Ligue 1-Ligue 2 : les déclarations très inquiétantes du patron de la DNCG
Interrogé sur le futur d'un football français englué dans une crise financière très importante, Jean-Marc Mickeler s'est montré très alarmiste et a demandé un changement radical.
Le football français est sous assistance respiratoire. Durement impactés par l’affaire Mediapro et les conséquences financières catastrophiques de la crise de la Covid-19, les clubs hexagonaux sont dans le dur. Hormis le Paris Saint-Germain, beaucoup se trouvent même dans une situation inquiétante et jamais le terme « dépôt de bilan » n’a autant été employé. Conséquences : la plupart des formations françaises se montre très discrète sur le marché des transferts et beaucoup attendent de connaître la fin du conflit des droits TV entre Canal+-beIN Sports et la LFP.
L’horizon ne s’annonce donc pas très éclairé pour les écuries tricolores. Et ce ne sont pas les mots du patron de la DNCG, Jean-Marc Mickeler, qui vont rassurer tout ce beau monde. Interrogé par L’Équipe, ce dernier a confié que les clubs avaient perdu pas moins de 700 M€ de recettes en deux saisons. Un scénario terrible qui pourrait se transformer en catastrophe totale en cas de nouvelle vague de Covid-19 empêchant les stades d’ouvrir leurs portes au public. « Si la France devait affronter une quatrième vague de Covid avec zéro jauge, si les 330 M€ (que Canal+ doit payer pour ses deux matches) venaient à ne pas être au rendez-vous, on ne pourrait pas exclure des dépôts de bilan sur la saison 2021-2022. Mais ce n'est pas le scénario central. »
«Le pire est à venir»
Mais si ce scénario catastrophe n’est pas privilégié, Mickeler a le regret d’annoncer que « le pire est à venir ». La raison ? La DNCG prévoit au terme de la saison 2021/2022 des pertes comprises entre 500 M€ et 1 milliard d’euros. Des montants beaucoup trop lourds à assumer pour les clubs. « On ne peut pas exclure, au terme de la saison, des dépôts de bilan. Car avec 1 milliard de dettes, zéro fonds propres, une exploitation qui dégage plus de 1 milliard de pertes, il n'y a plus d'établissements financiers ou de fonds qui accepteront de financer le football français ».
Face à ce discours alarmiste, Mickeler implore le football français à procéder à un sérieux changement de modèle. En clair, une réduction immédiate des masses salariales, la limitation à 25 joueurs sous contrat par équipe, la limitation des prêts et l’instauration d’un salary cap. Les clubs de L1 et de L2 sont-ils prêts à l’écouter ? Mickeler l’espère en tout cas. « Sans réforme volontariste, courageuse et immédiate, il n'y a pas d'issue au-delà de la saison à venir. » C’est dit.