À l’heure où bien des joueurs décident de plier bagage direction la Grèce ou la Turquie, d’autres footballeurs n’hésitent pas à filer encore plus loin dans le but d’exercer leur métier et de découvrir de nouvelles cultures. Rencontre avec ces Français partis aux quatre coins du globe.
Vous en avez désormais l'habitude, Foot Mercato vous propose de partir à la rencontre de joueurs français qui se sont décidés à faire leurs valises direction des contrées lointaines. Que ce soit pour remettre sur de bons rails une carrière qui bat de l'aile ou par passion pour une culture donnée, ces footballeurs voyageurs n'hésitent pas à filer très loin de l'Hexagone pour vivre de leur sport. Pour cette semaine, nous allons à la rencontre de Mamadou Diakité. Natif de Rosny-sous-Bois, le milieu de terrain franco-malien a dernièrement porté les couleurs d'Al Ahli, formation évoluant au Qatar et où des joueurs tels que Sonny Anderson, Pascal Feindouno ou Pep Guardiola sont passés. Contacté par nos soins, le joueur nous raconte son parcours :
« À 15 ans, je vais à Caen. Je fais 3 ans au centre de formation, je suis de la génération des Gouffran, Grandin, Bodmer et Zubar. Caen me propose un contrat pro, et Metz me propose un contrat stagiaire. Comme mon grand frère n'est pas conservé par Caen et comme il va à Metz, je sens une espèce de trahison vis-à-vis de mon frère même s'il veut que je reste. Je choisis donc d'aller à Metz. Je signe un contrat stagiaire pro de 2 ans, mais Metz me fait galérer pour avoir mon contrat pro. Je reçois une proposition du Portugal, et je signe 5 ans à Setubal. Le club a des problèmes financiers donc 6 mois après je résilie mon contrat, et je repars à Metz, en Ligue 1. On alterne ensuite entre montées et descentes, et je décide finalement de signer en Belgique, à Mouscron. Tout se passe bien, mais le club fait faillite. Et je signe ensuite au Qatar ». Une décision que le milieu de terrain de 26 ans assume totalement :
« Comme j'étais libre, tout s'est passé très vite. Al Ahli n'avait pas d'argent à dépenser. C'est vrai que c'était aussi intéressant d'un point de vue financier, c'est quelque chose que je ne cache pas, je ne suis pas né dans le XVIème arrondissement de Paris. Mais le challenge me plaisait aussi. D'autres pays m'ont sollicité, mais le fait aussi de pouvoir pratiquer ma religion a joué. C'était un challenge intéressant. Il y a de plus en plus de joueurs connus qui vont là-bas, le niveau augmente. La L1 du Qatar n'a rien à envier à la L2 française. Sur un an, c'est vraiment intéressant. Après, tout s'est bien passé jusqu'au moment où je me blesse au genou. J'ai tardé à guérir, donc des clubs qui étaient sur moi tardent à investir. Là, j'ai fait quelques essais en Suisse, en Italie ou en Espagne. Je commence à avoir des propositions concrètes. J'ai eu des propositions à Dubaï, mais j'aimerais revenir en Europe. Après, les pays asiatiques comme la Thaïlande, ça ne m'intéresse pas. Je veux faire un choix qui me permet de retrouver un circuit pour montrer de quoi je suis capable ».
Français d'origine malienne, celui qui a la double nationalité a choisi de défendre les couleurs du Mali. Et en cette période marquée par la polémique sur les quotas de joueurs bi-nationaux, Mamadou Diakité donne son avis sur ce débat : « Très sincèrement, j'ai été déçu parce que très peu de footballeurs ont désapprouvé la chose finalement. Être joueur, c'est aussi assumer des responsabilités. On sait tous que Laurent Blanc est un grand monsieur du football, que ce soit en tant qu'homme ou en tant que joueur. L'histoire des quotas, c'est quelque chose qui ne doit pas arriver dans un pays comme la France. Ça ne doit pas arriver. Dans les meilleurs moments, où la France a été championne du monde, il ne faut pas oublier qu'il y avait des Thuram, des Desailly, des Vieira pour ne citer qu'eux. Ce sont ces joueurs-là qui ont fait gagner la France. Donc dire qu'il faut séparer par des quotas, c'est carrément renier le passé. La France, c'est un arc-en-ciel. Donc parler de quotas, pour moi c'est une faute grave, je désapprouve totalement. Parler de quotas pour un pays comme la France, c'est très grave ». Voilà qui est dit.
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