Shakhtar Donetsk - OM : les notes du match
Au terme d’une nouvelle prestation décevante, l’OM a bien failli réaliser le coup parfait lors de ce match aller en 16e de finale de la Ligue Europa contre le Shakhtar. Deux fois devant au tableau d’affichage, les Phocéens n’ont pas réussi à conserver leur avantage en étant rejoints dans la foulée à chaque fois (2-2). L’égalisation d’Eguinaldo dans les arrêts de jeu donne de gros regrets aux troupes de Gattuso.
Après la victoire du PSG face à la Real Sociedad lors du 8e aller de la Ligue des Champions ce mercredi, l’Olympique de Marseille jouait aussi en Coupe d’Europe ce jeudi. Mais les Olympiens affrontaient le Shakhtar Donetsk lors des barrages (ou 16es de finale) de la Ligue Europa. Une rencontre entre l’équipe ukrainienne reversée de la C1 après avoir terminé 3e et Marseille, 2e de son groupe en C3. Pour l’occasion, dans cette rencontre qui se disputait à l’extérieur pour Marseille mais au Volksparkstadion d’Hambourg pour le Shakhtar (avec le contexte politique en Ukraine), Gennaro Gattuso misait encore sur son 4-3-3 avec le trio Luis Henrique, Moumbagna et Aubameyang devant. Kondogbia, Ounahi et Harit étaient alignés au milieu de terrain.
Et dans la continuité des prestations réalisées ces dernières semaines, l’OM livrait une prestation très décevante en multipliant les imprécisions techniques. Le Shakhtar dominait clairement les débats et aurait même mérité d’ouvrir le score. C’était d’ailleurs le cas après un cafouillage dans la défense marseillaise. Mais l’arbitre de la rencontre décidait de siffler faute pour l’équipe ukrainienne sans laisser l’avantage alors qu’Eguinaldo avait pourtant trouvé la faille. Une décision incompréhensible qui sauvait l’OM dans cette première période.
L’OM encore décevant dans le jeu
Au retour des vestiaires, Gattuso faisait quelques ajustements dans son équipe, conscient que le Shakhtar se rapprochait dangereusement. Jonathan Clauss jouait un peu plus haut et prenait bien plus son couloir. Amine Harit semblait aussi prendre plus de risques avec le ballon et cela finissait par payer. Parfaitement servi dans la course, Clauss délivrait un excellent centre pour Aubameyang qui n’avait plus qu’à ajuster son plat du pied dans le but vide (0-1, 64e). Le coup parfait pour l’OM qui prenait l’avantage dans cette rencontre. Mais seulement quelques minutes après ce premier but, l’OM retombait dans ses travers et encaissait un but. C’est Matviienko qui profitait d’un gros raté de Clauss dans sa surface pour battre Pau Lopez (1-1, 67e).
De quoi enflammer la fin de rencontre et confirmer que l’OM avait de gros soucis défensifs. Mais on pensait que les coéquipiers d’Aubameyang avaient fait le plus dur lorsque le Gabonais, après un exploit individuel, servait Ndiaye qui trouvait le chemin des filets (1-2, 90e). Le hold-up parfait pour Marseille et le premier but européen pour le Sénégalais. Mais c’était sans compter sur le Shakthar qui égalisait sur l’engagement de manière hallucinante (2-2, 90e+3). C’est Eguinaldo qui plaçait sa tête et permettait à son équipe de conserver le nul dans cette rencontre. L’OM devra donc faire bien mieux lors du match retour pour espérer poursuivre son aventure en Europa League. Mais attention à ne pas avoir de gros regrets.
L’homme du match : Eguinaldo (7) : le jeune brésilien de 19 ans n’a pas ménagé la défense de l’OM pendant tout le match. Pour son premier match d’Europa League, il aurait pu inscrire le premier but de la partie sur une décision litigieuse de l’arbitre (28e). Il est également à la conclusion d’une superbe action collective, même si son tir s’envole (38e). Comme son compère offensif à gauche, son activité permanente a fatigué Clauss. Son tir est contré en début de seconde mi-temps (53e). C’est lui qui égalise, de la tête, après un excellent centre de Zubkov (90e+3). Un match référence pour le jeune ailier.
Shakhtar Donetsk
- Riznyk (5) : le portier du Shaktar a connu un retour à la compétition assez tranquille d’abord. En fin de première mi-temps, il intervient aux poings sur un centre intéressant marseillais. Une situation délicate pour le gardien qui met un coup par la même occasion à Kondogbia, au sol pendant un long moment (45e+1). Mis à part cette frayeur, le gardien ukrainien n’a pas eu de travail dans le premier acte. Il capte son premier ballon sur une tête de Gigot (47e). On ne peut rien lui reprocher sur le premier but olympien (64e). Il est sorti trop rapidement ensuite sur un face à face avec Moumbagna, mais l’attaquant de l’OM tombe avant (73e). Il joue mieux le coup sur une passe en profondeur (86e), suivi d’un bel arrêt sur une frappe de Merlin. Il ne peut que regarder le ballon entrer dans son but sur la frappe Ndiaye (90e).
- Konoplya (4) : ses montées ont apporté du danger dans la défense olympienne en première mi-temps. Son centre à ras de terre en première intention pour Eguinaldo aurait mérité meilleure issue (38e). Sur le but d’Aubameyang, il n’a pas bien jugé le positionnement de l’attaquant marseillais qui a pu ouvrir le score (64e). Une maladresse rattrapée par son abnégation et son duel gagné amenant l’égalisation de son équipe (68e). Il a toujours été en difficulté dans ses tâches défensives en laissant son côté droit à découvert (70e). Averti, il laisse sa place à Gocholeishvili (77e). Le Géorgien n’a pas réussi à fermer son côté. Il se fait éliminer par Aubameyang sur le deuxième but de l’OM.
- Bondor (4) : le jeune défenseur n’a pas réalisé sa meilleure partie européenne. Il a laissé quelques largeurs défensives (22e, 71e). Dès que les Marseillais ont accéléré, le défenseur central n’a pas su rassurer ses coéquipiers. Pas fautif sur les buts, il n’est toutefois pas présent dans les zones qui comptent.
- Matviienko (5) : pilier de cette équipe du Shakhtar depuis plusieurs années, l’Ukrainien a connu un match contrasté. Celui qui peut également évoluer à gauche de la défense a été trop court sur un centre dangereux de l’OM (58e). En deuxième mi-temps il a été décisif, en faisant parler son pied gauche pour permettre à son équipe d’égaliser (68e). Une frappe limpide digne d’un attaquant. Sur le deuxième but de l’OM, il ne parvient pas à intercepter le centre en retrait d’Aubameyang (90e+1).
- Azarovi (3,5) : arrivé de l’Etoile Rouge de Belgrade l’été dernier, il a été submergé plus d’une fois aujourd’hui. Le latéral gauche a souvent dû défendre sur Clauss, la majeure partie du temps sans succès. Il l’a d’ailleurs laissé adresser sa passe décisive sur un très bon centre, après avoir lui-même perdu le ballon. Une partie à oublier pour le Géorgien.
- Stepanenko (4) : installé au milieu de terrain du Shakhtar depuis 14 saisons, l’Ukrainien de 34 ans a l’habitude de jouer ces matchs européens. Ses prises de risques avec des passes fortes dans l’axe du terrain ont fait progresser son équipe. Il a laissé plus d’espaces devant sa défense, ce qui aurait pu profiter à l’OM. Des pertes de balles notamment sur une mauvaise passe en retrait pour sa défense, qui aurait pu être fatale. Il est le premier à être remplacé, par Nazaryna (72e).
- Bondarenko (5) : avec son pressing haut, le milieu relayeur a récupéré des bons ballons dans les pieds marseillais. Dommage pour lui et les Ukrainiens, ses passes n’ont pas été assez précises pour ses attaquants (35e). Il a fortement perturbé les premières relances des joueurs de l’OM dans les premières minutes du match. Il a baissé en intensité ensuite. En deuxième mi-temps, il a été gêné par plus d’intensité côté marseillais. Traore (90e+2) le remplace pour les dernières minutes de jeu.
- Sudakov (4,5) : le numéro 10 est la nouvelle pépite de ce Shakhtar. Aujourd’hui encore, l’Ukrainien a pu faire jouer sa technique lorsque son équipe a eu le ballon. Il avait une belle possibilité sur coup-franc avant qu’il finisse directement dans le mur (29e). Malgré quelques beaux gestes, le milieu offensif n’a cependant pas su se distinguer dans ce match. Très peu trouvé, il a souvent été réduit dans son rôle défensif, qui n’est pas son fort. On attend mieux de l’espoir ukrainien.
- Zubkov (7) : l’ailier droit a lancé son match en se créant la première occasion de la rencontre. Après avoir récupéré le ballon à la suite d’une passe manquée de Kondogbia, il frappe du pied gauche, une première tentative repoussée par le gardien marseillais (3e). Il est à la manœuvre sur le but refusé de son équipe (28e). Sa puissance et sa rapidité lui ont permis de prendre régulièrement le dessus sur Balerdi. Bien servi par Sikan, il a préféré la donner à un coéquipier au lieu de tirer (62e), un nouveau mauvais choix dans les derniers gestes ukrainiens. Peu adroit jusqu’à la dernière occasion du match, il réalise une merveille de centre pour Eguinaldo. Son geste permet à son équipe d’égaliser (90e+3).
- Sikan (5,5) : seul attaquant du Shakhtar, il a perdu un grand nombre de ballons au début de match avant d’être précieux dans son jeu en pivot. Le gaucher s’est mis en évidence sur ses prises de balles, mais pas beaucoup au tir. Il a été très vicelard en gagnant des bons coups-francs. Son centre en retrait en début de deuxième mi-temps n’a pas trouvé preneur (56e). Il a frappé pour la première fois de la rencontre seulement à la 59e. Sa deuxième mi-temps aura été plus terne et cède sa place à Kevin (77e). Le deuxième brésilien de l’effectif a pesé par ses nombreux appels dans les dernières minutes.
- Eguinaldo (7) : voir ci-dessus.
OM
- Lopez (4,5) : une très mauvaise relance plein axe pour démarrer sa soirée, même s’il se rattrape bien sur la frappe de Zubkov (3e). Passée cette frayeur, le gardien n’a plus eu grand-chose à faire durant cette première période, malgré la domination adverse. Il s’est ensuite concentré à bien relancer pour soulager une défense qui l’abandonne deux fois sur les buts du Shakhtar. Le portier ne peut rien faire sur les deux situations où il est un peu livré à lui même. Il n’est pas décisif non plus. Un match frustrant.
- Clauss (4) : des coups de pied arrêtés plutôt bien tirés mais que ce fut dur pour lui. Régulièrement mis sous pression, il a eu du mal à trouver des solutions pour se sortir de cet étau. Cela l’a mis en difficultés et contraint à égarer quelques ballons. L’international français a aussi connu des problèmes d’alignement avec Gigot et s’en sort très bien sur cette action confuse où le Shakhtar s’est vu refuser un but (27e). Il a haussé le ton durant le second acte et offre même une passe décisive pour Aubameyang (64e). Sauf que dans la foulée, il se troue et offre l’égalisation à Matvyenko (68e).
- Gigot (6,5) : heureusement que l’OM a pu compter sur lui durant cette première période particulièrement compliquée. Il a réalisé un match à son image, toujours plein de hargne. Le capitaine olympien a su dégager plusieurs situations chaudes en position de dernier défenseur (25e, 35e, 39e), encaissant les vagues successives. Ce n’est pas un hasard s’il a remporté la totalité de ses duels (6/6). Dans les relances, il s’est plutôt montré propre et n’a jamais cessé de donner de la voix. Il réalise un dernier dégagement précieux au point de penalty.
- Balerdi (3) : en l’absence de Mbemba, encore un peu juste depuis son retour de la CAN, l’ancien du BvB a énormément subi, notamment face à la vivacité d’Eguinaldo (81e). Trop souvent en retard et dépassé dans l’engagement, il s’en est tiré à quelques reprises grâce à la maladresse ukrainienne ou le dépannage d’un coéquipier. Même sur son avertissement reçu (27e), ce qui l’oblige à être suspendu au retour dans une semaine au Vélodrome, le défenseur a eu de la chance de voir l’arbitre siffler l’action trop tôt.
- Merlin (6) : la recrue du couloir gauche a vécu un début de match assez difficile en raison du pressing du Shakhtar (7e, 50e) et a un manque de solutions autour de lui. Il a fait le dos rond mais n’a pas réussi non plus à calmer les ardeurs adverses dans son secteur. La faute aussi à Aubameyang qui ne l’a pas beaucoup aidé à défendre. Mieux défensivement, l’ex-Nantais ne s’est pas beaucoup montré offensivement en revanche. Dommage car il a fait très mal sur ses rares montées comme ce centre pour Luis Henrique (58e) et cette frappe tendue (86e). Tout seul contre deux, il n’est pas aidé sur la seconde égalisation (90e+3).
- Ounahi (4) : il a eu du mal à exister dans cette rencontre malgré quelques séquences intéressantes mais trop rares. La faute probablement à un positionnement assez inhabituel pour lui de pointe basse au milieu qui l’a obligé à évoluer plus bas. Le Marocain a éprouvé le plus grand mal à sortir du trafic et n’a pas eu assez d’influence sur le jeu. On l’a vu jouer plus haut après la pause, échangeant avec Kondogbia. Il a semblé plus à l’aise, à l’image de cette frappe hors cadre (52e), mais pas complètement épanoui non plus.
- Kondogbia (4,5) : durant la première période, c’est le seul qui a essayé d’enrayer la dynamique ukrainienne, de tenter des courses venues de loin (27e, 45e+1), mais à force de courir, il s’est éparpillé. Le milieu de terrain fait ce qu’il peut sur la relance de Pau Lopez dans l’axe (3e) et s’en sort finalement bien. L’ancien de l’Atlético a reculé d’un cran par la suite, laissant la responsabilité du jeu à Ounahi mais cette fois, il est apparu moins propre techniquement. À ce poste, il est apparu un peu juste physiquement.
- Harit (3,5) : à l’image de ses deux compères de l’entrejeu, le milieu offensif a connu un déchet considérable. Trop imprécis et à court d’idée due en partie à un positionnement dos au jeu quand il recevait le cuir, il a d’abord subi les événements. Ce fut un tout petit peu mieux par la suite car il est parvenu à jouer face au jeu en seconde période. Mais malgré cela, il a raté trop de choses comme cette passe dans l’espace simple en apparence pour Aubameyang (62e) et n’a pas effectué les bons choix comme sur cette remise alors qu’il pouvait frapper (78e). Ce ne fut vraiment pas un soir pour lui.
- Luis Henrique (3,5) : l’ancien joueur de Botafogo a affiché sa volonté de bien faire mais aussi ses limites. Titulaire sur le flanc droit de l’attaque, il a eu du mal à tirer son épingle du jeu. À sa décharge, il n’a pas été mis dans de bonnes conditions et c’est surtout défensivement qu’on l’a vu comme ce ballon chaud dégagé devant la surface (24e). Avec une équipe plus dynamique par la suite, il a pu mettre le danger dans la surface mais cette fois, il a pêché dans le dernier geste avec cette tête (58e) puis cette reprise hors cadre (70e). Remplacé par un Ndiaye (72e) trop timide jusqu’à son but (90e).
- Moumbagna (4) : satisfaisant sur ses premiers matchs, le Camerounais est cette fois passé au travers. Lui aussi n’a pas été au rendez-vous techniquement. Il a parfois raté des contrôles simples. Sa vitesse et sa percussion ont pourtant donné du fil à retordre au Shakhtar mais les actions avaient lieu trop loin du but et surtout les ballons furent trop rares pour exploiter ses qualités. Son centre pour Luis Henrique aurait mérité meilleur sort (70e) et il aurait pu obtenir un penalty (73e). Remplacé par Meïté (90e+2).
- Aubameyang (6,5) : aligné dans le couloir gauche de l’attaque, l’attaquant a rapidement affiché ses limites dans ce rôle. Il n’a plus la pointe de vitesse ni le coffre pour couvrir le couloir sur un match. Résultat, il a souvent couru après son adversaire pour l’user et réduire son influence offensive. La donne a changé après la pause avec un positionnement un peu différent et plus de courses vers l’avant. Un choix qui s’est avéré être payant puisqu’il a fait mal aux Ukrainiens. Il a même marqué le premier but (64e), avant d’offrir le second après un débordement à Ndiaye (90e). Remplacé par Correa (90e+2).
En savoir plus sur