Info FM, Angers : le président Saïd Chabane dévoile la stratégie pour le mercato

Par Dahbia Hattabi
7 min.
Angers @Maxppp

C’est l’histoire d’un retour en élite. Cette histoire, c’est celle du SCO d’Angers qui a validé son accession au terme la 38ème journée de Ligue 2. Un retour au premier plan auquel le président Saïd Chabane n’est pas étranger lui qui a agi dans l’ombre. Pour Foot Mercato, il évoque la montée en L1, les ambitions du club sans oublier le mercato.

22 mai 2015. Le SCO d’Angers s’impose 3 à 0 face à Nîmes et valide son ticket pour la Ligue 1. Coup de sifflet final. Le stade Jean Bouin est en liesse. Des images qui ont fait le tour des médias. Une fête exceptionnelle que nous raconte le président angevin Saïd Chabane. «Il y avait la partie visible de l’iceberg avec le terrain, ce qu’on voyait à la télé, et puis tout ce qui s’est passé en amont. On sentait un certain engouement sur les trois derniers matches, une montée en puissance jusqu’au dernier match où les places ont été vendues en quarante-huit heures. Il y avait un écran géant qui avait été installé au centre-ville où il y avait dix ou quinze mille personnes. On n’a jamais vu la ville, le public, le stade comme ça. Il y a eu une communion avec tout le monde. J’espère qu’elle durera le plus longtemps possible». Ce succès, c’est celui d’un groupe mené par Stéphane Moulin. Mais c’est également celui de Saïd Chabane, président depuis 2011. D’un naturel plutôt discret, ce brillant homme d’affaires a largement contribué au retour en force du club angevin. Un club au sein duquel il s’est très vite investi. «Mon arrivée à Angers est le fruit du hasard, comme pour le reste de ma vie. Je me suis retrouvé là où je ne devais pas me retrouver avec des personnes que je ne connaissais pas. D’une discussion à une autre, je suis rentré comme actionnaire d’abord à hauteur de 10 ou de 15% au départ. J’ai racheté ensuite les parts de l’ancien président ce qui m’a propulsé à 53% et par la suite j’ai récupéré le reste des parts appartenant à d’autres actionnaires pour atteindre aujourd’hui les 93%».

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Apprendre du passé

Impliqué et motivé comme à chaque fois qu’il entreprend de nouveaux projets, Saïd Chabane s’est aussi inspiré des meilleurs pour mener le SCO où il est. «Jean-Michel Aulas a été mon modèle dès mon arrivée. Je ne l’ai pas caché. Je suis admiratif de ce qu’il a fait à Lyon, de sa combativité, de l’énergie qu’il met à mener ou défendre un dossier. On ne peut que s’en inspirer». Comme son homologue lyonnais, le président angevin est un hyperactif. En plus de ses fonctions à Angers, il était Président du Collège de Ligue 2 et vice-président de l’UCPF. Deux postes qu’il n’occupera plus du fait de la montée en L1. En revanche, il continuera à être Membre du Conseil d’Administration et membre du Bureau à la Ligue. Des fonctions qui lui ont permis d’avoir un œil sur le projet de réorganisation du championnat adopté récemment. «C’est un projet qu’on a défendu à un moment donné avec deux descentes et un barrage. Ça n’est pas passé donc il y a eu un vote entre les deux collèges et c’est le projet avec les deux montées et les deux descentes qui a été retenu. Avec mes collègues de Ligue 2, on aurait souhaité que ce soit appliqué de la même façon que les autres réformes c’est-à-dire pour 2016-2017. Mais il y a eu un vote au niveau de l’UCPF et du Conseil d’Administration de la Ligue pour l’application cette année. Certains diront qu’on a de la chance. Moi, je dirai oui et non. Oui, parce qu’on se retrouve dans le bon wagon. Non, parce que j’aurai aimé qu’on applique l’ensemble des réformes en même temps, ou cette année, ou celle d’après».

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Quoi qu’il en soit, le SCO d’Angers évoluera bel et bien en Ligue 1 la saison prochaine. Ce, après une saison riche en émotions. «On va dire que le bilan est positif compte tenu de l’issue. Nous on y croyait mais on ne pouvait pas trop s’exprimer. Vous me direz c’est plus facile de le dire aujourd’hui maintenant que tout est terminé. Mais on le sentait bien dans le club. Il y avait un groupe soudé, solidaire. La volonté d’aller jusqu’au bout était quasi unanime. On a eu la chance de monter et c’est tant mieux». Vingt et un ans après, les hommes de Stéphane Moulin ont donc ramené le SCO en élite. Un rêve devenu réalité plus tôt que prévu pour le président arrivé il y a seulement quatre ans. «C’est toujours la finalité, toujours l’ambition d’un club. En plus, on est passé par une phase de construction importante avec un objectif à terme de rejoindre l’élite. C’est arrivé plus tôt que prévu. On va la prendre. Maintenant, à nous de continuer de construire et surtout de travailler de telle sorte qu’on ne fasse pas l’aller-retour». Fortement imprégné de l’histoire du club angevin, Saïd Chabane compte bien s’inspirer du passé pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. «Le club est monté pour la dernière fois lors de la saison 93-94, donc ça fait 21 ans. Ils ont fait l’aller-retour. Comme m’a dit l’ancien président que je connais bien: «On a fait des erreurs on les a payés cash». Il ne faudra pas les reproduire. À nous de voir ce qu’ils ont fait comme bêtises et d’essayer de nous protéger. Mais avant ça, le club a passé 24 ans en D1 et L1 dans son histoire. Mon but est de renouer le lien qui a été perdu dans les années 70».

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Un mercato primordial

Pour cela, les objectifs sont clairs. «Déjà, on veut se maintenir, précise Saïd Chabane Éviter de se prendre des raclées. On travaillera pour ne pas être la risée de la Ligue 1. Mais j’ai confiance en l’équipe et en notre travail. On aura un budget compris entre 23 et 25 millions d’euros. Pour le mercato, il y a une enveloppe qui est intégrée dans la masse salariale. L’équipe sportive travaillera dessus». De quoi bâtir une équipe compétitive pour évoluer en Ligue 1. Le SCO s’appuiera d’abord sur les forces en présence même si certains sont courtisés à l’image de Jonathan Kodjia, élu meilleur joueur de Ligue 2 aux Trophées UNFP. «Jonathan Kodjia est encore sous contrat avec nous. Pour le moment, il ne part pas. On a refusé des offres de clubs anglais pour lui au mois de janvier», insiste Saïd Chabane avant de parler des futures recrues : «Le coach a eu des entretiens individuels avec une bonne partie des joueurs. On le laisse finir et à partir de là on verra qui reste et qui part sachant qu’il y a des renforts importants à trouver pour s’adapter à l’exigence de la Ligue 1. On veut se renforcer à tous les postes sauf celui du président (rires). Le coach verra. Pour moi, il faut toucher à quasiment toutes les lignes. Il n’y aura pas dix arrivées, mais il faudra prendre plusieurs joueurs par ligne».

Le patron du SCO a une petite idée sur les joueurs qu’il souhaite cibler. «On visera principalement des joueurs en fin de contrat ou en prêt. On se rapproche de pas mal de clubs avec lesquels on a des relations pour essayer de dénicher ce qu’il nous manque. Ça sera notre quotidien pendant les cinq prochaines années si on a la chance de rester en Ligue 1 puisque compte tenu de la répartition des droits TV, pendant cinq ans vous touchez le tiers de ce que touche un club comme Sainté par exemple et la moitié de ce que touche un Lorient qui a plus de 5 ans de présence en Ligue 1». Selon nos informations, Ismaël Traoré (Brest) est suivi de près par les Angevins. Ce sera peut-être l’un des nouveaux visages du SCO version 2015-2016 que pourront suivre les nombreux supporters du club. Des fans prêts à soutenir leur équipe qui joue désormais dans la cour des grands. «Notre dernier match en L2 nous a rassurés et nous a donné beaucoup d’espoirs sur le type de matches, l’ambiance qu’on aura en Ligue 1. Je peux vous dire aujourd’hui qu’on jouera 11 matches sur 18 à guichets fermés. Ce seront des matches face à des clubs leaders ou des derbies. On a la chance d’être dans la région où il y a le plus de clubs de Ligue 1. Dans l’Ouest, il y a Lorient, qui est à moins de 200kms, Rennes à moins de 100kms, Nantes à moins de 100kms. Il y aura de beaux derbies en perspective. Il y aura aussi les venues de Paris, Lyon, Marseille et Monaco qui seront soutenus ici par leur public. Mais notre public sera là». Rendez-vous dès le mois d’août dans un stade Jean Bouin, d’une capacité de 17835 places, remis à neuf pour suivre le retour en élite du SCO d’Angers.

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