L’OL et John Textor inquiètent sérieusement Botafogo et le Brésil
Dans une situation très délicate, l’Olympique Lyonnais va vite de devoir trouver des solutions pour répondre aux attentes de la DNCG. De quoi inquiéter au Brésil, où Botafogo doit venir au secours de l’un des autres clubs de la galaxie Eagle Football.
Vendredi, la DNCG a frappé fort sur les doigts de l’Olympique Lyonnais. Mauvais élève, le club rhodanien a été rappelé à l’ordre par le gendarme financier du football français, qui lui avait déjà fait la leçon par le passé. Cette fois-ci, il a donc été décidé que les pensionnaires du Groupama Stadium seront privés de recrutement lors du prochain mercato d’hiver, en janvier 2025. De plus, la DNCG a prononcé une relégation à titre conservatoire de l’OL à l’issue de la saison 2024-25. Une décision forte, à laquelle John Textor ne s’attendait visiblement pas, lui qui s’était montré très confiant à la sortie de son audition vendredi en fin de matinée. L’homme d’affaires américain s’est donc expliqué devant la presse samedi matin. Enfin, c’est un grand mot puisque les journalistes n’ont pu relayer ses déclarations qu’une fois la conférence de presse terminée.
L’OL aidé par Botafogo
Le boss d’Eagle Football a donc dévoilé devant son auditoire une partie de son plan de bataille pour répondre aux attentes de la DNCG, qu’il n’a d’ailleurs pas hésité à critiquer. «L’OL n’est pas un club en péril. Nous allons enregistrer de la trésorerie avec la vente de Crystal Palace. On peut aussi payer des dettes ailleurs, dans d’autres filiales d’Eagle Football Group. Nous avons des ventes d’actifs et de joueurs, nous pensons que notre plan va fonctionner. En tant qu’organisation globale, on a beaucoup d’outils pour relever la situation.» Des déclarations qui vont dans le sens de celles qu’il avait prononcées la veille, après son audition. «C’est l’avantage d’être une multipropriété qui partage les liquidités et les ressources entre tous les clubs. Et l’OL ne renfloue plus Botafogo. Cette année, Botafogo va devoir renflouer les caisses de l’OL.»
Il avait ajouté : «mais c’est une relation de partage, c’est une famille, et les deux parties en profitent à mesure que nous grimpons les tableaux du bas au haut de chaque tableau dans tous les marchés dans lesquels nous sommes présents.» Justement, que pense-t-on de tout ce remue-ménage à l’OL dans la grande famille Eagle Football ? Du côté du Brésil, où Textor a clairement indiqué que Botafogo va «devoir renflouer les caisses de l’OL», cette situation inquiète. Le média auriverde, Lance!, a écrit sur le sujet : «faisant partie du groupe Eagle Football, Botafogo pourrait être directement touché par la crise du club français. La dette pourrait conduire à la vente des actifs importants du Glorioso. Bien que la négociation de certains joueurs comme Almada, Luiz Henrique, Igor Jesus et tout autre ayant une projection pour l’Europe ne soit pas quelque chose d’inattendu, l’urgence peut générer des accords pour des valeurs inférieures à celles que souhaiteraient les supporters.»
La presse et les supporters brésiliens ne sont pas rassurés
De son côté, Globo s’est demandé comment les problèmes financiers de l’OL pourraient impacter l’écurie de Serie A brésilienne ? «En tant que réseau multi-clubs, il peut subir des pertes dans le cadre du besoin de viabilité financière de Lyon. En d’autres termes, l’un des moyens par lesquels Textor doit collecter des fonds pour les coffres d’Eagle est de vendre les joueurs de Botafogo. Avec l’arrivée de la finale Libertadores, le probable titre du Brasileirão et les différentes convocations des équipes nationales, les joueurs ont été valorisés et sont en vitrine. Naturellement, le club doit recevoir des offres pour eux, mais le processus de vente pourrait être accéléré en raison de la précipitation pour présenter un résultat positif dans les caisses d’Eagle (…) Le club de Rio a reçu jusqu’à présent une offre de 30 millions de livres (environ 36 M€) pour Igor Jesus. L’attaquant, auteur de bonnes performances récemment et actuel numéro 9 de l’équipe nationale, a attiré l’attention du marché anglais. Les autres cibles des clubs étrangers sont Luiz Henrique et Thiago Almada.»
Et ces méthodes ne plaisent pas à tout le monde. A Botafogo, où certains supporters avaient exprimé leur mécontentement par le passé en estimant que Textor privilégierait Lyon quand il avait pris la tête du club; quelques fans paniquent à présent.« Le plus grand club c’est Lyon, s’il tombe ça entraîne le reste, et Botafogo fait partie du reste. Espérons que Lyon se débarrasse des sanctions par rapport au fair-play. En Europe, il y a une réglementation», a lancé l’un d’entre eux en réaction à l’article de Globo. Un autre a confié : «tout le monde savait déjà que les joueurs iraient par vers d’autres équipes satellites, nous n’imaginions tout simplement pas que Botafogo ne recevrait même pas l’argent des ventes…» Un supporter s’est, lui, lâché sur l’Américain. «Botafogo n’existe plus, ce que nous voyons, c’est John Textor jouant pour gagner de l’argent, le jouet d’un homme riche. L’incompétence a tué le Botafogo traditionnel. C’est juste vrai, les fans ne sont pas à blâmer, les anciens présidents le sont.» Tous espèrent que l’OL règlera tous ses problèmes très vite, pour éviter d’être une victime collatérale.