Bundesliga

Ligue des Champions : supporteur, recruteur puis entraîneur… l’histoire irréelle d’Edin Terzic avec Dortmund

Ce samedi soir, Edin Terzic dirigera la première finale de Ligue des Champions de sa carrière. Une récompense pour un homme parti tout en bas de l’échelle.

Par Jordan Pardon
3 min.
Edin Terzic @Maxppp

Une carrière se trace parfois avec l’appui d’une rencontre accidentelle, d’un désistement bienvenu, ou d’une opportunité impromptue. Pour la trajectoire d’Edin Terzic, c’est un cocktail d’un peu tout ça, saupoudré d’acharnement, d’émulation, et parfois de culot, car il ne faut pas méjuger le travail du coach germano-croate. Mais Terzic est un OVNI, et il le sait trop bien pour affirmer le contraire. Dix ans en arrière, lorsqu’il n’était qu’un modeste joueur amateur de division régionale, le natif de Menden (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) n’aurait pas pu imaginer emprunter un tel itinéraire, fignolé avec une finale de Ligue des Champions face au Real Madrid ce soir (21h00).

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«Beaucoup de gens savent que je suis de la région, je suis né à 30 kilomètres d’ici. Je suis venu au stade pour la première fois à l’âge de neuf ans. Depuis, j’ai toujours su que j’avais cette équipe dans mon coeur, mais je n’aurais jamais pensé que j’aurais un tel travail ici», avait-il déclaré lors de sa conférence de presse de présentation en 2020. Mais pour étudier le phénomène, il faut rembobiner les quatorze dernières années. En 2010, alors âgé de 28 ans, le jeune Terzic nourrit d’autres ambitions que celle d’empiler les buts avec BV Cloppenbourg, petit club situé dans la ville d’Iserbohn. Il le fait pourtant avec brio, mais décide de dire stop lorsque l’occasion d’intégrer son club de cœur, Dortmund, comme recruteur des U19, se présente à lui. Il sait le virage serré qui l’attend en saisissant cette opportunité, mais cramponné à ses idées, il est promu, d’abord comme entraîneur adjoint d’Hannes Wolf chez les U19, puis de la réserve, en 2011.

Son duo avec Slaven Bilić, un tournant important

Mais le grand virage de sa carrière, c’est cette étape comme adjoint de Slaven Bilić, d’origine yougoslave comme lui, d’abord sur le banc de Besiktas en 2013, puis de West Ham en Premier League, en 2015. Selon le magazine allemand Schwatzgelb, le Croate avait à l’époque déjà identifié le potentiel de son cadet, ce qui l’avait conduit à consulter Dortmund pour le libérer. Demande acceptée par Michael Zorc, directeur sportif de l’époque et bien conscient de l’opportunité qui se présentait à son homme. C’est finalement à l’été 2018, six mois après le licenciement de Bilic et de son staff à West Ham, que Terzic revient dans la Ruhr, et cette fois, avec un nouveau statut. Lucien Favre en fait son adjoint chez les professionnels, mais est renvoyé en décembre 2020 après une humiliation subie contre Stuttgart (5-1).

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Des noms émergent, comme celui de Marco Rose, mais Dortmund fait finalement confiance à Terzic pour assurer l’intérim jusqu’à la fin de la saison. Bilan : une qualification en Ligue des Champions. Un temps pressenti pour rester, le germano-croate est finalement remplacé par Marco Rose l’été suivant, et se retrouve directeur technique du club. Une parenthèse d’un an et demi puisqu’il est de nouveau désigné pour remplacer Rose après son renvoi, en mai 2022. Depuis, Terzic a su se construire une réputation. S’il ne fait pas toujours l’unanimité auprès des supporters, dont une partie avait réclamé son licenciement lorsque Dortmund patinait hors du top 4 cette saison, le technicien a su se réfugier dans le travail et mener, contre toute attente, son club en finale de Ligue des Champions. Ce soir, il pourrait marquer l’histoire.

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