Bundesliga : l’après-midi cauchemardesque du Borussia Dortmund
Tenu en échec (2-2) sur sa pelouse par Mayence, le Borussia Dortmund a vécu une après-midi cataclysmique au Signal Iduna Park. Leader de Bundesliga au coup d’envoi, le club entraîné par Edin Terzic s’est finalement fait coiffer sur le poteau par le Bayern Munich, tombeur de Cologne et sacré champion d’Allemagne pour la 33e fois de son histoire.
La fête aurait pu être grandiose. L’échec est retentissant. Surpris par Mayence (2-2), ce samedi, à l’occasion de la 34e et dernière journée de Bundesliga, le Borussia Dortmund a tout gâché et manque, sur le fil, un retour au premier plan en Allemagne. Couronnés lors de la saison 2011/2012, les Marsupiaux n’ont ainsi plus que leurs yeux pour pleurer. Le dénouement d’une après-midi cauchemardesque malgré un exercice, jusqu’alors, bien maitrisé. Dans un entretien accordé au journal L’Équipe, Sebastian Kehl, aujourd’hui directeur sportif du club de la Ruhr, s’impatientait pourtant de voir ses troupes au sommet.
«Si on gagne ce samedi, si on est champion, cela montera que nous ne sommes pas qu’un club pour développer des joueurs, pour produire des talents et les vendre le moment venu. Nous sommes là aussi pour gagner des trophées. Malheureusement, nous avons passé dix ans sans gagner, même si nous avons souvent été proches de Munich. Un titre montrerait qu’il y a à Dortmund un environnement spécial, une puissance. Et en tant que directeur sportif, ce serait extrêmement important pour moi afin de convaincre de nouveaux joueurs». Des ambitions finalement envolées en quelques minutes où rien aura réussi aux Borussen.
Le Signal Iduna Park bouillant n’aura pas suffi
Malgré une ambiance de folie, les joueurs d’Edin Terzic montraient rapidement leur fragilité. Tétanisé par l’enjeu, Dortmund craquait finalement au quart d’heure de jeu lorsqu’Andreas Hanche-Olsen surgissait pour climatiser Signal Iduna Park (0-1, 15e). Le sort tant redouté se précisait d’ailleurs un peu plus quelques instants plus tard… Et pour cause. Si le Bayern Munich déroulait dans le même temps sur la pelouse de Cologne, Sébastien Haller voyait lui son penalty repoussé (19e). Dans la foulée, Karim Onisiwo assommait le BvB (0-2, 24e).
Symbole des largesses défensives affichées par les locaux, Emre Can, fautif sur les deux premiers buts, vivait un véritable enfer. Et pour ne rien arranger, Karim Adeyemi, blessé, quittait la pelouse avant même la fin du premier acte… La réduction du score signée Guerreiro (69e) suivie de l’égalisation de Sule (90+6e) n’ont rien changé (2-2). Un cauchemar et probablement l’un des plus gros ratés de l’histoire du Championnat allemand. Car évidemment, le Bayern Munich, qui a pourtant laissé plusieurs chances à Dortmund, n’a pas manqué l’occasion de soulever son 11e titre de suite en Bundesliga après s’être pourtant fait peur jusqu’au bout.
«Cela fait très mal…»
Présent en conférence de presse après le match nul, l’entraîneur du Borussia Dortmund Edin Terzic, dévasté, souhaitait d’abord féliciter son éternel rival. «Avant de parler du match, je voudrais féliciter le FC Bayern Munich. C’est le titre le plus honnête que l’on puisse remporter. Si vous êtes en tête après 34 journées, peu importe comment cela se passe, vous le méritez», a-t-il d’abord déclaré. «Nous avons tout essayé jusqu’à la fin. C’est alors que l’on voit à quel point ce sport dont nous sommes tombés amoureux peut être difficile. C’est dur quand on voit qu’il ne manque qu’un seul objectif - ici et à Cologne. Il n’y a pas eu de fin heureuse pour nous. Cela fait très mal.»
Le tacticien du club de la Ruhr confie également que ce malheureux épisode offrant au Bayern Munich son onzième sacre de rang en championnat ne sera pas digéré de si tôt : «aujourd’hui, c’est certainement le moment le plus difficile sur le plan sportif. Ce n’est certainement pas à cause de nos supporters. Ils étaient et seront toujours là pour nous. Cela nous fait mal que nous n’ayons pas pu la récompenser. (…) Cet après-midi nous fera mal pendant longtemps. Nous avons été tellement éprouvés cette saison. Nous savons tous que le chemin vers le succès est souvent très rocailleux, très dur et très long. Et cela fait aussi partie de notre chemin à partir d’aujourd’hui.» A voir donc comment le BvB se relèvera l’été prochain pour stopper l’hégémonie bavaroise…
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