Ligue 1

FC Nantes : autopsie du fiasco Raymond Domenech

Pour ce qui était sans doute sa dernière expérience sur un banc de touche, Raymond Domenech n'aura pas fait d'étincelles. Un jeu restrictif et un effectif qu'il n'a pas su réveiller ont abouti à sept matches sans victoire. La déjà mauvaise réputation du coach français ne sera pas rehaussée par ce court passage à Nantes.

Par Aurélien Léger-Moëc
4 min.
Raymond Domenech en discussions avec son capitaine Nicolas Pallois @Maxppp

Il y avait les moqueurs, les effarés, et les curieux. Le 26 décembre dernier, les réactions étaient en tout cas nombreuses suite à l'officialisation du choix Raymond Domenech pour relancer le FC Nantes, alors 16e de Ligue 1 après un début de saison raté avec Chrsitian Gourcuff et un intérim tout aussi compliqué de Patrick Collot. Pour les supporters nantais, c'était surtout l'affront de trop de la part de Waldemar Kita, propriétaire détesté. Ils le faisaient savoir en ironisant sur le Kita Circus lors du premier entraînement dirigé par Raymond Domenech. Stoïque, l'ancien sélectionneur des Bleus semblait savourer son retour au premier plan, à 69 ans, lui qui n'hésitait pas en 2017, en sa qualité de président de l'UNECATEF (le syndicat des entraîneurs), à dénoncer le choix Claudio Ranieri, alors âgé de 65 ans.

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Cette première contradiction lui était rappelée, et il y répondait lors d'une conférence de presse fin décembre. « Je ne me suis pas opposé à la nomination de M. Ranieri. La LFP me demandait de lui donner une dérogation et j’ai répondu que le syndicat, dont j’étais président, ne donne pas de dérogation. Le syndicat, pas Raymond Domenech. C’est la Ligue qui donne les dérogations. On a juste dit que le syndicat n’interviendrait pas et qu’il ne fallait pas nous demander de modifier un texte qui existe, c’est tout. Donc je n’ai pas l’impression d’avoir retourné ma veste. D’ailleurs là, le syndicat ne m’a pas donné de dérogation. C’est la Ligue qui le fait. » Soit.

Un nul encourageant contre Rennes

Place donc au terrain, seul juge de paix comme d'habitude. Domenech était-il réellement en mesure de redresser le FC Nantes, comme le laissaient entendre certains observateurs du football français devenus collaborateurs du Domenech devenu consultant ? Le scepticisme restait de mise. Pourtant, le premier match était encourageant. Opposé à Rennes le 6 janvier, Nantes proposait un jeu minimaliste mais cohérent défensivement et récoltait le point du nul (0-0). Pas si mal face à un adversaire de niveau supérieur. La mission était alors connue : redonner de l'allant au secteur offensif. A Montpellier, lors de la journée suivante, les Canaris n'étaient pas loin d'arracher la victoire après une bonne deuxième mi-temps (score final 1-1). Peut-être le véritable tournant de l'aventure de Domenech à Nantes.

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Après un nouveau nul, face au RC Lens, à domicile, le club coulait à Metz (défaite 2-0) le 24 janvier, et franchissait la barre des 12 matches consécutifs sans victoire, déjà la pire série de l'histoire du FCNA. Offensivement, c'est le néant, avec aucun tir cadré à Metz, un seul face à Lens, et seulement 6 au total à ce moment-là depuis la prise de fonction de Raymond Domenech. Ce dernier a choisi une communication positive. Il reconnaît bien sûr les difficultés de son équipe mais ne privilégie pas pour autant un discours alarmiste. Le Père Fouettard, très peu pour lui. Mais est-il suivi par ses hommes ? Les premiers retours ne sont pas bons.

Les premiers reproches et la fin prématurée

Au lendemain d'une nouvelle défaite, à domicile, face à Monaco, le journal 20 Minutes expose les premiers reproches, entre attitude jugée dilettante et un certain laxisme dans la gestion au quotidien de son effectif. De plus, le mercato hivernal ne vient pas aider le FC Nantes, avec le départ de Mehdi Abeid, l'imbroglio Imbula et certains choix largement commentés, comme le refus de Domenech de récupérer Adam Ounas en prêt. Après un nouveau nul, à Saint-Etienne, Nantes désespère ses supporters face à Lille (défaite 0-2), avec un manque de caractère flagrant. A la pause, le coach français avait usé d'une ficelle classique en laissant ses joueurs seuls, histoire qu'ils se disent leurs vérités et qu'ils reviennent sur la pelouse remontés à bloc. L'effet sera minime.

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Déclaré positif à la Covid-19 lundi, puis négatif mardi, il était à l'isolement et ne pouvait pas s'installer sur le banc de touche pour le match de Coupe de France ce mercredi face au RC Lens. Cela faisait déjà quelques jours que les premières rumeurs d'un possible limogeage alimentaient les discussions à Nantes. Quelques minutes avant le début de la rencontre, l'information de la séparation était publiée, scellant la fin de l'aventure de Domenech, avec l'arrivée programmée d'Antoine Kombouaré. Le tout pendant que les Canaris prenaient l'eau face à Lens à la Beaujoire. Le pari Domenech, auquel peu de monde croyait, n'a pas marché, et l'entraîneur français, à la réputation déjà définitivement ternie par la Coupe du Monde 2010, a vécu une triste dernière expérience sur un banc de touche, sans connaître la moindre victoire. Il n'avait rien à perdre mais il n'a rien gagné.

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