Ligue 1

Entretien avec… Franck Dja Djedje : «Paris ne laisse pas le temps aux jeunes»

Par Matthieu Margueritte
5 min.

Presque trois ans après avoir quitté le Paris Saint-Germain, Franck Dja Djedje a poursuivi son bonhomme de chemin. Formé dans la capitale, cet attaquant âgé de 22 ans tente aujourd’hui d’atteindre les sommets à Grenoble. Lui qui a connu la Ligue 2 avec le club isérois, cet ancien Parisien a fait, avec ses partenaires, une entrée tout schuss sur les pistes de la Ligue 1. Auteurs d’un excellent début de saison ponctué par une quatrième place acquise au soir de la 7e journée, les Grenoblois ont ralenti dans leurs temps de passage. Stagnant dans le ventre mou du championnat, le GF 38 revient sur terre. Le temps pour Dja Djedje de revenir pour FootMercato sur ce début de parcours étonnant ainsi que sur sa trajectoire d’ancien espoir francilien.

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FootMercato : Comme vivez-vous ce retour sur terre après un début de saison tonitruant ?

Franck Dja Djedje : Tout se passe bien pour le moment. On n’est pas du tout déçu. Si au début de saison on nous avait dit qu’on en serait là à ce stade de l’année, on aurait signé tout de suite. C’est quand même un peu rageant pour le public. On était dans le haut du tableau et là on se retrouve dans le ventre mou. Il ne faut pas oublier que l’on vient de monter cette année.

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FM : Au vu de votre première moitié de saison, pensez-vous que Grenoble ait les moyens de se maintenir plus vite que vos autres concurrents directs ?

FD : Il faut quand même faire attention. Nous n’avons pas assez d’expérience en Ligue 1. On ne doit pas se dire que parce qu’on est à plus de dix points du premier relégable que l’on va obligatoirement se maintenir. Si derrière ça commence à gagner des matches et que nous de notre côté on poursuit notre série d’insuccès, ça va vite être très compliqué.

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FM : Sur le plan personnel, l’an dernier en Ligue 2 vous avez inscrit 10 buts en 36 matches alors que cette année votre compteur reste bloqué à 1 réalisation. Est-ce que vous vous attendiez à un tel début de parcours difficile ?

FD : (Il marque un temps) La saison n’est pas encore terminée. On fera les comptes en mai prochain. Ce n’est pas le moment de juger.
La L1, comme un match de L2

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FM : Comment avez-vous appréhendé votre première saison de Ligue 1 en tant que titulaire ?

FD : Plutôt bien. J’ai quand même connu quelques bouts de matches en L1 avec le PSG. Pour moi ce n’était pas une chose nouvelle. À la limite, c’était comme un match de L2. C’est juste un niveau au-dessus. Il n’y a pas beaucoup de différence. C’est sûr que là je n’ai pas beaucoup de réussite, mais avec Grenoble si on continue à jouer notre jeu, ça va revenir, surtout pendant les beaux jours parce que là c’est un peu compliqué pour s’exprimer.

FM : En parlant de conditions météo, pensez-vous que la Ligue doit rallonger la trêve hivernale ?

FD : C’est dangereux pour les équipes de jouer sur des stades gelés. De toute façon, la FFF ne peut rien contre les chaînes de télévision. C’est à nous de faire le nécessaire et aux arbitres de prendre leurs décisions. Même si les télés poussent derrière, c’est à eux de décider si on peut jouer ou non. Mais évidemment que je suis pour une trêve plus longue. Un peu comme les Allemands. Le fait de chauffer les pelouses c’est bien, mais pour les clubs moins fortunés c’est plus difficile.

FM : Revenons un peu sur votre parcours. En 2007 vous quittez définitivement le PSG (après être revenu d’un prêt au GF38), comment s’est passé votre départ de la capitale ?

FD : Mon départ s’est passé bizarrement. Quand je suis revenu de Grenoble, Paul Le Guen m’a fait croire (il se reprend)… m’a dit qu’ils avaient suivi mes matches, que j’étais bien, mais qu’à mon poste il y allait avoir de la concurrence. Et deux jours après ils reçoivent une proposition de Grenoble et me laissent partir en me disant que j’aurai plus de temps de jeu, mais qu’ils continueraient à me suivre.

FM : En gros, ils vous ont fait croire que vous aviez des chances de rester avant de vous vendre à la première occasion ?

FD : Voilà, c’est ça. De toute façon au Paris Saint-Germain, il y a une tonne de joueurs qui y ont été formés sans avoir pu jouer. Je suis seulement un de plus dans cette liste.
«Je me sentais indésirable à Paris»

FM : Justement, Paris ne semble pas montrer une forte envie de conserver ses jeunes, comment l’expliquez-vous ?

FD : D’abord ils les prêtent et après quand ils reviennent, ils leur disent qu’en fin de compte le club où ils sont allés souhaite les garder et les jeunes y restent. En fait, je pense que ce n’est pas vraiment l’entraîneur qui décide. Ce sont les dirigeants qui veulent des résultats immédiats. Paris ne laisse pas le temps aux jeunes qui débutent. Il faut des résultats, et vite. C’est pour ça que les jeunes formés au PSG ne font jamais rien là-bas et éclosent dans d’autres clubs. Je dois dire quand même qu’avec Guy Lacombe j’ai eu ma chance pendant quelques matches, mais manque de chance j’étais blessé. J’ai joué avec une fracture de la malléole, donc ce n’était pas facile pour moi de démontrer toutes mes qualités. Mais je remercie M. Lacombe pour m’avoir donné cette chance.

FM : Une fois que le PSG avait décidé de vous vendre à Grenoble, comment avez-vous réagi ?

FD : J’étais quand même très heureux de retourner à Grenoble. Je venais de faire une saison là-bas donc je me suis dit autant que j’aille dans un endroit que je connais bien plutôt que de signer ailleurs. Quand le GF 38 a fait cette proposition, j’ai très vite été OK pour partir. Je me sentais indésirable à Paris.

FM : Petit point mercato : Elliot Grandin est annoncé au Havre, mais aussi à Grenoble. Avez-vous peur de cette éventuelle concurrence ?

FD : Pas du tout. S’ils viennent, ils s’entraîneront avec nous et devront prouver comme tout le monde. Après c’est le coach qui fera ses choix.

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