Rencontre avec ces Français du bout du monde : Yann Ekra

À l'heure où bien des joueurs décident de plier bagage direction la Grèce ou la Turquie, d'autres footballeurs n'hésitent pas à filer encore plus loin dans le but d'exercer leur métier et de découvrir de nouvelles cultures. Rencontre avec ces Français partis aux quatre coins du globe.

Par Khaled Karouri
7 min.
Yann Ekra vous raconte son parcours @Maxppp

Régulièrement, Foot Mercato vous propose de rencontrer ces Français partis vivre de leur passion un peu partout sur le globe. Faisons escale aux États-Unis pour découvrir Yann Ekra. Contacté par nos soins, le joueur vous raconte son parcours : « On peut dire que je suis né avec un ballon aux pieds. Autant que je m'en souvienne, mes copains et moi nous nous retrouvions en bas de notre immeuble pour taper dans un ballon. C'était notre échappatoire, notre exutoire à nous les gamins du 20ème. À 11 ans, j'ai rejoint un club qui portait bien son nom, il s'appelait « Espérance » Paris 19 et c'est ainsi qu'à 12 ans j'ai été remarqué. Grâce à Dieu, j'ai intégré le centre de formation de l'Olympique Lyonnais. Je suis passé de la cour de l'immeuble à la cour des grands, si je puis dire. Même si là-bas, on était encore tous des gosses avec des rêves plus grands que nous. L'adolescence est une période où l'on forge de fortes amitiés. Comme on dit familièrement, c'est les copains d'abord. C'était certainement vrai pour nous. Non seulement nous passions tout notre temps ensemble, mais nous étions aussi animés par la même passion pour le foot. Aujourd'hui, bien qu'éparpilles de par le monde, on reste toujours en contact même si on se voit moins. Je suis resté dans ce club six années avec des sélections en équipe de France. À 17 ans, j'ai signé mon premier contrat professionnel avec Hull City en Angleterre qui venait de monter en Premier League. Durant ma première année de contrat, j'ai été prêté à Panionios à Athènes pendant six mois. À la fin de mon contrat à Hull, je suis rentré en France où j'ai signé avec la Berrichonne de Châteauroux. Un an plus tard, je m'expatriais avec ma famille et signais un contrat avec Harrisburg City Islanders ».

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C'est donc à l'OL que l'attaquant a fait l'essentiel de sa formation. Un club dont il garde un excellent souvenir : « C'est difficile de faire le bilan de ces six années. Il s'est passé tellement de choses dans ma vie durant ces années-là. C'est une période charnière, le passage du monde de l'adolescence à celui de l'âge adulte. De 12 à 18 ans, l'Olympique Lyonnais à été tout, ou presque, pour moi. Une famille, un endroit où les rêves prennent forme, où l'on croit en vous, où l'on peut grandir en toute sécurité. Les copains, le foot étaient les piliers autour desquels s'articulaient ma vie, mon quotidien. Des regrets ? Pas vraiment, je crois que nous avons tous une place dans ce monde et qu'il faut aller de l'avant et ne pas regarder trop en arrière. Je suis quelqu'un d'optimiste et pas forcement introspectif. Peut-être devrais-je l'être un peu plus (rires). Ceci étant, avec le recul, je crois que j'aurais peut-être pu rester à l'Olympique Lyonnais plus longtemps. À 17 ans, je me croyais un adulte prêt à affronter le monde entier mais je crois que j'étais un peu inexpérimenté, un peu naïf. J'ai beaucoup d'admiration pour ce club. C'est impressionnant de voir l'excellent travail du personnel d'encadrement. Pour l'avoir vécu, je ne peux qu'attester de la qualité de la formation qui y est prodiguée. Je mentionnerai en particulier la confiance que l'Olympique Lyonnais donne à ses jeunes joueurs. C'est prodigieux. La confiance engendre l'excellence. Il n'y a qu'à voir les bons résultats du club comme confirmation ».

Mais c'est donc de l'autre côté de l'Atlantique que le buteur d'origine ivoirienne poursuit sa carrière. Une arrivée aux Harrisburg City Islanders (en USL Pro, équivalent troisième division) que nous raconte l'intéressé : « Je rendais visite à mes beaux parents avec ma famille. L'équipe organisait des « open tryouts » où j'ai décidé de tenter ma chance. L'entraîneur m'a remarqué et m'a proposé un contrat. J'étais curieux de découvrir ce pays et je pensais que ce serait une belle expérience footballistique et ma femme étant américaine m'a aidé à franchir le pas. Je voyais cela comme une nouvelle aventure. Le bilan est positif. Nous sommes allés jusqu'aux playoffs même si nous n'avons pas remporté le titre. Ce sera pour l'année prochaine ! Le « soccer » comme il l'appelle ici devient de plus en plus populaire même s'il est encore difficile de rivaliser avec la popularité du football américain, du basketball et du baseball. Mais il y a une progression. Le fait que des clubs américains s'offrent des stars comme David Beckam contribue à faire croître l'intérêt du grand public. Rester sur la durée ? Oui, certainement. Pourquoi pas? J'aimerais continuer l'aventure et si possible progresser en MLS. Je suis d'ailleurs en contacts avec Washington DC United ». Rejoindra-t-il ce club ? C'est tout le mal qu'on lui souhaite.

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