Droits TV : l’OL incendie ouvertement la LFP et beIN SPORTS

Par Jordan Pardon
3 min.
@Maxppp

Dans un courrier envoyé à la LFP, l’OL dénonce l’accord tenu avec beIN SPORTS autour des droits TV de la Ligue 1, et surtout, l’incompétence de la Ligue. Pour rappel, la chaîne qatarie n’a toujours pas payé sa première échéance, ce qui impacte aujourd’hui les clubs.

On savait que l’accord entre la LFP et beIN SPORTS faisait grincer des dents chez les clubs de Ligue 1, mais on en a désormais la confirmation. Alors que la chaîne qatarie a réobtenu au mois d’août les droits du championnat de France avec un match par journée jusqu’en 2029, et ce, pour un montant de 100 millions d’euros (80 de droit et 20 de sponsoring), le paiement de sa première échéance (24% de la somme) n’a toujours pas vu le jour. Une situation qui avait ainsi entraîné l’amputation d’une vingtaine de millions d’euros pour les clubs.

La suite après cette publicité

Face à la polémique grandissante, beIN SPORTS s’était défendu le mois dernier en indiquant à la LFP attendre «plus d’éclaircissements sur certains aspects du contrat, comme la production», en évoquant également les attaques subies par ses équipes lors de rencontres de Ligue 2, en raison d’un conflit avec les supporters sur la programmation des matches. De l’eau a coulé sous les ponts, et aujourd’hui, un club de Ligue 1 a décidé de prendre le taureau par les cornes : l’OL. Ce jeudi, le journal L’Équipe nous informe que le club rhodanien, par la voix de son directeur général Laurent Prud’homme, a adressé un courrier à Vincent Labrune, patron de la LFP, dans lequel il conteste ardemment le deal passé avec le diffuseur.

À lire Droits TV : la réponse de la LFP à l’OL

Vincent Labrune en prend pour son grade

Dans ce courrier, l’OL déplore la situation précaire que subissent aujourd’hui les clubs, impactés financièrement et victimes de cette décision : «Nous tenons à rappeler en préambule (…) l’aggravation des difficultés économiques subie par les clubs depuis la dernière attribution des droits audiovisuels, qui a entraîné comme vous le savez une baisse drastique de plus de 60 % de cette catégorie de nos revenus pourtant essentielle dans notre secteur d’activité. Cette situation s’est encore dégradée par le non-paiement prolongé de beIN Sports des sommes dues, alors que la chaîne a pu bénéficier de l’intégralité des droits et engranger des nouveaux abonnés depuis la reprise du Championnat. Nous vous demandons d’entreprendre sans délai toutes les démarches de recouvrement nécessaires des sommes dues par beIN Sports» Plus qu’un cri du coeur, l’OL a également incriminé la nature de l’accord conclu entre la Ligue et beIN Sports, qui, pour rappel, mêle droits télé et partenariats sous forme de sponsoring avec des marques qataries.

La suite après cette publicité

« Le Conseil d’Administration de la LFP a consenti le 31 juillet 2024 à beIN Sports un ''Deal Sponsoring’', portant sur un contrat de sponsoring ''avec la marque Qatar Tourism en marque leader (ou beIN Sports ou toute autre marque qui ne soit pas en conflit avec LFP et les Clubs si nécessaire), moyennant (…) 20 M€ par saison avec valorisation d’inventaire en ligne avec le marché''. Chaque club de Ligue 1 est contraint à mettre à disposition du partenaire retenu par la LFP un inventaire des droits marketing - par ailleurs non définis - pour une valeur de 738 000 euros, afin de pouvoir percevoir le complément des droits audiovisuels qui lui revient. Il est précisé que ce montant global de 20 M€ est traité en dehors du guide de répartition des droits TV. Nous n’avons dès lors pas d’autre choix que de contester la décision de la LFP du 31 juillet 2024 notamment en ce qu’elle concerne le volet ''Deal Sponsoring’' avec beIN Sports. Outre les incohérences et iniquités économiques engendrées, notre position s’appuie sur plusieurs considérations d’ordre juridique.» Par ailleurs, le directeur général de l’OL, Laurent Prud’homme dénonce « l’incompétence de la LFP pour décider de la commercialisation des inventaires marketing relatifs aux propriétés des clubs », «le non-respect des règles de répartition » ou même « la violation des règles de concurrence ». La réponse de la LFP est attendue.

Plus d'infos sur...

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité