Ligue 1

Les grandes annonces de Joseph Oughourlian pour l’avenir du RC Lens

Après une saison 2023-2024 décevante, le RC Lens se prépare pour la nouvelle saison avec une flopée d’incertitudes sportives et financières. En ce sens, Joseph Oughourlian, le président du club artésien, et Pierre Dréossi, le nouveau directeur sportif du club, ont présenté les nouvelles ambitions, plus modestes, des Sang et Or et ont fait un point sur l’avenir de la formation.

Par Chemssdine Belgacem
6 min.
Les Lensois célèbrent leur premier but contre Fribourg @Maxppp

Un petit retour sur terre. Après avoir connu l’euphorie d’une saison 2022-2023 exceptionnelle, à l’issue de laquelle le club avait fini à la deuxième place en Ligue 1, le RC Lens n’a pas réussi à rééditer telle performance lors de la cuvée suivante. En effet, auteurs d’un début de championnat totalement raté, les Sang et Or avaient su rectifier le tir mais n’avaient pas eu la constance pour réellement viser le podium durablement. Finalement, de désillusions en désillusions, les Artésiens ont terminé à la septième place après un dernier nul complètement ubuesque à domicile face à Montpellier (2-2). De ce fait, le RCL disputera les barrages en Conference League la saison prochaine. Présent en conférence de presse ce lundi, pour la présentation de Pierre Dréossi, le nouveau directeur sportif du club artésien, Joseph Oughourlian, le président lensois, a présenté les grandes lignes du chambardement qui se prépare à la Gaillette.

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Le départ de Franck Haise acté, plusieurs candidats pour le remplacer

Une édition 2024-2025 qui se fera sans Franck Haise sur le banc des pensionnaires du stade Bollaert. Secret de Polichinelle depuis plusieurs jours maintenant, son départ n’a toujours pas été acté alors que la casquette d’entraîneur l’attend à l’OGC Nice. Interrogé sur le départ du coach qui a permis à Lens de revenir sur le devant de la scène, Joseph Oughourlian a acté ce lundi le départ du technicien de 53 ans : «on aurait aimé qu’il reste. Je l’ai compris au cours d’un dîner le 18 avril. Il était fatigué de mois d’atermoiements, fatigué du rôle de manager général, il voulait passer à autre chose. J’ai tout fait pour qu’il puisse rester. Je n’ai pas cherché à la garder de gré ou de force. Quand un entraîneur veut partir, c’est difficile.» Dès lors, remplacer l’entraîneur phare des Lensois ne va pas être chose aisée. Comme nous vous le révélions en exclusivité il y a quelques jours, le RC Lens a ciblé Will Still pour succéder au futur coach des Aiglons.

Néanmoins, le board lensois ne veut pas brûler les étapes et veut choisir la perle rare parmi le grand nombre de candidatures qui ont été reçues, d’après Oughourlian. «On avait intérêt à se positionner sur d’autres profils, note le président-actionnaire du RC Lens. On a beaucoup de candidats. Le club est attractif. On n’a pas la bonne personne, on travaille d’arrache-pied, sans se presser. Les décisions prises trop vite ces derniers mois, on les a payées très cher. On cherche un entraîneur, beaucoup de candidats et de pistes, Still en est une.» En ce sens, Pierre Dréossi, le nouveau directeur général du club du Pas-de-Calais, a dressé un portrait-robot du futur entraîneur qu’il veut recruter rapidement : «on veut le faire assez vite. Dans les jours qui suivent. C’est en bonne voie. On cherche quelqu’un qui sait s’adapter, est dynamique, qui propose des choses. On a vécu des choses exceptionnelles et il faut en tenir compte, trouver un entraîneur qui correspond à ce qui a été fait et à l’organisation en place.»

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De grosses ventes attendues pour renflouer les caisses

Outre le dossier épineux de l’entraîneur, le RCL va devoir engranger rapidement de l’argent. En effet, limiter la casse financièrement semble être le nouveau leitmotiv des dirigeants des Sang et Or. En ce sens, Dréossi a confirmé que le club artésien allait travailler cet été pour réduire le déficit financier : «si on veut avoir des performances sur le long terme, il faut retrouver un équilibre financier et de l’ambition qui correspond. Beaucoup de choses ont été bien faites. Être cohérent dans le recrutement et remettre en première ligne le centre de formation qui doit pouvoir, devoir arriver à fournir une partie de l’effectif pro, pour l’aspect économique, sportif et ancrage du club. C’est une politique à long terme.» Pour ce faire, le mercato estival sera primordial pour les Lensois.

Sur le plan des départs, les Artésiens risquent donc d’être très actifs avec plusieurs valeurs marchandes intéressantes dans l’effectif. C’est en tout cas ce qu’a affirmé le boss du club lensois ce lundi en conférence de presse : «on va faire des ventes. Aucun club ne peut se permettre de ne pas faire de ventes. On a commencé à travailler certains dossiers. Sur le recrutement, il faut revenir à être un club qui fait des choses plus intelligentes que ce qu’on a fait depuis quelques mois. Il y aura réduction de la masse salariale. Elle ne descend pas à la même vitesse que nos revenus. On n’a pas mis ce que j’aurais voulu qu’on puisse mettre de côté. On n’a pas le troisième paiement CVC, beaucoup d’incertitudes sur les droits TV. On verra si on fait quelques belles ventes de joueurs. Ce ne sera peut-être pas aussi profitable que l’an passé.» Selon plusieurs sources, le RC Lens aurait besoin de vendre pour près de 100 millions d’euros pour bien renflouer les caisses. De ce fait, Facundo Medina, Kevin Danso, Brice Samba voire Elye Wahi pourraient être mis en vente dès cet été.

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Le RC Lens vise quand même l’Europe

Un serrage de ceinture qui interroge forcément sur les ambitions sportives. Club qui montait dans la hiérarchie au sein de l’élite depuis plusieurs saisons, le RC Lens risque de rentrer dans le rang et si plusieurs cadres quittent le navire cet été, la prochaine édition risque d’être bien compliquée pour les hommes en rouge et jaune. Pour autant, les ambitions restent intactes du côté de l’état-major lensois. En effet, Joseph Oughourlian visera encore l’Europe l’an prochain comme il l’a annoncé il y a quelques heures : «on veut le top 7. C’est important de jouer le plus possible en coupe d’Europe. Pour toutes sortes de raisons, dont financières. Les droits internationaux vont aller vers ceux qui jouent l’Europe. C’est là où il y a le plus d’inflation. Il faut y être. Le hic, c’est qu’on n’est pas tout seuls à vouloir jouer l’Europe, il y a des équipes bien armées avec des actionnaires plus puissants que moi. Il faut revenir à une intelligence sportive perdue depuis 18 mois.»

Pour autant, le président du RC Lens a affirmé qu’il avait indiqué un budget moins important à la DNCG et avait affirmé qu’il planchait sur une saison prochaine à la 8e place, ce qui ne signifierait pas d’Europe pour la cuvée 2025-2026. Une différence de jugement qui interroge sur les réelles prétentions sportives de la formation artésienne l’an prochain : «le budget, je vais d’abord le présenter à la DNCG : on s’est positionnés pour être 8e, sans Europe. C’est plus par conservatisme. Et ça ne reflète en rien notre ambition réelle sur le terrain.» L’été s’annonce décidément très chargé à Lens…

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