Info FM : le clan Mateta dévoile les dessous de ses débuts canon avec Le Havre

15 septembre 2016. L'Olympique Lyonnais annonce l'arrivée pour 5 ans du grand espoir Jean-Philippe Mateta. Un joueur né en 97 pas forcément très connu du grand public mais dont le talent a parlé pour lui du côté de Châteauroux. Pour le natif de Clamart, cela a constitué un vrai pas en avant dans sa jeune carrière. En une saison, l'attaquant de 1m92 a participé à 3 rencontres avec l'équipe pro. Il s'est surtout illustré avec la réserve avec laquelle il a claqué 6 buts en 16 rencontres en CFA. Une expérience positive pour son représentant Pascal Elbaz. «Il a vraiment évolué que ce soit physiquement, techniquement et même dans tout le travail qui a été fait devant le but. Avec les infrastructures qu'il y a à Lyon et les entraînements qu'ont les défenseurs ou les attaquants, avec un travail spécifique, il a beaucoup appris. Il a joué avec des joueurs du niveau de Lacazette, Fekir, Gonalons, Valbuena, Tolisso, etc... C'est sûr que ça l'a obligé à être très fort techniquement, à progresser et à se battre tous les jours à l'entraînement pour gratter du temps de jeu. Tout ça demande une exigence importante au jour le jour. Il faut être exigeant techniquement, car sinon on n'existe pas dans les jeux. Il faut l'être au niveau de l'impact car sinon on se fait bousculer et on ne touche pas un ballon. Tout ça a fait que Jean-Philippe a dû augmenter son niveau de jeu et donc progresser. Pour nous, c'était une année qui était prévue avec l'OL et qui rentre parfaitement dans la logique qu'on a et qu'on a eue pour lui c'est-à-dire prendre le temps de le construire pour que ce soit un attaquant de très haut niveau».

Toujours dans cette logique, partir en prêt une année était la meilleure solution pour Lyon comme pour le clan Mateta. «On voulait, nous, qu'il poursuive sa progression et qu'il poursuive surtout le travail qui avait été amorcé d'abord à Châteauroux puis poursuivi de manière importante à l'OL (...) L'idée c'était qu'il fasse une saison à 30-35 matches. On s'est vite dit que c'était mieux pour lui qu'il joue en Ligue 2, qu'il joue 90 minutes par match et qu'il enchaîne les prestations». Le Havre s'est rapidement positionné et a obtenu son prêt sans option d'achat le 29 juin dernier. «On a eu beaucoup de clubs de L2 et quelques clubs de L1 qui nous ont approchés cet été. On s'est arrêté sur ceux qui avaient un vrai projet de jeu, où Jean-Philippe serait l'option numéro une devant et où les coaches avaient une vraie philosophie de jeu. Oswald Tanchot a une vraie volonté par rapport à la manière de faire jouer son équipe et la manière de la faire jouer avec Jean-Philippe. Avec Brest et Sochaux, c'était pareil. Avec Le Havre, il y a eu un bon feeling entre le coach et le joueur. Ça faisait partie des clubs qui le sollicitaient depuis longtemps. C'est un club qui avait même voulu l'acheter à un moment donné. Mais il avait vite été hors course car son prix était trop élevé. Ce club a toujours eu dans l'idée de l'avoir un jour chez lui et il s'est manifesté tôt dans le mercato. En fin de saison dernière, il s'était attaqué à Jean-Philippe».

Mateta cartonne au HAC

À son arrivée, le footballeur né en 97 était très attendu. «Étant donné le triplé qu'il avait mis contre eux en Coupe de la Ligue avec Châteauroux, les supporters, les dirigeants attendaient et attendent encore beaucoup de lui. Au départ, il avait envie de bien faire par rapport à Le Havre et l'OL. Quand on rentre dans une nouvelle équipe, ça met un peu de temps. Il faut que l'équipe apprenne à jouer avec lui, qu'elle comprenne ses appels de balle, sa manière de jouer. C'était normal qu'au départ ce ne soit pas facile pour lui. Il doit, comme tout joueur qui arrive dans un club, se faire une place. Il a dû montrer au vestiaire que c'était un garçon sympathique et humble. Mais aussi que sur le terrain, il pouvait apporter beaucoup à l'équipe. Au départ, il apportait beaucoup mais il ne marquait pas. Le but qu'il a mis contre Valenciennes (4ème journée) l'a totalement libéré. Même s'il n'était resté que 6 minutes sur le terrain ce jour-là, il a mis un but très important qui leur a permis d'arracher la victoire (1-0) (...) Quand il a marqué, tous ses coéquipiers se sont jetés sur lui car ils savent vraiment le travail qu'il fait, à quel point il est important pour l'équipe. Il fait un travail monstre devant, il fatigue les défenseurs. L'attaquant qui entre derrière lui pouvait aussi bénéficier de tout son travail. Ensuite, il a mis d'autres buts importants comme ça a été le cas hier soir contre Lorient (3-2)».

Mateta a donc fait le bon choix lui qui a trouvé ce qu'il est venu chercher au HAC, c'est-à-dire du temps de jeu. Depuis le début de la saison, il a joué 8 rencontres, soit 577 minutes. Le temps pour celui qui est co-meilleur buteur de son équipe d'inscrire 4 buts, dont 3 lors des trois derniers matches. «Mis à part les blessures, il a pratiquement joué tous les matches. Il est à un bon niveau. C'est intéressant. Jean-Philippe se sent bien», confie son agent avant d'ajouter. «On souhaite qu'il marque le plus de buts possible. On ne se fixe pas de limites. On y va par palier. Il en est à quatre, on espère qu'il en marquera 5 puis ensuite 10 et ainsi de suite. Nous ce qu'on veut c'est qu'il joue un maximum de matches, qu'il marque un maximum de buts. On veut que ce soit une expérience qui soit réussie au Havre. Pour que ce soit réussi, il faut qu'il joue. Je trouve que les joueurs prêtés par l'OL comme Aldo Kalulu cette année ou l'année dernière ont plutôt beaucoup joué. Mais ce n'est pas toujours le cas quand un joueur est prêté. Il ne faut pas croire que quand un joueur est prêté on lui déroule le tapis rouge et qu'il est sûr de jouer 35 matches. Il y a d'autres joueurs, il y a de la concurrence. Il faut y faire face et gagner sa place». Pas de quoi impressionner Mateta qui a déjà été habitué à cela du côté de l'OL.

L'OL le garde à l'oeil

Un club qu'il a quitté moins d'un an après son arrivée. Mais le jeune homme a pris les choses du bon côté. «Jean-Phlilippe a très bien vécu son départ de l'OL car c'est un garçon qui est intelligent. C'est un joueur qui adore le football. Il voulait jouer. Il a fallu une période d'adaptation à Lyon. Elle s'est faite et il a pu montrer ce qu'il était capable de faire plus en équipe réserve qu'en équipe première où c'était délicat de le faire jouer alors qu'il y avait un monstre devant avec Lacazette. Lui, il est très content d'être au Havre. Ce qu'il voulait surtout c'était jouer. Pour sa progression, il préférait, et nous aussi, qu'il joue des matches entiers plutôt qu'il fasse des bouts de matches en restant à Lyon». Prêté sans option d'achat, l'ancien joueur de La Berrichonne va faire son retour dans le Rhône à l'issue de la saison. Un retour qu'il espère faire par la grande porte. «Dans l'idéal, l'objectif serait qu'il fasse une très belle saison avec Le Havre pour qu'après il puisse entrer dans la rotation lyonnaise, montrer que le prêt a été bénéfique pour lui et qu'il a progressé. C'est surtout ça qu'on a voulu mettre en avant. Il ne faut pas oublier que ça reste un jeune joueur né en 97 (...) On veut continuer à faire en sorte qu'il grandisse et qu'il prenne du plaisir à jouer car le foot est sa passion. Quand je vous dis que c'est un passionné, c'est un vrai passionné. Il pourrait jouer au foot toute la journée. A terme, s'il peut s'imposer à Lyon, on ne va pas s'en priver».

L'Olympique Lyonnais le garde justement bien à l'œil. «À titre personnel, j'ai revu Florian Maurice pendant un match de l'équipe de France. On a eu l'occasion d'échanger sur Jean-Philippe. Ce qui était prévu, c'était qu'il vienne voir des matches de Jean-Philippe. Ça a été le cas puisqu'il y a deux semaines environ il est venu voir son match à Bourg-Péronnas. Ils se sont vus après le match. Il était assez content parce qu'il a vu de très bonnes choses de la part de Jean-Philippe qui a d'ailleurs marqué. Il avait fait un bon match. On reste quand même en contact de manière assez régulière». Qu'en est-il concernant Bruno Genesio ? «Le coach a une saison et des joueurs à gérer. C'est sûr qu'il fait attention aux performances de Jean-Philippe. Il en parle avec le staff et avec les autres membres de la direction. Il a quand même des objectifs et d'autres choses sur lesquels se concentrer. C'est plutôt Florian Maurice avec lequel on a le plus de discussions. Ce qui est plutôt normal». En attendant de revenir chez les pensionnaires du Groupama Stadium, Jean-Philippe Mateta continue son petit bonhomme de chemin tranquillement. Le bonheur est bien dans le prêt pour lui !