi qu'on en dise, son profil et son style de jeu apportent beaucoup à l'équipe de France. Et on a pu remarquer son entente avec Mbappé sur plusieurs actions. Remplacé par Dembélé (78e), qui s'est autorisé quelques petites sucreries techniques.
Autriche :
Pentz (5) : il n'a pas fallu attendre longtemps pour que le Rémois ressente un premier frisson, quand Kylian Mbappé venait ouvrir le score... avant d'être finalement déjugé pour une position de hors-jeu (2e). Auteur d'un double arrêt salvateur devant Tchouaméni, puis Griezmann (35e), il a cependant ouvert la porte à Kylian Mbappé, qui ne s'est pas gêné pour l'ajuster, peu avant l'heure de jeu (56e). S'inclinant une nouvelle fois face à Olivier Giroud (64e), le jeune portier aura montré deux visages face aux Bleus.
Trimmel (4) : à l'instar de son pendant à gauche, le latéral de l'Union Berlin a vécu une soirée agitée, pas épargné par les qualités de percussion du duo Mbappé - Mendy. Le premier qui l'a d'ailleurs cloué sur place à l'occasion de l'ouverture du score (56e). Une partie très compliquée pour le joueur qui a perdu 11 des 49 ballons qu'il a eu à négocier.
Lienhart (4) : à l'image de son compère de l'axe, le défenseur central a été mis à contribution à de nombreuses reprises. Enlevant à Antoine Griezmann une véritable occasion de frapper (27e), il s'est cependant incliné face à la détente extraordinaire d'Olivier Giroud (64e). Peu dominant dans les duels (0 remporté), il a également manqué de qualité technique à la ressortie de balle.
Wöber (4) : devant composer avec les nombreuses montées de Jonathan Clauss sur son flanc gauche, le latéral autrichien a connu des difficultés dans ses un contre un. Assez peu précis dans son jeu de passe (80% réussies, 28/35), il n'aura jamais réellement pu apporter un quelconque danger dans la zone offensive, plutôt cantonné à une position médiane.
Alaba (cap.) (6) : le capitaine autrichien aura eu du travail pour son retour sur la pelouse du Stade de France. Affublé d'un véritable rôle de pompier de service, le joueur du Real Madrid aura, à plusieurs reprises, permis de fermer la porte aux attaquants tricolores. Auteur de quatre dégagements et contrant les frappes adverses à trois reprises, l'ancien Bavarois a certainement été le meilleur Autrichien de la rencontre. Remplacé par Stefan Posch (70e)
Schlager (3) : pourtant positionné dans le coeur du jeu, le numéro 4 de l'Autriche n'a, dans le premier acte, touché que peu de ballons, mais a surtout été tout bonnement inefficace dans les duels (0 gagné). Surpassé, dans l'agressivité positive, par ses adversaires, le joueur de Leipzig n'en a finalement remporté que 6 sur les 19 auxquels il a été confronté. Il a, en revanche, été l'auteur de plusieurs fautes, échappant cependant à l'avertissement.
Sabitzer (3,5) : il a décoché la première frappe autrichienne à la 23eme minute et perdu le ballon menant à l'ouverture du score des Français (56e). Décevant, le joueur du Bayern Munich a fait preuve d'une imprécision qui ne lui est pas familière (81% de passes réussies), bien qu'il n'ait été touché qu'à un nombre relativement bas de reprise (40 ballons touchés en un petit peu plus d'heure de jeu). Remplacé par Romano Schmid (69e).
Seiwald (4,5) : positionné devant sa défense, le milieu de terrain évoluant au RB Salzbourg a tenté de combler les failles laissées par ses coéquipiers placés devant lui. Précis dans son jeu de passe (95% réussies sur 38 tentées, dont 2 à longue distance), il ne s'est pas économisé pour tenter de gratter des ballons dans les pieds de ses adversaires.
Weimann (3) : plus remarqué par son agressivité que par son apport offensif, le joueur de Bristol City, en Angleterre, n'a touché que 15 ballons en un petit peu plus d'une mi-temps. Subissant, à l'image de son équipe, les vagues bleues, il n'aura aucunement pesé sur le jeu de l'Autriche, étouffé par le pressing des locaux. Remplacé par Dejan Ljubičić (50e)
Arnautovic (4) : le meilleur buteur de Serie A n'a, ce soir, pas eu l'opportunité de vraiment se distinguer. Contraint à de nombreux décrochages et à un jeu de temporisation pour permettre à son bloc de monter, le travail de l'ombre du Bolognais n'aura pas aidé ses coéquipiers à trouver des idées pour se montrer dangereux. Remplacé par Michael Gregoritsch (64e)
Onisiwo (2) : l'attaquant de Mayence a vécu une soirée très discrète. Uniquement touché à 12 reprises au cours des 45 premières minutes, Karim Onisiwo a pourtant tenté de se démener dans ses appels de balle... en vain. Trop souvent esseulé, le joueur du FSV Mayence n'a pas eu la moindre occasion de se montrer dangereux, ne tentant pas la moindre frappe. Remplacé par Christoph Baumgartner (64e).
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