L’Arabie saoudite en appelle à l’Europe pour éviter un terrible fiasco
Malgré les milliards investis depuis l’an passé, la Saudi Pro League peine à attirer au-delà du terrain. Les stars ne se sont pas bousculées cet été pour intégrer le championnat et les investisseurs étrangers détournent leurs regards. L’Arabie saoudite ordonne donc une mission en Europe pour trouver des solutions.
C’est une épée de Damoclès qui plane au-dessus de la tête du projet saoudien. Après avoir déboursé à tout-va durant l’été 2023, les promoteurs de la Saudi Pro League ont considérablement réduit la voilure cet été. Ce changement de stratégie s’observe dans les fonds alloués au mercato, moitié moins qu’il y a un an (481 M€ contre 977,4 M€). Après Cristiano Ronaldo l’an dernier ou Karim Benzema, le championnat a de nouveau recruté quelques vieilles gloires, certes moins glorieuses que leurs aînés comme Pierre-Emerick Aubameyang et Nacho Fernandez, tout en mettant le paquet sur des joueurs dans la force de l’âge. On pense à Ivan Toney (26 ans) mais aussi Moussa Diaby (25 ans), Houssem Aouar (26 ans) ou encore Mohamed Simakan (24 ans).
Pour autant, la Saudi Pro League est en passe de connaître une crise majeure. Même si l’État a décidé d’investir massivement dans le football via son Fonds public d’investissement (PIF) et le géant pétrolier Aramco (une entreprise publique), la réussite n’est pas vraiment au rendez-vous, affirme La Repubblica dans son édition de mercredi, qui parle même de «grand flop». Le quotidien italien évoque tour à tour plusieurs problèmes comme les stades à moitié vides, des audiences TV qui ne décollent pas et pire encore, un déficit de notoriété auprès des joueurs qui inquiète. De nombreux cas ont été observés cet été où, malgré les propositions financières particulièrement alléchantes, la SPL a essuyé de nombreux refus. Ça n’était pas le cas l’an dernier.
La Saudi Pro League n’attire pas tant que ça
Pour se justifier, les athlètes évoquent la plupart du temps la faiblesse du niveau local, et la peur de perdre quelques années d’une carrière déjà courte. Al-Hilal est par exemple apparu largement supérieur aux autres équipes. Pourtant privé de Neymar dès le mois d’octobre, le club a enchaîné 34 victoires consécutives toutes compétitions confondues, et n’a pas perdu le moindre match en championnat. Alors pourquoi la compétition phare des Saoudiens manque-t-elle d’intérêt et de visibilité ? La réponse serait d’avoir une véritable concurrence, possiblement avec des propriétaires différents, là où les clubs perfusés bénéficient tous des mêmes fonds. Sauf que les marques attendent déjà un retour sur investissements. Certaines ont même arrêté leur sponsoring.
L’Arabie saoudite comptait sur cet argent pour l’aider à développer son football et maintenir son cap jusqu’à 2034, année où l’organisation de la Coupe du monde devrait lui revenir (elle est la seule candidate). Or, les investisseurs étrangers ne se bousculent pas. D’après La Repubblica, des émissaires constitués de lobbyistes, d’affairistes et de politiques réunies sous la tutelle du ministère des Sports entament une tournée européenne des places fortes économiques pour convaincre leurs interlocuteurs d’investir dans leurs clubs, et leur football en général, grâce à une imposition très intéressante, voire inexistante. «Les Saoudiens demandent désormais de l’aide à l’Europe» s’indigne le média, annonçant également l’objectif d’aller capter certaines compétences pouvant assurer la pérennité à long terme de la SPL.