Ligue des Champions

Real Madrid - Manchester City : les notes du match

Match spectaculaire au Santiago Bernabéu ce soir, où le Real Madrid et Manchester City se sont quittés sur un score de 3-3. Avec plusieurs grosses prestations, dont celle d’Antonio Rüdiger.

Par Max Franco Sanchez
11 min.
Erling Haaland et Antonio Rüdiger au duel @Maxppp

Une finale avant l’heure. Voilà comment on pouvait qualifier cette première confrontation dans ce quart de finale entre le Real Madrid et Manchester City. C’était aussi l’occasion de disputer la belle entre le vainqueur de l’édition 2022 (après avoir sorti les Skyblues en demi-finales) et le lauréat de 2023 (en éliminant les Merengues en demi-finales). Balayé l’an passé, le club madrilène se présentait avec une nouvelle arme en la personne de Jude Bellingham, titulaire en soutien de Rodrygo et Vinicius, tandis que les hommes de Pep Guardiola semblent moins dominants que l’an passé, d’autant que De Bruyne a du déclarer forfait à la dernière minute en raison de problèmes gastriques. Pour remplacer son meneur belge, le coach espagnol envoyait Grealish et Foden pour accompagner Grealish.

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Sur son premier ballon, l’Anglais se faisait découper par Tchouameni, écopant d’un avertissement après 35 secondes de jeu. Le Français débutait bien mal cette rencontre dans cette position de défenseur central qu’il n’aime pas beaucoup. C’est surtout le coup-franc concédé qui faisait mal à la Casa Blanca. On s’attendait à un droitier mais c’est bien le pied gauche de Bernardo Silva qui surprenait tout le monde, surtout Lunin qui avait anticipé un ballon dans le paquet (0-1, 2e). Une équipe normale aurait baissé la tête mais c’est trop mal connaître le Real Madrid en Ligue des Champions, surtout au Santiago Bernabéu. Les premières minutes sont difficiles pourtant contre des Cityzens à deux doigts de doubler la mise sans le contre de Rüdiger sur Grealish (6e).

Le Real et City se rendent coup pour coup

La Casa Blanca n’a pas remporté 14 coupes aux grandes oreilles pour rien. Sur cette première situation, Camavinga voit sa tentative être complètement déviée par Ruben Dias pour égaliser face au malheureux Ortega pris à contre-pied. Dans la foulée, le portier préféré à Ederson était toujours aussi malchanceux. Sur ce ballon en profondeur de Vinicius, Rodrygo faussait compagnie à tout le monde, temporisait et trompait le gardien allemand avec l’aide d’Akandji (2-1, 14e). L’affaire avait été retournée en deux minutes. Le rythme ne retombait pas pour autant à l’image de ces opportunités de Rodrygo (30e et 32e) et de Grealish, à nouveau contré cette fois par Tchouameni (31e). Une tendance s’observait tout de même au fil des minutes. Les Madrilènes affichaient plus de maîtrises sur les événements.

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Même au retour des vestiaires, ils défendaient en avançant, commettaient la petite faute pour casser la dynamique adverse et agaçaient des adversaires moins concentrés. Bellingham et Vinicius enlevaient trop leur frappe (53e et 56e). Cette action coïncidait avec la fin du temps fort espagnol. City reprenait du poil de la bête et le contrôle des débats face à une équipe qui commençait franchement à tirer la langue. Pendant qu’Ancelotti préparait ses changements, deux coups de canon de Foden (2-2, 66e) et Gvardiol (2-3, 70e) changeaient complètement la donne. Et à peine Brahim Diaz et Modric entrés, Valverde envoyait une reprise parfaite sur ce centre de Vinicius (3-3, 79e). Bellingham aurait même pu retourner la situation sans ce retour de Stones (81e). Le score de ce spectacle à couper le souffle ne bougeait plus. Le retour à l’Etihad (17 avril) promet.

L’homme du match : Rüdiger (8) : l’Allemand a eu un peu de mal à entrer dans le match avec quelques approximations, mais il s’est vite refait. Et pas qu’un peu. Si Erling Haaland a été inoffensif ce soir, c’est en grand partie grâce à lui. Il a marqué le cyborg norvégien à la culotte et ne l’a pas laissé respirer. Résultat, l’Allemand a éteint le buteur vedette de City, qui n’a jamais pu prendre le dessus sur lui.

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Real Madrid

- Lunin (5) : l’Ukrainien a très mal commencé avec son mauvais placement sur le coup franc de Bernardo Silva. On peut le dire, il est plus que coupable de l’ouverture du score de City. Mais derrière, il s’est bien remis dans le bain, et il a été propre et serein lorsqu’il a été sollicité par les joueurs offensifs mancuniens. Difficile de le tenir responsable sur les golazos de Foden et Gvardiol. On notera aussi son jeu au pied très précis ce soir.

- Carvajal (6) : comme c’est habituel cette saison, le capitaine a tenu son rang à merveille sur ce flanc droit de la défense. Il n’a pratiquement pas été pris à défaut par les joueurs de côté de City. Grealish n’est par exemple jamais passé face à lui. Offensivement, il a été un peu moins en vue que d’habitude, mais face à un rival comme celui-ci, il avait probablement reçu des consignes d’Ancelotti de ne pas trop monter. Match très solide.

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- Rüdiger (8) : voir ci-dessus.

- Tchouameni (6) : averti dès le coup d’envoi suite à un tacle appuyé sur Grealish, qui a en plus mené au but cityzen, le Français n’a pas vraiment bien commencé son match. Il donnait l’impression d’être fébrile. Mais peu à peu, il a sorti la tête de l’eau et s’est bien rattrapé, avec une superbe intervention pour empêcher Grealish de fusiller Lunin (32e). Il a globalement bien tenu son rang et a été précieux à la relance.

- Mendy (6) : le latéral français a rendu une copie plus que satisfaisante, lui qui n’a pas toujours fait l’unanimité. Alors que le Real Madrid force pour enrôler Davies notammnt, Mendy a montré qu’il est largement au niveau de ce type de match. Il a été très sérieux sur les séquences défensives, ne laissant rien passer, puis a continué de montrer quelques progrès offensivement, s’offrant même quelques jolis gestes techniques.

- Camavinga (6,5) : devant sa défense, l’international tricolore a été plutôt bon. Il a très bien ressorti le ballon et, on peut le dire, a été meilleur que Rodri, qui est pourtant la référence à ce poste. Il a fait étalage de toute sa qualité technique et son intelligence avec le cuir dans les pieds, et termine avec un but au compteur, même s’il y a un peu de réussit sur ce coup vu que le ballon est dévié. Il est peut-être légèrement passif sur la mine en lucarne de Foden, puisqu’il laisse l’Anglais armer sa frappe tranquillement.

- Valverde (6,5) : l’Uruguayen n’a, comme à son habitude, pas lésiné sur les moyens lorsqu’il a fallu défendre. C’est en partie grâce à lui que City a eu du mal à se montrer dangereux sur l’ensemble du match. Il a tenté quelques chevauchées sur la moitié droite madrilène avec une réussite assez mitigée, avant d’enfin réussir à faire la différence avec cette belle volée pour égaliser (79e).

- Kroos (6,5) : rencontre plutôt bonne pour le taulier allemand. Il a été propre dans les transmissions, étant partout au milieu, avec un volume de jeu extraordinaire, et ce alors qu’il avait tout de même de sacrés clients en face. Son excellente lecture du jeu a permis, directement ou indirectement, au duo Rodrygo-Vinicius de pouvoir se projeter face à la défense mancunienne. Il a aussi abattu un travail défensif conséquent. Son comparse Luka Modric a pris sa place à la 71e et a contribué à donner un nouveau souffle aux Madrilènes.

- Bellingham (4) : très attendu, l’Anglais n’a pas été vraiment influent, que ce soit un première période ou lors du deuxième acte. Il semblait avoir du mal à se situer sur le terrain, peut-être à cause du repositionnement de ses deux coéquipiers brésiliens. L’ancien du BVB n’a ainsi réalisé aucune action de classe, a moins pesé que d’habitude sur l’animation offensive des siens et a commis quelques erreurs techniques peu habituelles chez lui. Il a tout de même fait des efforts défensifs conséquents qui ont bien gêné les milieux de Manchester City. Il est aussi proche de signer un golazo en début de deuxième période (53e).

- Rodrygo (7) : pointé du doigt comme le joueur qui sera sacrifié pour faire place à Mbappé, le Brésilien a encore répondu présent face à sa victime préférée en Europe. Il a ainsi mis les siens devant en partant dans le dos de la défense, avant de battre Ortega, un peu aidé par Akanji qui a dévié la trajectoire du ballon (14e). Il faut noter que ce soir, il a joué en tant qu’ailier gauche, et a été l’homme le plus dangereux de son équipe. Un véritable casse-tête pour Guardiola, tant il a provoqué et fait des différences dans les derniers mètres. Remplacé par Brahim Diaz (71e), volontaire mais peu efficace.

- Vinicius Junior (5) : la vedette du Real Madrid a été un peu éclipsée par son coéquipier, un cran au-dessus. Sans pour autant être mauvais, il a été moins remuant et moins différenciel devant. Il faut dire qu’Ancelotti lui avait confié un rôle plus axial ce soir, dans lequel il n’était visiblement pas totalement à l’aise et n’avait pas ses repères. Il rate par exemple une grosse occasion après un bon service de Rodrygo (56e), mais offre un caviar à Valverde qui en profite bien sur le troisième but (79e). Il a laissé sa place à Joselu à la 86e, qui n’a pas vraiment eu le temps de se montrer.

Manchester City

- Ortega (5) : le gardien remplaçant d’Ederson n’a pas été aidé par ses coéquipiers. Deux des trois buts encaissés ont été dévié par deux joueurs de City, en l’occurrence Dias et Akanji. Même sur le troisième but signé Valverde, il n’a pas pu faire grand chose.

- Akanji (3,5) : il s’est fait déposer par Rodrygo, avant de lui aussi contrer le ballon dans ses cages (14e) et a passer une soirée dans la globalité compliquée. Les principales offensives madrilènes sont venues de son côté et le deuxième but encaissé est symptomatique de sa soirée.

- Dias (4) : le capitaine du soir a pris l’eau par moment. Le Portugais, malheureux sur le but de Camavinga où il a dévié le ballon dans ses propres filets (12e), a ensuite dû gérer la profondeur avec plus ou moins de maîtrise, notamment lorsque Vinicius et Rodrygo mangeaient les espaces laissés par la défense de City.

- Stones (5) : l’Anglais a fait le job dans son rôle hybride, même s’il a parfois tardé à revenir sur les contres attaques adverses. Mais le couteau suisse de Guardiola a apporté par ses nombreuses courses et a fait quelques gestes défensifs cruciaux.

- Gvardiol (6) : sérieux et appliqué, le Croate a bien bloqué son couloir. Les actions madrilènes ne passant - en majorité - que par la gauche. Signe que le latéral a tenu son rang ce soir. Il s’est même permis quelques montées en seconde période voyant que le Real reculait, et a donné l’avantage à son équipe d’une frappe du droit se logeant dans la lucarne de Lunin (71e). Il est néanmoins pris dans son dos par Valverde sur le troisième but madrilène (79e), pas aidé par le retour tardif de ses coéquipiers.

– Rodri (4) : contrairement à son habitude, le métronome espagnol n’a pas autant pesé dans le jeu mancunien. Moins de passes horizontales, quelques relances manquées, Rodri a semblé plus en difficulté qu’à l’accoutumée, gêné par le schéma tactique du Real.

- Kovacic (4) : plus offensif que Rodri, le Croate a eu le mérite de vouloir faire le lien entre la défense et l’attaque, que ce soit par la course ou par la passe. Mais il a eu trop de déchet technique pour faire la différence, et a été bousculé physiquement par Camavinga entre autres.

- Bernardo Silva (5) : son coup d’œil a permis à son équipe de bien démarrer la rencontre sur coup franc (2e), et a fait preuve - comme souvent - d’une grande aisance technique dans la conservation du ballon, sans réussir pour autant à créer des décalages, avant de s’éteindre petit à petit. Pas avare d’efforts, le Portugais a néanmoins beaucoup aidé à la récupération du ballon.

- Foden (5) : le joyau anglais a montré deux visages ce soir. Sevré de ballons en première période où il a traversé les 45 premières minutes comme un fantôme, il a plus touché le cuir dans le second acte, avec plus de liberté. Il est sorti de sa boîte pour égaliser d’une frappe magistrale (67e), illustrant sa meilleure deuxième période. Touché, il a dû céder sa place à Alvarez (87e).

- Haaland (3) : son duel face à Rüdiger était attendu, et le Norvégien n’a pas réussi à le remporter. Battu dans la majorité de ses duels, et peu trouvé par ses coéquipiers, Haaland n’a pas eu beaucoup d’espace pour s’illustrer, cadenassé par l’arrière-garde madrilène. Un nouveau match difficile pour lui…

- Grealish (4,5) : l’Anglais avait tout à gagner ce soir, en prouvant à son entraîneur qu’il pouvait être titulaire. Et dans son style atypique d’ailier, il a clairement manqué de vitesse pour vraiment déséquilibrer Carvajal. Plus en vue en seconde période, il est passeur décisif pour Gvardiol sur le troisième but des Skyblues.

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