Espagne - Italie : les notes du match
Pour cette première grosse affiche de l’Euro 2024, l’Espagne a pris le meilleur sur l’Italie (1-0) grâce à un but contre son camp de Riccardo Calafiori. Avec ce succès, la Roja prend seule la tête du groupe B et verra les 8es de finale.
Suite de cette deuxième journée de la phase de groupes de l’Euro et premier choc au sommet. Après leur duel en demi-finale lors de la dernière compétition continentale, l’Espagne et l’Italie se retrouvaient pour se disputer la première place de cette poule B. Les deux outsiders à la victoire finale avaient remporté leur match inaugural et pouvaient faire un grand pas vers la qualification en fonction du résultat de ce soir. Sur le papier, la Roja partait avec une longueur d’avance avec les titularisations de Yamal, Nico ou encore Fabian Ruiz, face à des Italiens pas encore très convaincants face à l’Albanie.
Cette tendance s’est rapidement observée à Gelsenkirchen, avec une première tête de Pedri claquée en corner par un Donnarumma tout de suite mis dans le bain (2e). Nico Williams faisait des dégâts sur son côté gauche (3e) et malmenait le pauvre Di Lorenzo. Malheureusement, le joueur de l’Athletic n’était pas aussi adroit de la tête et manquait le cadre à bout portant sur cet excellent centre de Morata (11e). La Roja s’amusait véritablement dans ce début de match et affirmait sa domination technique et collective. Morata s’essayait à son tour sur ce tir à angle fermé, encore repoussé par Donnarumma (24e).
L’Italie n’a jamais existé
Aussi à l’aise que face à la Croatie, Fabian Ruiz aussi s’y mettait. Lui aussi faisait briller son gardien au PSG d’une belle frappe de 25 mètres (25e), avant de retenter sa chance (42e). La mi-temps arrivait à point nommé pour une Squadra Azzurra en bord de la rupture, seulement impliquée sur cette frappe sans danger signée Chiesa (45e). Mais même les changements de Spalletti à la pause (Cristante et Cambiasso pour Jorginho et Frattesi) n’enrayaient pas la dynamique. Pire encore, le Romain écopait d’un jaune mérité pour un gros choc avec Rodri 35 secondes seulement après son entrée en jeu… Les vagues s’enchaînaient, irrémédiablement.
Après une belle occasion gâchée par Pedri (52e), un nouveau raid de Nico forçait la décision, contraignant Calafiori à envoyer le cuir dans son propre but (1-0, 55e). Dans la foulée, Morata de loin (58e), et Le Normand de la tête (62e) n’étaient pas loin du break. Le renouvellement de l’attaque côté transalpin (Zaccagni et Retegui contre Scamacca et Chiesa) n’y changeait toujours rien. L’Espagne poursuivait sa démonstration, comme avec ce tir enroulé de Williams sur la barre (70e). Il manquait ce second but qui aurait mis les hommes de De La Fuente à l’abri, moins fringants après les sorties de Pedri, Nico, Morata et Yamal dans le dernier quart d’heure malgré les dernières situation d’Ayoze Perez (90e+2, 90e+3). Tant pis, l’Espagne sait qu’elle verra les 8es avant même le dernier match de poules.
L’homme du match : Pedri (8) : tel un électron libre sur la pelouse de Gelsenkirchen, le joueur du Barça a allumé la première mèche de la partie en reprenant de la tête un centre de Nico Williams, claqué au-dessus de sa transversale par Donnarumma (2e). Très disponible entre les lignes, il a touché de nombreux ballons, contribuant de surcroît à orienter le jeu à sa guise dans le camp italien. Son aisance technique lui a même permis de se faufiler dans les petits espaces pour créer ensuite quelques décalages intéressants. Outre son énorme occasion manquée sur un centre en retrait parfait de Cucurella (52e), le maître à jouer de la Roja a livré un match de grande qualité. Remplacé par Alex Baena (71e).
Espagne :
- Simon (5) : dans une première période à sens unique, le portier de l’Athletic Bilbao n’a nullement eu besoin de forcer son talent devant une attaque italienne aux abonnés absents (un seul tir tenté par Chiesa avant la pause). Sa bonne lecture du jeu a donné un peu d’air à une défense espagnole chahutée en fin de partie.
- Carvajal (5,5) : très rarement mis en danger dans son couloir droit lors du premier acte, le latéral du Real Madrid n’a pas hésité à monter pour soutenir les offensives de son équipe. Défensivement, il a été plus généralement rassurant en seconde période malgré quelques dégagements en catastrophe dans les derniers instants de la partie.
- Le Normand (5,5) : s’il n’a pas été épargné par ses adversaires, le joueur de la Real Sociedad a montré une grande personnalité pour rivaliser sur le plan physique avec les offensifs italiens. Doté d’un bon sens de l’anticipation, le natif de Pabu a bien géré sa zone. En seconde période, il est tout proche de porter le coup de grâce aux Italiens. Sur un corner tiré depuis la gauche, il parvient à prendre le meilleur sur un défenseur italien dans les airs mais voit sa tentative être sauvée sur sa ligne par Cambiasso (59e). Parfois un peu trop autoritaire dans ses interventions, il frôle la correctionnelle suite à sa semelle sur Zaccagni (69e).
- Laporte (5,5) : Nacho victime d’une gêne musculaire avant le début du match, le joueur d’Al-Nassr débutait dans l’axe de la défense face aux Italiens. Sur les montées de Cucurella, l’ex-défenseur de Manchester City s’est bien comporté pour venir fermer l’espace dans le couloir gauche, annihilant les tentatives de contre-attaques transalpines. Rarement inquiété lors du second acte, il s’est contenté de s’appliquer à la relance.
- Cucurella (6,5) : bénéficiant de la confiance totale de son sélectionneur, le joueur de Chelsea a brillé par un bon sens du placement pour couper court aux contre-attaques italiennes. Vigilant devant Frattesi, le latéral gauche espagnol n’a jamais été pris à revers par son homologue italien. Généreux dans ses montées de balle, il n’a pas hésité à venir se présenter aux avant-postes pour servir de relais à Nico Williams.
- Pedri (8) : voir ci-dessus.
- Rodri (6,5) : à l’instar de son partenaire dans l’entrejeu, le joueur de Manchester City a été efficace à la récupération et a permis au bloc espagnol de rester bien en place. Il a également brillé sur certaines séquences par son dynamisme au milieu de terrain et sa précision dans ses transmissions. Point noir au tableau, son carton jaune pour contestation qui le prive d’une participation pour le prochain match de l’Espagne face à l’Albanie.
- Fabian Ruiz (7) : dans la lignée de sa prestation majuscule face aux Vatreni, le milieu de terrain espagnol n’a pas ménagé ses efforts au milieu de terrain. Très complémentaire avec Rodri, le milieu de terrain du PSG a mis de l’intensité dans les duels pour être présent à la récupération. Audacieux et en pleine confiance, il n’a pas hésité à progresser balle au pied pour accompagner les offensives espagnoles, quitte à prendre sa chance de loin à l’image de sa lourde frappe aux 25 mètres détournée du bout des gants par Donnarumma au-dessus de sa barre (25e). Victime de crampes, il est remplacé par Mikel Merino (90e+2).
- Yamal (5,5) : devenue le plus jeune joueur à disputer un Euro face à la Croatie, la pépite espagnole était attendue comme l’une des attractions du choc face aux Italiens. Toutefois, le joyau de la Roja est resté plutôt discret en début de partie, dans la mesure où les actions chaudes ne sont passées par son côté. Un léger retard à l’allumage puisqu’il est monté progressivement en puissance, déstabilisant l’arrière-garde transalpine par son coup de reins et sa qualité de percussion. On soulignera toutefois son manque de précision dans le dernier geste. Remplacé par Ferran Torres (72e), auteur d’un centre dangereux à la 77e minute de jeu.
- Morata (6) : contre les Italiens, le buteur de l’Atlético de Madrid a fait preuve d’une attitude exemplaire. Multipliant les décrochages, il s’est souvent trouvé dans une position idéale pour amorcer les offensives des siens, à l’image de sa belle ouverture pour Nico Williams. Dans sa position préférentielle, le Madrilène a eu le mérite de tenter sa chance mais s’est heurté à un Donnarumma très appliqué dans ses sorties (24e). Sa légère déviation de la tête sur un centre fort de Williams oblige le portier du PSG à prolonger le cuir du bout des doigts ce qui déstabilise Calafiori, buteur contre son camp (55e). Remplacé par Ayoze Perez (77e) qui manque l’opportunité de faire le break après avoir enrhumé Di Lorenzo (90e+1).
- Nico Williams (7,5) : comme face aux Croates, le jeune talent de l’Espagne a mis le feu dans son couloir, mettant à mal à maintes reprises les défenseurs italiens par sa vitesse et sa faculté d’aller provoquer. Malgré ses déboulés saignants, il a parfois été imprécis techniquement, notamment dans sa conduite de balle, ce qui l’a empêché de concrétiser ses belles percées. S’il a livré une grosse activité sur le front de l’attaque espagnole, le feu follet de Bilbao a malheureusement pêché dans son jeu de tête, à l’image de sa déviation non-cadrée sur un centre tendu de Morata (10e). En seconde période, son énorme débauche d’énergie a été récompensée dans la mesure où il est à l’initiative du but contre son camp de Calafiori. Sa frappe sur l’équerre de Donnarumma aurait mérité un meilleur sort au regard de sa prestation globale (70e). Remplacé par Mikel Oyarzabal (77e) qui a eu un apport quelconque aux avant-postes.
Italie :
- Donnarumma (7,5) : mis à l’épreuve dès les premières secondes de jeu sur une tête de Pedri (2e), le capitaine de la Squadra Azzurra a répondu présent. Le joueur du PSG a dû intervenir devant Alvaro Morata (24e), puis quelques secondes plus tard sur un missile de son coéquipier en club Fabian Ruiz, superbement détourné par l’Italien (25e). Gianluigi Donnarumma a de nouveau remporté son duel face à l’Espagnol après une nouvelle tentative de loin (42e). Le portier de la Nazionale n’a été battu que
- Di Lorenzo (2,5) :
- Bastoni (3,5) :
- Mancini (3,5) :
- Darmian (3) :
- Barella (4,5) :
- Jorginho (3,5) :
- Cristante (4):
- Chiesa (4) : très à l’aise lors du dernier match, l’ailier droit n’a pas eu assez de ballons pour briller. Il a eu deux contre-attaques à réaliser. La première, l’Italien était à l’initiative, la seconde à la conclusion. Sa frappe s’est cependant envolée (45e). Quand le joueur de la Juventus peine à être trouvé, c’est toute la sélection italienne qui est inoffensive. C’était le cas ce soir. Il a été remplacé par Mattia Zaccagni (64e) pour la dernière demi-heure. Il a essayé d’être plus axial pour amener de la présence dans la surface de réparation adverse.
- El Sharaawy (3,5) :
- Scamacca (3) : l’Italie ne semble pas encore avoir trouvé son numéro 9. Titularisé pour la deuxième fois consécutive dans cet Euro, le joueur de l’Atalanta a eu un match pénible. Lorsqu’il a eu des ballons, il a eu trop de déchet (seulement six passes réussies sur 13), à l’image de sa talonnade mal ajustée en début de match (9e). Il a tenté de trouver un coéquipier sur une contre-attaque, mais sa passe a terminé dans les gants de Unai Simon, qui a eu un match trop tranquille. Mateo Retegui (64e) l’a suppléé pour la fin de match.