Premier League

Arsenal : Thomas Partey, une première saison entre espoir et déception

Débarqué dans les derniers instants du mercato estival 2020 en provenance de l'Atlético de Madrid, Thomas Partey a montré des choses intéressantes au cours de sa première saison avec Arsenal. Mais le roc ghanéen n'a pas eu le rendement escompté au sein de l'entrejeu d'une équipe des Gunners irrégulière en 2020-2021.

Par Lucas Billard
10 min.
Thomas Partey @Maxppp

« Vous pouvez voir sa qualité, vous pouvez voir la présence et les qualités spéciales qu'il apporte à l'équipe quand il est sur le terrain. » Tel était le point de vue de Mikel Arteta sur l'apport de Thomas Partey (27 ans) à son équipe d'Arsenal, il y a deux mois. S'il est difficile de contredire le technicien espagnol sur ces propos, il n'est pas difficile de constater que l'international ghanéen (28 capes, 9 buts) ne vit pas une première année idéale en Angleterre. Pourtant, quand les Gunners ont officialisé, le 6 octobre dernier, le recrutement du solide milieu d'1,85m en provenance de l'Atlético de Madrid pour 50 M€, c'est un ouf de soulagement qui a été observé chez les supporters du club londonien. L'arrivée d'un joueur confirmé et expérimenté pour un prix plutôt raisonnable sur le marché d'aujourd'hui ne pouvait que faire du bien à une équipe qui recherchait désespérément une vraie sentinelle.

La suite après cette publicité

Tout a d'ailleurs bien commencé pour Thomas Partey. « Il avait l'air vraiment solide, vraiment confortable, et je pense qu'il a tenu le milieu de terrain tout seul en seconde période quand nous étions un peu plus ouverts et avons pris plus de risques, attaquant des espaces avec certains joueurs », confiait Mikel Arteta après le premier match du Ghanéen, en Ligue Europa, sur la pelouse du Rapid Vienne (2-1, 22 novembre dernier). Des mots résumant à la perfection ce pourquoi le natif d'Odumase Krobo a été recruté par Arsenal, avec qui sa meilleure prestation reste probablement le récital proposé à Old Trafford lors de la victoire des siens 1-0 contre Manchester United (1er novembre). « Dès le début, il a prouvé qu'il était un milieu de terrain talentueux. Plus important encore, il était très proactif, notamment dans ses passes, ce qui est devenu plus évident après le Nouvel An, car il cherchait constamment à trouver les attaquants », explique d'ailleurs Art de Roché, journaliste suivant l'équipe d'Arsenal pour The Athletic.

La suite après cette publicité

Trois blessures comme premier frein naturel

Son salaire conséquent (973 000 € par mois, soit près de 12 M€ par an) reflète également les attentes placés en lui, ce joueur solide et à l'aise techniquement censé jouer un rôle clé dans l'entrejeu des Gunners, avec qui il a tout de même manqué le début de saison après le bouleversement des compétitions lié au Covid-19. « En ce qui concerne le rythme, il a eu un peu de mal ces dernières semaines parce qu'il n'a pas eu assez de séances d'entraînement ou de préparation, le championnat étant très exigeant », soulignait d'ailleurs l'entraîneur espagnol d'Arsenal en mars dernier. Thomas Partey a rapidement été jeté dans le bain du football anglais, à la réputation si particulière, et ce composant a sans doute joué sur le rendement de l'ex-joueur des Colchoneros. Mais surtout, le milieu des Black Stars a connu plusieurs pépins physiques pour sa première année en Angleterre (16 matchs manqués toutes compétitions confondues). Un élément nouveau auquel il a dû faire face, lui qui n'avait connu qu'une seule blessure au cours de sa carrière en Espagne (5 matchs ratés en 2015-2016 en raison d'une blessure musculaire).

Art de Roché insiste d'ailleurs sur son retour précipité contre Tottenham (12 décembre, 0-2) ayant provoqué sa rechute. « A cause des blessures, il était plus difficile pour Thomas Partey de trouver un vrai rythme dans le jeu. Arsenal souffrait au milieu de terrain sans Partey et sa rechute contre Tottenham en décembre a ralenti sa progression », analyse le journaliste anglais, avant de poursuivre. « S'il est parvenu à revenir par la suite, il n'a pas réussi à influer sur les plus gros matchs de la saison, de quoi le rendre évidemment plus désespéré, frustré. Cela s'est d'ailleurs ressenti dans ses tentatives lointaines plus fréquentes, dont on se souviendra malheureusement lorsque les gens se remémoreront les déceptions de cette année. Ces dernières semaines, il a aussi eu plus de mal, il n'a pas réussi à contrôler les matchs. Une partie de cela est due au manque d'équilibre au milieu de terrain, le laissant avec trop de choses à faire, mais il y a aussi des situations dans lesquelles il est devenu nerveux. »

La suite après cette publicité

Des prestations décevantes lors des grands rendez-vous mais une influence réelle sur le jeu des Gunners

C'est un fait : Thomas Partey (3 passes décisives en 33 matchs toutes compétitions confondues) n'a globalement pas su faire la différences lors des grands matchs, se montrant loin du niveau attendu par les fans d'Arsenal, son entraîneur ou encore ses dirigeants. En témoignent ses prestations en demi-finales de la Ligue Europa contre Villarreal (1-2, 0-0), le moment le plus important de la saison 2020-2021 des Gunners qui ne verront probablement pas l'Europe la saison prochaine (une première depuis 25 ans) après leur élimination contre le Sous-Marin Jaune. Lors de cette double confrontation, Thomas Partey a en effet souvent semblé désabusé, commettant des erreurs flagrantes et se rendant coupable de pertes de balles évitables en voulant parfois trop porter le ballon, ce qui n'est pas forcément dans son habitude. Néanmoins, cette saison en dents de scie n'est pas sans motif d'espoir pour l'avenir. Thomas Partey a déjà prouvé sa valeur avec un cador de Liga mais aussi en Ligue des Champions lors des rencontres au plus haut niveau.

L'investissement des Gunners pour le milieu Ghanéen peut encore être rentabilisé pour que le principal concerné s'affirme bel et bien comme le joueur qu'il fallait à cette formation d'Arsenal pour qu'elle reparte sur des bases plus solides. « Il a prouvé à plusieurs reprises cette saison qu'il était unique au milieu de terrain d'Arsenal. Lorsqu'elles sont précises, ses passes donnent le tempo à l'équipe de Mikel Arteta. Trop souvent cette saison, le jeu d'Arsenal a été lent et prévisible, mais lorsque Partey est en forme, il tire son épingle du jeu. Personnellement, je pense que le problème de sa première saison est plus lié à la confiance, ainsi qu'à ce qui se passe autour de lui. Avoir du soutien pour ne pas être surchargé de travail au milieu de terrain sera crucial la saison prochaine. L'une de ses meilleures performances cette saison a été à Old Trafford contre Manchester United, où il a prouvé qu'il pouvait s'épanouir en Angleterre à la fois en termes de capacités techniques et physiques - même s'il n'est pas aussi défensif que la plupart des gens peuvent le supposer », poursuit Art de Roché.

La suite après cette publicité

Bien finir pour mieux démarrer ?

Alors que la fin de saison approche, le mercato estival d'Arsenal, pourrait être un élément important de la suite de la carrière de Thomas Partey en Premier League. « Il aurait besoin d'un joueur de classe mondiale à ses côtés. Quoi qu'il arrive cet été, Arsenal devra signer un autre milieu de terrain, voire deux. Les départs de Dani Ceballos et Martin Odegaard au Real Madrid (fin de prêt) rouvriront le vide laissé par le départ d'Aaron Ramsey en 2019 (à la Juventus). Granit Xhaka est devenu l'un des milieux de terrain les plus fiables d'Arteta, ce qui signifie qu'il est susceptible de continuer à être associé à Partey la saison prochaine. Maintenant, le travail d'Arteta et d'Edu (directeur technique) est de décider quel est leur système préféré et de quel type de milieu ils ont besoin. Emile Smith Rowe est un n ° 10 naturel, mais peut évoluer en tant que n ° 8. Mais plus d'options seront nécessaires pour lui offrir du repos tout au long d'une saison entière », conclu Art de Roché.

Cela tombe bien, Mikel Arteta a récemment promis le mercato le plus décisif de ces dernières années du côté de l'Emirates Stadium. Sans coupe d'Europe à disputer, Arsenal, actuel 9ème de Premier League, pourrait avoir du mal à convaincre des joueurs apportant une réelle plus-value à l'effectif du disciple de Pep Guardiola. Une victoire contre Chelsea, ce mercredi (21h15), permettrait en tout cas de conserver un infime espoir de valider un billet pour l'Europe la saison prochaine. Pour cela, les Canonniers du nord de Londres auront assurément besoin d'un grand Thomas Partey à Stamford Bridge pour remporter la bataille du milieu de terrain face aux hommes de Thomas Tuchel, finalistes de la Ligue des Champions. A trois journées de la fin, il s'agit également du dernier « big game » de l'année pour Arsenal. L'occasion pour Thomas Partey de bien terminer cet exercice 2020-2021 afin de redémarrer sur les chapeaux de roues la saison suivante et revenir plus fort que jamais pour enfin s'imposer comme le vrai patron des Gunners.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier