PSG : le mercato de la discorde
Des arrivées intéressantes mais pas les priorités de Luis Campos. Des ventes mais avec une contrepartie financière limitée. Le mercato du PSG, intense, provoque des divergences de vue au sein du club de la capitale.
Raté ou réussi le mercato du PSG ? Etrangement, les avis divergent grandement. Pas vraiment du côté des supporters, plutôt heureux des recrues, aux profils divers, et réjouis par le départ de certains indésirables comme Draxler, Kurzawa ou Herrera. En interne par contre, certains grincent des dents, et pas des moindres. Le conseiller football du Paris Saint-Germain, Luis Campos, n'est pas satisfait. Et par extension Christophe Galtier.
Quelle conséquence pour la défense ?
La première raison du mécontentement concerne l'échec Milan Skriniar. Erigé en priorité, voulu avant même la nomination officielle du tandem Campos-Galtier, le défenseur slovaque n'a pas été cédé par l'Inter Milan, qui a repoussé la dernière offre du PSG à hauteur de 50 M€ + 10 M€ de bonus. On peut comprendre la déception de ne pas pouvoir compter sur un joueur attendu depuis près de 3 mois, et même si l'Inter réclamait près de 80 M€, pour en fin de contrat dans un an, d'autres profils avait été glissés à Antero Henrique. Aucun d'entre eux n'est arrivé.
La conséquence pour Galtier et Campos sera de réfléchir à une autre organisation de jeu que le 3-4-1-2, puisqu'il paraît improbable de pouvoir survivre à l'enchaînement des matches jusqu'à fin novembre avec Ramos, Marquinhos, Kimpembe en titulaires et Mukiele (plutôt venu pour jouer les doublures d'Hakimi) et Danilo (dont ce n'est pas le poste) en alternatives. Même constat pour le secteur offensif, où Luis Campos avait établi plusieurs cibles : Lewandowski, Bernardo Silva, Scamacca, Rafael Leão, Marcus Rashford, pour ne citer qu'eux. Des pistes onéreuses, mais il avait été prévu que les nombreuses ventes pourraient financer un mercato ambitieux.
Des départs, oui, mais à quel prix ?
C'est peut-être là l'erreur originelle du PSG cet été. Antero Henrique, rappelé à la rescousse par le Qatar pour réussir là où Leonardo avait échoué, devait vendre à tour de bras et se débarrasser enfin de ceux qui n'entraient définitivement plus dans le projet sportif. Là encore, deux visions s'opposent. Le dégraissage a été réussi quantitativement avec un total de 26 départs (en comptant les transferts définitifs, les prêts et les jeunes joueurs). Mais il n'a clairement pas apporté les fonds nécessaires pour financer le reste. Un objectif (raté), sous forme de promesse, avait été édicté par Antero Henrique lui-même: 150M€ de ventes cumulées. Pouvait-il en être autrement au regard du CV des Draxler, Kurzawa, Herrera and co ? La plus grosse vente reste Arnaud Kalimuendo, pour 20 M€ au Stade Rennais et le PSG a au final, en attendant les éventuelles options d'achat levées ou non l'été prochain, récupéré moins de 50 M€.
Présenté comme le "super négociateur" du PSG, parfois enivré par son nouveau rôle, Antero Henrique n'a pas su débloquer certaines situations, dans le sens des arrivées comme des départs. Et les nombreux prêts établis, s'ils libèrent de la place dans le vestiaire, n'allègent pas tous la masse salariale tant le PSG prend en charge un bon pourcentage des salaires (50% pour la plupar). Entre la satisfaction d'avoir réduit drastiquement le groupe et les regrets de ne pas avoir bouclé certains dossiers importants, le PSG va pouvoir désormais se pencher uniquement sur les choix purement sportifs. L'effectif imaginé par Luis Campos et Christophe Galtier ne ressemblait pas à celui présent aujourd'hui, et ils ne pourront pas en faire autrement
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