Mouscron, Parfait Mandanda : «Gérard Lopez ? Ce qui arrive au club, il s’en fout un peu...»
Le Royal Excel de Mouscron, en faillite, est relégué officiellement en 4e division belge. Un fiasco pour l'autre club détenu par Gérard Lopez que nous raconte Parfait Mandanda.
«Au terme de ce délai de deux semaines, et malgré de fortes réductions de charges envisageables, aucune solution n’a été trouvée afin de financer une PRJ. Le Conseil d’Administration a donc décidé de faire aveu de faillite. C’est avec beaucoup de peine et de déception que nous avons dû nous résoudre à prendre cette décision.» Le ton est grave. Ce mardi, le Royal Excel Mouscron, en grande difficulté sur le plan économique, s'est mis en faillite. Résultat : les Hurlus redémarreront la saison prochaine au niveau amateur, en 4e division belge.
Un cauchemar qu'a bien voulu raconter Parfait Mandanda (32 ans), arrivé l'été dernier avec pour objectif de faire remonter le club en Jupiler Pro League, au micro de Foot Mercato. «Quand je suis arrivé, tout se passait bien. Il n’y avait aucun souci. En novembre, on a eu du retard (au niveau des paiements des salaires) et puis, après, ça s’est enchaîné et c’est devenu compliqué. On a réussi à assurer le maintien même si, de base, l’objectif c’était de remonter en Jupiler. On a mal démarré la saison puis on s'est bien repris. Et après, tous ces problèmes, ça nous a un peu mis dans le trou», a-t-il regretté.
Finalement 10e au classement, le portier international congolais et ses partenaires ont vécu un exercice très compliqué. «Il y a eu un moment dans la saison où on a eu du retard. Et puis, là, on n’est plus payé depuis mars. On n’a que ça à la bouche dans le vestiaire, on n’est pas payé, on a des charges, des familles, des enfants. Quand tu vas voir le président, la seule chose qu’il te dit c’est que nos enfants ne manquent pas de pain. Même si c’est vrai, on fait des efforts, des sacrifices aussi, c’est notre dû, on est là, on s’entraîne. La situation est difficile», a-t-il confié, pointant du doigt la gestion et surtout l'absence de Gérard Lopez, propriétaire du club, dans cette mauvaise passe.
Lopez aux abonnés absents
«C’était assez compliqué de l’avoir. Le capitaine a essayé. Le club aussi a essayé. Ce qui se passe là en ce moment n’a rien à voir avec le club, mais à certaines personnes à qui il appartient. C’est vraiment un très très bon club sinon. Il y a des employés en or, des bénévoles, des supporters. Mais là-haut… On est remonté contre lui, bien sûr. Si tu n’es pas payé demain dans ton travail, tu vas être remonté contre ton employeur, c’est normal. Mais là, ce qui est compliqué, c’est qu’on ne le voyait pas, que c’était difficile de l’atteindre. C’est une personne que tu essaies d’avoir au téléphone, mais qui n’a pas l’air préoccupée par la situation du club. «Ce qui arrive au club, il s’en fout un peu...»», a-t-il indiqué avant de poursuivre.
«Ce n’est pas un hasard. Quand tu vois la gestion à Mouscron comment elle est… À Bordeaux, encore, il est un peu présent et les joueurs ont leurs salaires. Ici, il n’était pas présent et on avait des retards de paiement...» Un argent dont il ne pense pas voir la couleur. «C’est une situation assez compliquée pour tous ceux qui appartiennent au club, parce qu’il fait faillite. C’est assez compliqué parce qu’en plus, ils nous doivent 4 mois de salaires. C’est pas la joie. Je pense qu'on va être obligé de s’asseoir dessus, le club n’est pas en mesure de régler ça. On va avoir une petite compensation de la part du syndicat comme l’UNFP en France. Mais pas à la hauteur de ce qui nous est dû», nous a expliqué celui qui se verrait bien revenir en France cet été après, notamment, neuf saisons passées en Belgique.
Et pourtant, malgré tout, les joueurs, eux, sont restés concernés jusqu'au bout. Ils étaient même nombreux à vouloir rester en cas de projet de reprise. «J’avais une option pour prolonger, mais je ne l’ai pas levée. Aujourd’hui, le club est relégué en 4e division, la plupart des joueurs ne va pas rester. Mais s’il y avait eu un repreneur avant, je pense qu’on serait resté. Il y avait un bon groupe, une bonne ambiance de travail. On prenait du plaisir à être ensemble, même si c’était dur», a-t-il conclu. Triste fin...
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