CAN

Où en est la Côte d’Ivoire à deux mois de la CAN sur ses terres ?

A deux mois d’une CAN 2023 qui se jouera sur ses terres, il est difficile de jauger la Côte d’Ivoire. S’appuyant sur une jeune génération intéressante et déjà au niveau, Jean-Louis Gasset aura à cœur de permettre aux Eléphants de revenir sur le devant de la scène africaine.

Par Chemssdine Belgacem
5 min.
Seko Fofana sous les couleurs de la Côte d'Ivoire @Maxppp

En Afrique, organiser la CAN est loin d’être une assurance de remporter le titre à la fin de la compétition. C’est simple : au 21e siècle, aucun pays organisateur est reparti avec le trophée dans sa besace. Il faut ainsi remonter à 1996 et l’édition en Afrique du Sud pour voir cela se produire. La Côte d’Ivoire est ainsi prévenue. Alors que les Eléphants n’ont plus remporté le Graal continental depuis 2015, ces derniers ont ainsi l’occasion de redorer leur blason sur le sol africain à domicile au mois de janvier.

La suite après cette publicité

La Côte d’Ivoire est considérée comme la 9e nation africaine au classement FIFA

Pourtant, à deux mois de sa CAN à domicile, le pays d’Afrique de l’Ouest avance sans trop de garanties. Certes, leur belle année 2023 semble montrer qu’il faudra compter sur eux dans deux mois. Une seule fois battus en 2023 (contre la Zambie en juin, 3-0, ndlr), les hommes de Jean-Louis Gasset ont également su remporter cinq rencontres sur cette même année au cours de laquelle ils ont également accroché le Maroc qui fait office de favori pour la prochaine CAN. Des résultats encourageants qui n’ont pourtant pas permis de remettre du respect sur leur nom.

La Côte d’Ivoire est désormais considérée comme une nation de second plan en Afrique. Symbole de cette régression frappante, les Ivoiriens pointent à la 52e place du classement FIFA. Ainsi, ces derniers sont considérés comme la neuvième nation sur le sol africain. Un déclassement qui pourrait raviver leur volonté de prouver qu’on doit toujours compter sur eux cet hiver. Les coéquipiers de Seko Fofana restent d’ailleurs sur une trêve internationale de novembre parfaite. En ayant encaissé zéro but lors des deux rencontres face aux Seychelles et la Gambie, les Eléphants ont inscrit 11 buts en infligeant un 9-0 impressionnant face aux premiers cités. Deux oppositions qui ont permis de mettre en avant la capacité de ce groupe à évoluer selon plusieurs schémas de jeu bien différents.

La suite après cette publicité

Une flexibilité tactique appréciable, des jeunes joueurs déjà performants

Avec le groupe dont il dispose, Jean-Louis Gasset peut s’amuser tactiquement. La seule chose qui ne bouge pas, c’est sa volonté de toujours placer trois milieux axiaux peu importe le système lors des grandes rencontres. Une condition sine qua none logique quand vous disposez de Seko Fofana, Ibrahim Sangaré et Franck Kessié, qui forment sûrement le meilleur entrejeu d’Afrique. Ainsi, l’ancien adjoint de Laurent Blanc change beaucoup et va du 4-3-3 au 3-5-2 en passant par un 4-2-3-1 offensif quand l’adversaire peut être considéré comme plus faible. Disposant d’ailiers percutants et de plusieurs buteurs intéressants, l’ancien entraîneur de l’ASSE oscille souvent entre un système entre deux attaquants de pointe et un autre avec deux ailiers. Pour l’instant, il semble plutôt opter pour la seconde option. Ainsi, ce système permet à Simon Adingra de s’exprimer pleinement. L’ailier de 21 ans, impressionnant avec Brighton, s’éclate sur son aile gauche et a été titularisé lors des deux dernières rencontres par Jean-Louis Gasset. Son avènement cause du tort à Wilfried Zaha qui n’a pas été appelé dans la dernière liste avant la CAN, ce qui ne laisse rien augurer de bon. Jérémie Boga, en forme avec Nice, a lui été rappelé et a été convaincant face aux Seychelles.

Le secteur offensif des Eléphants est encore plus impressionnant avec les émergences d’Oumar Diakité et Karim Konaté. Tous deux âgés de 19 ans, les deux buteurs performent respectivement avec Reims et le RB Salzbourg. Auteur d’une masterclass contre les Seychelles (2 buts, 2 passes décisives), le second semble être le complément parfait de Sébastien Haller dans une attaque à deux. Ajoutez Jean-Philippe Krasso à cette attaque et vous obtenez l’une des armadas offensives les plus alléchantes d’Afrique. En défense centrale, Ousmane Diomandé réalise des débuts dans la lignée de sa saison impressionnante avec le Sporting Portugal. Défenseur de la génération 2003, ce dernier est considéré comme l’un des défenseurs les plus prometteurs du Vieux Continent et est évalué à 25 millions d’euros par Transfermarkt. Aux côtés d’Evan Ndicka, ancien international Espoirs, qui a opté pour la Côte d’Ivoire cette année, ils forment l’une des plus belles défenses d’Afrique alors qu’Odilon Kossonou, impérial avec le Bayer Leverkusen, et Sinaly Diomandé, plus en difficulté à Lyon, sont deux autres options sérieuses et performantes en Afrique.

La suite après cette publicité

Avec cette jeune génération dorée, Jean-Louis Gasset sait qu’il a matière à faire du très bon boulot. Pourtant, le pays hôte de cette prochaine CAN aura fort à faire dès la phase de groupes. Se retrouvant dans le même groupe que l’épouvantail nigérian, les surprenants joueurs de Guinée Equatoriale, quart de finalistes de la dernière édition, et la Guinée-Bissau, l’une des meilleures équipes du dernier pot, les Ivoiriens ont hérité du groupe de la mort. Une aubaine pour Jean-Louis Gasset qui souhaite que ses jeunes joueurs s’affirment comme étant de grands joueurs : «On joue chez nous devant notre public, et il faut qu’on montre qu’on est chez nous. (…) Le Nigeria est une bonne équipe tout comme les autres. Il n’y a pas de petites équipes, en tout cas, sur le papier, c’est jouable. C’est à nous de montrer notre niveau et d’arriver en forme au bon moment. On a beaucoup de jeunes joueurs, ça serait l’occasion de montrer qu’ils sont de grands joueurs.» L’objectif semble ainsi clair : repartir avec la CAN, neuf ans après le dernier sacre.

La suite après cette publicité

En savoir plus sur

La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier