Ligue des Champions

Bayern Munich - Juventus Turin : les notes du match

Spectacle, suspense, et délivrance : ce Bayern Munich - Juventus Turin aura été absolument sensationnel à tout point de vue. Dans un huitième de finale qui restera comme le plus impressionnant de cette édition de la Ligue des Champions, c'est finalement le club allemand qui s'en sort (2-2, 4-2 ap).

Par La Rédaction FM
13 min.
Bayern Munich Kingsley Coman @Maxppp

Un prétendant à la finale de la Ligue des Champions allait quoi qu'il arrive dire adieu à la C1 dès les huitièmes de finale. Car cette affiche entre le Bayern Munich et la Juventus Turin constituait une opposition entre deux des favoris de la compétition. Du suspense, il y en avait au coup d'envoi de ce match retour, puisque l'aller s'était soldé sur un résultat nul (2-2) qui plaçait les Allemands en position néanmoins légèrement favorable. Se sachant pour sa part dans une situation délicate, l'écurie transalpine surprenait son monde en employant une tactique résolument tournée vers l'offensive, stratégie qui s'avérait payante. Car d'entrée, profitant d'une mésentente entre Neuer et Alaba au devant de Lichtsteiner, Pogba (5e) voyait le ballon lui revenir dans les pieds à l'entrée de la surface, et ne se faisait pas prier pour le pousser dans le but vide. 0-1, oui la Juve virait en tête.

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Les Piémontais, haut placés sur le terrain, étouffaient un Bayern à la peine dans ses relances, et Morata (14e) profitait ainsi d'une bévue de Kimmich pour tenter sa chance, sans succès pour l'Espagnol. À la dérive, le leader de la Bundesliga ne trouvait pas la faille pour repartir de derrière, et offrait une nouvelle balle de but à la Juve, Morata (23e) doublant même la mise avant que l'arbitre ne refuse ce but pour une position de hors-jeu inexistante. Brillants, les Juventini allaient même tutoyer la perfection, le temps d'une percée sensationnelle signée Morata, lequel partait des abords de sa propre surface de réparation pour éliminer Douglas Costa, Benatia, et Xabi Alonso, avant de trouver Cuadrado (28e) sur sa droite. Le Colombien couchait Lahm d'une feinte de frappe, avant d'ajuster Neuer d'une frappe puissante. 0-2, la Juve prenait là une option plus que sérieuse sur les quarts de finale. Le chaos était proche, et tandis que Buffon permettait aux siens de conserver l'avantage devant Müller (42e), Neuer sortait lui enfin le grand jeu pour sauver son équipe du naufrage sur une tentative de Cuadrado (44e).

Le match était tendu, et les esprits s'échauffaient, le Bayern sentant la qualification lui filer entre les doigts. Il n'en fallait pas plus pour que Vidal ne soit impliqué dans une échauffourée, et écopait d'un avertissement tout comme Lichtsteiner (48e). La Juve, elle, restait concentrée sur son sujet, et Morata (55e, 57e) mettaient encore le feu à l'arrière-garde munichoise, se jouant d'Alaba puis de Kimmich pour manquer d'un rien la balle du 0-3. Deux occasions manquées que la Juventus pouvait regretter, puisque le Bayern trouvait enfin la faille par l'intermédiaire de Lewandowski (73e), lequel reprenait au second poteau un centre adressé par Douglas Costa. L'heure était venue pour la Juve de s'arc-bouter sur son but pour résister tant que faire se peut aux assauts munichois, et les Piémontais se montraient héroïques dans leur entreprise, se sacrifiant tous. Mais à force de plier, le roseau finissait par rompre, et c'est un Müller (90e+1) jusqu'alors invisible dans la partie qui se distinguait en marquant de la tête.

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2-2 comme à l'aller, c'est donc la prolongation qui se proposait aux 22 acteurs de cette rencontre remarquable. La première mi-temps accouchait d'une souris, les deux formations se méfiant l'une de l'autre. Mais la fatigue, et le coaching de Pep Guardiola, faisaient la différence, l'entrant Thiago Alcantara (108e) combinant à merveille avec Müller pour donner l'avantage à son équipe. 3-2, puis 4-2, puisqu'un autre entant, Coman (110e) fixait ensuite Bonucci avant d'ajuster Buffon du pied gauche. Le break était fait, et les locaux pouvaient exulter. L'Allianz Arena peut saluer ses champions, le Bayern Munich sera bien du rendez-vous des quarts de finale, aux dépens d'une Juventus Turin qui n'aura pas démérité.

L'homme du match : Kingsley Coman (7,5) : l'international français a remplacé Xabi Alonso (60e) et a totalement changé le jeu bavarois. Même s'il a été peu adroit au départ, ne faisant que peu de différences, il a tout changé au final. L'ancien Parisien a évolué sur le côté droit de l’attaque bavaroise, et offre le but de l’égalisation d’un magnifique centre à Thomas Müller (90e +1). Il a marqué le quatrième but de son équipe suite à un superbe contre au cours duquel il part seul et envoie une sublime frappe imparable pour Buffon (110e).

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Bayern Munich :

  • Neuer (6) : le portier allemand sort n’importe comment sur le but de Paul Pogba (6e) où il ne communique pas du tout avec son défenseur. Il se trompe totalement sur une relance (22e) qui revient sur Morata, qui inscrit un but qui aurait dû être accordé (signalé hors-jeu). Finalement, en fin de première période, il endosse le costume du sauveur en sortant une frappe à bout portant de Cuadrado (44e). Il sort une nouvelle frappe à bout portant de Sturaro (116e).

  • Lahm (5,5) : c’est le capitaine courageux de ce Bayern Munich. Il a tenté de relancer ses troupes, mais il se fait avoir par le magnifique crochet de Cuadrado sur le deuxième but allemand (28e). En deuxième période il a joué plus haut, et ça allait mieux pour son équipe.

  • Benatia (3) : lui aussi a été en grande difficulté au cours de la première période. Sur le but de Cuadrado (28e), il laisse passer étrangement Morata qui s’est amusé de toute la défense bavaroise. Le Marocain a traversé la première période comme un cauchemar. Remplacé par Bernat (45e) qui a fait le travail tant défensivement qu’offensivement, se permettant d’apporter le surnombre à chaque fois qu’il le pouvait.

  • Kimmich (5) : le jeune bavarois a eu bien du mal face au défi physique imposé par les Turinois en début de partie. Il a tout d’abord été en difficulté. Il défend très mal sur le deuxième but de la Juve en se jetant devant Morata (28e). Il a été largement mieux en deuxième période quand le Bayern Munich avait la possession du ballon.

  • Alaba (4) : il effectue une grossière erreur de relance, puis de placement sur l’ouverture du score de la Juventus et ne communique absolument pas avec son gardien. Il ne revient pas assez vite sur le deuxième but de la Juventus. Pour un défenseur, il a plutôt mal défendu au cours de cette rencontre. Il se fait une nouvelle fois dépasser par Morata sur une action qui aurait pu coûter le troisième but italien (55e).

  • Alonso ( 2,5) : à l’image de son équipe, il a été en grande difficulté en première mi-temps, multipliant les pertes de balle. Il a été totalement inexistant en début de deuxième mi-temps, il fut logiquement remplacé par Kingsley Coman (60e) : voir ci-dessus.

  • Vidal (4,5) : il a été à la bagarre, il a récupéré quelques ballons assez haut, mais il ne fut pas aidé par Alonso au milieu. Le Chilien a donc été aussi en difficulté, même si son côté guerrier a pu légèrement compensé son manque de réussite dans les duels et la relance. En deuxième période, il a perdu tout son sang-froid et a fait des fautes méchantes et inutiles.

  • Müller (6,5) : il a été invisible en première période et finalement quand on l’a vu en fin de mi-temps il a fait beaucoup de mauvais choix. Une nouvelle fois en deuxième période, il n’a pas beaucoup servi aux siens et a totalement disparu de la circulation en tentant de se faire oublier. Mais c’était écrit. C’est lui qui égalise et qui offre la prolongation au Bayern Munich (90e+1). Il fait une magnifique remise à Thiago Alcantara pour le troisième but bavarois (108e).

  • Ribéry (6) : le Français revenait et il a été assez à l’aise offensivement même s’il avait fort à faire avec Lichsteiner. Il aurait pu marquer ou offrir une passe décisive à Lewandowski de la tête. Avec Douglas Costa, on a eu l’impression qu’ils n’étaient que deux à vouloir ou pouvoir se rebeller. Il aurait pu réduire la marque, mais sa frappe fut contrée par Barzagli (63e). Ensuite, il a fait vivre un enfer à Lichsteiner avant de se faire remplacer par Thiago Alcantara (101e) qui marque le but du 3-2 pour le Bayern grâce à un plat du pied parfait suite à une remise de Müller (108e).

  • Costa (6) : obligé de s’exiler côté droit suite au retour de Franck Ribéry dans le onze de départ du Bayern, le Brésilien a fait le travail. Il s’est essayé aux dribbles et aux centres sur son côté, tentant même quelques frappes lointaines sans succès. Il a essayé de bien servir ses partenaires, en vain. Il offre néanmoins un caviar à Lewandowski pour la réduction de l’écart (73e).

  • Lewandowski (6) : en première période, il s’est baladé sur le front de l’attaque de droite à gauche en tentant de remiser pour ses coéquipiers. En première période, il n’a pas eu vraiment d’occasions à se mettre sous la dent, et a préféré s’attaquer aux hommes ou tenter de truquer un peu le jeu sans succès. Il inscrit néanmoins le but qui redonne de l’espoir au Bayern de la tête et de près (73e).

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Juventus Turin :

  • Buffon (6) : malgré ses 38 ans, le gardien de but n'aura pas démérité dans son duel à distance avec le plus jeune Manuel Neuer. Auteur d'une belle parade devant Müller (42e), le dernier rempart a longtemps tenu les siens, avant de voir son équipe sombrer et encaisser les coups de boutoir allemands. Ne peut pas grand-chose sur les buts bavarois de Lewandowski (73e), Müller (90e+1), Alcantara (108e), et Coman (110e).

  • Lichtsteiner (3,5) : son entame de match fut excellente, et sa générosité dans l'effort ne tardait pas à trouver récompense, puisque c'est sur l'une de ses montées que Pogba (6e) héritait du cuir pour ouvrir le score en faveur du club transalpin. Mais le Suisse révélé au LOSC a ensuite connu une baisse de régime, dont Franck Ribéry ne se privait pas, lui faisant vivre un véritable calvaire en multipliant les dribbles face à l'Helvète. Averti (48e).

  • Barzagli (5,5) : pour avoir évolué à Wolfsbourg entre 2008 et 2011, le défenseur central avait sans doute à cœur de faire quelque chose outre-Rhin. Mission presque accomplie pour le natif de Fiesole qui, du haut de ses 34 ans, a fait jouer toute son expérience pour tenir en respect les Lewandowski et autre Müller pendant plus de 70 minutes. Mais les assauts répétés des Allemands ont fini par avoir raison de lui.

  • Bonucci (4) : dans la même dynamique que son vétéran de compère, le défenseur central a longtemps bien tenu dans cette partie. Aussi précieux dans les duels que par sa capacité à dégager le cuir quand le danger se faisait trop intense, celui qui a rejoint la Juve en 2010 en provenance de Bari s'est bien battu. Néanmoins impliqué sur deux des buts du Bayern, tout d'abord trop court devant Lewandowski (73e), perdant son duel aérien face au canonnier polonais, puis impuissant devant la vitesse de Coman (110e).

  • Evra (4) : l'ancien Red Devil de Manchester United a, comme Barzagli et Bonucci, souffert au fil des minutes. Costaud aussi dans les airs, le numéro 33 de la Juventus Turin a fait valoir ses qualités avant de s'incliner face aux assauts adverses, et de se montrer notamment perdu sur le but du 3-2, et le une-deux remarquablement exécuté par Müller et Thiago Alcantara (108e).

  • Khedira (6,5) : arrivé libre comme l'air au sein de la formation italienne en provenance du Real Madrid, l'international allemand a prouvé que, lorsque les blessures veulent bien lui offrir un peu de répit, il demeurait un formidable récupérateur. Devant sa défense, l'ancien du VfB Stuttgart aura gratté de nombreux ballons, s'offrant le luxe de les ressortir proprement. A écopé d'un carton jaune (29e). Et il n'est d'ailleurs pas anodin de voir la Juve vaciller et chuter après sa sortie, lui qui fut remplacé par Sturaro (68e).

  • Pogba (7) : d'aucuns s'interrogeaient sur sa capacité à faire la différence dans les grands rendez-vous,. Une chose est sûre, La Pioche a répondu à cette question ce mercredi soir, en livrant une copie intéressante. C'est ainsi lui qui a lancé les hostilités en débloquant la situation, marquant dans le but laissé vide par Neuer (6e). L'international tricolore aurait même pu être passeur décisif, si Cuadrado avait su tromper Neuer (44e). Se repliant devant sa défense comme capable de se projeter vers l'avant pour venir épauler Morata devant, le numéro 10 ne peut se reprocher grand-chose dans ce revers finalement concédé par son équipe.

  • Hernanes (4) : sans doute le moins en vue des milieux de terrain de la Juventus Turin, le Prophète a souffert de la comparaison avec Pogba et Khedira. Bien moins en vue que ses deux compères, Anderson Hernanes de Carvalho Viana Lima de son nom complet n'a pas eu un rendement digne d'une telle affiche, décevant notamment dans un registre censé lui être favorable, celui des coups de pied arrêtés.

  • Alex Sandro (6) : l'ancien du FC Porto a donné de sa personne dans cette rencontre. Placé sur le papier plus haut qu'Evra dans le couloir gauche de la Juventus Turin, le Brésilien était néanmoins avant tout là pour venir épauler le Français dans ses tâches défensives, dans un système qui se modifiait en 5-4-1 au fil des minutes,. Le numéro 12 a fait du bien dans ce registre, pour venir couper les occasions bavaroises.

  • Cuadrado (7) : il est loin le temps où Cuadrado traînait son spleen sous les couleurs de Chelsea. Retrouvant des couleurs depuis son arrivée à la Juventus cet été, l'ailier colombien a été précieux ce soir. Dans son couloir droit, l'ancien de la Fiorentina a abattu un travail colossal défensivement, et n'a jamais hésité à apporter un plus d'un point de vue offensif. Profitant d'un raid splendide de Morata, le Cafetero (28e) a ainsi doublé la mise en trompant Neuer après une feinte de frappe dont Lahm se souviendra encore longtemps. Aurait même pu y aller de son doublé (44e), qui aurait sans doute réglé l'issue de la rencontre. Remplacé par Pereyra (89e).

  • Morata (7,5) : remarquable. L'avant-centre a livré une performance exceptionnelle ce mercredi soir sur la pelouse de l'Allianz Arena, brillant dans nombre de registres. Impliqué dans les tâches défensives, l'ancien du Real Madrid a donné de sa personne en se repliant constamment pour prêter main forte à ses partenaires. Une attitude dont il était récompensé, puisqu'il héritait du cuir aux abords de sa surface avant de se lancer dans un raid monumental, éliminant trois vis-à-vis avant de trouver Cuadrado pour le 0-2 (28e). A en revanche manqué de tuer la partie par deux fois (55e, 57e), laissant un espoir au Bayern pour revenir au score. Averti (38e), l'attaquant a tout de même donné énormément. Remplacé par l'ancien de la maison Bayern Munich, Mandzukic (72e), qui a manqué de relancer le match devant Neuer (116e).

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