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La Coupe du monde en Arabie saoudite est déjà menacée

Après le retrait de l’Australie, l’Arabie saoudite devrait organiser la Coupe du monde 2034. Une nouvelle qui n’a pas vraiment fait l’unanimité.

Par Dahbia Hattabi
4 min.
Coupe du Monde @Maxppp

L’hiver dernier, le Qatar a accueilli pour la première fois la Coupe du monde. Un tournoi qui s’est déroulé entre les mois de novembre et décembre afin que les joueurs puissent évoluer dans de meilleures conditions et un meilleur climat. Si le pays hôte a globalement organisé une belle compétition, les critiques ont été nombreuses avant, pendant et après. Et c’est à peu près le même sort qui attend l’Arabie saoudite. Depuis plusieurs années, le pays du Golfe s’active pour obtenir l’organisation de la plus belle des compétitions.

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Des voix s’élèvent déjà

Cela passait par le développement de son championnat national, la Saudi Pro League. Et l’Arabie saoudite a bénéficié d’un coup de pouce important avec l’arrivée de la superstar Cristiano Ronaldo. Le Portugais a signé en faveur d’Al Nassr en janvier dernier. Il a été rejoint depuis par Karim Benzema, Neymar et d’autres joueurs connus. Cela est une formidable publicité pour le football local et le pays. Un pays qui a le sourire depuis hier. En effet, l’Arabie saoudite va être le pays hôte de la Coupe du monde 2034. Hier, la FIFA a indiqué n’avoir reçu qu’une seule et unique candidature.

L’Australie, qui était en lice, a finalement jeté l’éponge et laissé le champ libre aux Saoudiens. Mais cette nouvelle ne fait pas l’unanimité. En effet, le Daily Mail explique que la compétition est d’ores et déjà menacée. «Les footballeurs pourraient se retirer de la Coupe du monde saoudienne 2034 en raison de problèmes de charge de travail, prévient le chef de la PFA. L’événement devant avoir lieu encore en hiver, ce qui obligerait à prolonger les campagnes nationales.» Interrogé à ce sujet, Maheta Molango, directeur général de la PFA, n’a pas mâché ses mots.

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Les joueurs seront écoutés

«Nous voulons tous que nos plus grands tournois mettent en valeur nos meilleurs joueurs. Cela signifie que nous devons commencer à écouter lorsque les joueurs commencent à se retirer du football international en raison de la pression de la charge de travail à laquelle ils sont confrontés. Nous pensons que c’est un risque réel. Il est important que nous attendions de connaître les détails, mais nous devons parvenir à une situation où il y aura une bien plus grande coordination autour de l’organisation du calendrier mondial des rencontres».

«Nous ne pouvons pas continuer à traiter les tournois et les compétitions de manière isolée. Il y a toujours un impact en chaîne. La Coupe du monde masculine au Qatar s’est déroulée pendant l’hiver européen, mais cela a été considéré comme une circonstance exceptionnelle. Si ce n’est pas le cas maintenant, nous devons bien comprendre ce que cela signifie pour la programmation du calendrier plus large et, surtout, l’impact sur les joueurs en termes de blessures et de condition physique. Nous ne sommes pas encore assez loin du Qatar pour évaluer cela, mais nous savons que les joueurs craignent de ne jamais avoir de répit. Allonger les saisons pour s’adapter au calendrier des tournois ne va évidemment pas aider.»

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Infantino pointé du doigt

Molango, qui s’est visiblement entretenu à plusieurs reprises avec Raphaël Varane (il a pris sa retraite internationale) sur ce point, veut plus de clarté et de respect pour les footballeurs. Mais ce n’est pas l’unique point qui inquiète. Minky Worden, directrice des initiatives mondiales de Human Rights Watch, a confié : «la possibilité que la FIFA puisse attribuer à l’Arabie Saoudite la Coupe du Monde 2034 malgré son bilan épouvantable en matière de droits de l’homme expose les engagements de la FIFA en faveur des droits de l’homme comme une imposture.»

Pointé du doigt pour ses liens étroits avec l’Arabie saoudite, Gianni Infantino est accusé de faire passer les intérêts de la FIFA avant tout. Le Telegraph écrit d’ailleurs à ce sujet : «Gianni Infantino a intensifié la prise de pouvoir de la FIFA et tout ce que l’UEFA peut faire, c’est regarder. Organiser la Coupe du Monde en Arabie Saoudite fait d’Infantino un allié aux poches profondes alors qu’il envisage de repositionner la FIFA au centre du jeu mondial.» Le média anglais accuse Infantino, "plus puissant que Sepp Blatter", de vouloir révolutionner l’ordre ancien du football afin de «percer sur le marché lucratif des droits médiatiques pour le football interclubs, actuellement dominé par l’UEFA et sa Ligue des champions – et la Premier League.» La Coupe du monde 2034 fait donc déjà débat.

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