France-Brésil 1998 : mais qu'est-il arrivé à Ronaldo ?

Par Alexis Pereira
4 min.
Ronaldo lors de France-Brésil en 1998 @Maxppp

Edmundo s'est rappelé de la finale de la Coupe du Monde 1998 entre la France et le Brésil (3-0). Notamment de l'épisode du malaise de Ronaldo.

«Scientifiquement, on n’a jamais trouvé d’explication. C'était sans doute lié au stress. Je continue à penser que j'ai pris la bonne décision, d'assumer, courageusement, de jouer. On m’a garanti que je n’avais rien de grave. J'ai fait tous les tests possibles dans une clinique. Zagallo n’a même pas eu le choix. Je suis arrivé au stade, j’ai mis mes affaires, j'ai dit : "je vais jouer"». Il y a quelques mois, Ronaldo racontait en ces termes ce qui lui était arrivé le jour de la finale de la Coupe du Monde 1998 entre la France et le Brésil au Stade de France (3-0) à la télévision brésilienne. Edmundo, qui devait jouer ce match à la place du Fenomeno, a expliqué au podcast Inteligência au Brésil comment le groupe de la Seleção et lui avaient vécu cet épisode marquant.

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«C'était un jour comme un autre, la routine, sauf que c'était un jour de finale. Café le matin, collation. En remontant dans les chambres, j’étais avec Doriva. Je vois Ronaldo avoir des convulsions. Quand je l’ai vu, je suis sorti dans les couloirs pour prévenir tout le monde. Avec César Sampaio, on lui déroule la langue, alors qu'il a les yeux révulsés. C'était vers 13-14h. Et là, au goûter, tout le monde sait que Ronaldo a eu des convulsions, sauf lui. Ils l’ont mis sous la douche, lui ont donné un calmant et il s'est endormi. Il arrive dans la salle, s’assoit, prend une part de gâteau et un jus d'orange. Tout le monde le regarde, sous tension. Puis il sort pour passer un coup de fil et, là, Leonardo dit : "il faut lui parler, il va mourir sur le terrain". Il avait l'air bizarre, un peu dans les nuages. Le staff décide de lui expliquer ce qu'il s'est passé et lui dit qu'il doit aller faire des examens», a-t-il expliqué, en disant long sur l'état d'esprit du groupe, avant de poursuivre.

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Une préparation tronquée

«Arrive la causerie. Ronaldo n'est pas là. Mario Zagallo (le sélectionneur de l'époque) nous dit qu'il a eu des signes, que c'est moi qui vais être décisif ce soir-là, que c'est moi qui vais jouer. Notre groupe était sensationnel, exceptionnel. C'est sans doute pour cette raison que je n’ai pas dégoupillé pendant la compétition. Tout le monde m’a encouragé. Il y avait la partie tactique de la causerie, qui doit marquer qui, etc. Puis une part logique de motivation, encore plus pour une finale de Coupe du Monde. Moi, j’étais tranquille. Je suis toujours resté concentré, dans mon coin, quitte parfois même à avoir l'air antipathique», a-t-il indiqué, continuant à dérouler le fil de ce dimanche 12 juillet.

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«On est arrivé 2h avant au Stade de France. Chacun avait son rituel. Certains étaient en train de s'échauffer balle au pied. Zagallo était en train de nous motiver dans le vestiaire. La feuille de match sort, je suis titulaire. Et là, on voit Ronaldo, accompagné d'un des médecins du staff, entrer dans le vestiaire et demander à l’intendant où sont ses affaires. Tout le monde était content de le voir bien, en meilleure forme que quelques heures plus tôt. Il se réunit dans une salle avec Zagallo, les adjoints et les médecins pendant 5-10 minutes. Et, en sortant de la salle, Zagallo me dit : "Edmundo, tranquille, c’est Ronaldo qui va démarrer". C’était une décision médicale, pas technique. C’était le meilleur du monde, il venait de gagner le Ballon d’Or en 1997. Pas de problème», a-t-il conté.

Un Mondial spécial

La suite, on la connaît et les Bleus remportaient leur premier titre de champion du monde à Saint-Denis. «Ce sont des choses du football. Il y a eu cet épisode. On a aussi dîné dans le restaurant d'un grand chef français le jeudi précédant la finale et certaines théories du complot... Zidane a marqué deux buts de la tête. Tapez sur Internet pour voir combien de buts de la tête il a marqué dans sa carrière... Cette sélection brésilienne-là, contre cette France-là, avant son titre, on jouait le match dix fois, on gagnait huit fois. Mais ce sont les choses du football», a-t-il regretté, ouvrant son cœur sur la manière dont il avait vécu son statut personnel lors de cette compétition après une préparation de près de deux mois assez particulière.

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«Romario et Ronaldo étaient blessés pendant la préparation. Je m’entraînais toujours avec les titulaires. Quand l'un d'eux venait en séance, j'étais associé à lui. Quand les deux venaient, j'étais leur premier remplaçant. Puis, Romario n’est pas appelé, je pensais logiquement que je serai titulaire avec Ronaldo. Mais pendant la préparation, j'ai donné un entretien à un journaliste au Brésil, ce qui a rendu fou les reporters présents en France, qui m'ont fait une mauvaise publicité auprès de Zagallo. Alors, je n'ai pas joué. J'ai compris ce qui allait se passer lors d'un amical avant le début du tournoi. Nous avions gagné 3-0, contre le Luxembourg je crois (Andorre, ndlr). Tous les joueurs avaient été utilisés, même le 3e gardien, sauf moi. Je ne suis entré qu'une fois pendant le Mondial et j'avais été mauvais d'ailleurs». Sacré destin.

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