Allemagne - Écosse : les notes du match
Pour son entrée en lice dans son Euro 2024, l’Allemagne a largement dominé l’Écosse. Voici les notes du match.
C’est le grand jour ! Pour cette première rencontre de l’Euro 2024, l’Allemagne affrontait l’Écosse à l’Allianz Arena de Munich à l’occasion de la première journée du groupe A. Un premier test pour la Mannschaft, en quête de certitudes après une préparation mitigée. Pour son entrée en matière, Julian Nagelsmann ne réservait aucune surprise dans sa composition de départ, optant pour un 4-2-3-1 avec notamment les titularisations de Rüdiger, Kroos, Gündogan ainsi que les jeunes Musiala et Wirtz pour épauler Havertz aux avant-postes, préféré à Füllkrug. Ambitieux dans ce tournoi, son homologue écossais Steve Clark se présentait quant à lui en 4-3-2-1 et s’appuyait sur ses cadres habituels Robertson, McTominay et McGinn avec Adams pour animer l’attaque. Invaincue en 2024, la Mannschaft emballait le début de la rencontre via Wirtz, trouvé dans la profondeur par Rüdiger puis mis en échec par Gunn avant d’être signalé en position de hors-jeu (1e).
Balle au pied, les Allemands évoluaient très haut sur le pré et imposaient un pressing intense, forçant les Écossais à reculer. Malgré quelques imprécisions techniques, l’Allemagne ne tardait pas à trouver la faille. Après un très bon renversement de Kroos, Kimmich centrait en direction de Wirtz, lequel reprenait du droit pour surprendre Gunn et inscrire le premier but du tournoi (1-0, 10e). Bien organisée et au-dessus de son adversaire sur le plan athlétique, la Mannschaft durcissait son jeu et doublait la mise une dizaine de minutes plus tard. Lancé dans la surface par Gündogan, Havertz fixait la défense avant de servir en retrait Musiala. Démarquée, la pépite bavaroise plaçait une frappe tendue sous la transversale de Gunn (2-0, 19e).
L’Allemagne a écrasé son adversaire
De quoi permettre aux Allemands de prendre le match bien en main face à une équipe écossaise inoffensive et dépassée dans les duels. Sous pression, la Tartan Army coulait un peu plus à l’heure où Porteous fauchait Gündogan avant d’être expulsé. Derrière, Havertz enfonçait le clou sur penalty avant la pause (3-0, 45e+1). Dans un premier acte à sens unique, la Mannschaft donnait une leçon de football à l’Écosse, désormais réduite à dix contre onze. Au retour des vestiaires, l’Allemagne repartait pied au plancher. Inspiré aux 25 mètres, Rüdiger déclenchait une lourde frappe, forçant Gunn à s’employer pour repousser en corner (51e). Par la suite, Wirtz tutoyait la barre transversale de Gunn en reprenant en force un centre fuyant de Mittelstädt venu de la gauche (58e). Voyant son équipe maîtriser son sujet, Nagelsmann apportait du sang neuf avec les entrées de Sané et Füllkrug tandis que son homologue écossais, Clark, procédait lui aussi à plusieurs changements dans l’optique de changer le cours des événements.
En vain puisque l’attaquant de Dortmund s’illustrait aussitôt d’une frappe surpuissante qui transperçait les filets de Gunn (4-0, 68e). À quelques centimètres près, l’ancien joueur du Werder Brême aurait même pu s’offrir un doublé sans l’intervention de la vidéo assistance (76e). Loin d’être rassasiée, l’Allemagne insistait à l’image des nombreuses tentatives infructueuses de Sané (83e, 85e). Il fallait attendre les dernières minutes de la partie pour voir enfin l’Écosse dans la surface allemande et profiter d’un contre-favorable pour sauver l’honneur (4-1, 87e). Dans le temps additionnel, Can venait parachever le récital allemand (5-1, 90e+3). Avec ce score fleuve, l’Allemagne soigne son entrée en lice et démarre très fort son tournoi.
- l’homme du match : - Musiala (9) : le milieu allemand a réalisé une performance qui nous réconcilie réellement avec le football. Au milieu de terrain, il a joué sa symphonie avec une délicatesse dont il a le secret. Il s’est baladé sur le terrain avec une telle facilité que la défense écossaise a tout tenté pour l’arrêter et a même usé de gros tacles de boucher. En vain. Il a inscrit le deuxième but du match après un bel enchaînement et été décisif sur les autres buts. Un joueur de football, un vrai.
Allemagne
- Neuer (6) : le gardien du Bayern Munich n’a strictement rien eu à faire. On ne sait même pas s’il a eu l’occasion de réaliser un seul dégagement. Il aurait pu mettre son cousin dans les cages, personne n’aurait remarqué la supercherie. Mais il a tout de même été battu par un CSC de Rudiger dans les dernières minutes.
- Kimmich (6,5) : positionné dans le couloir droit de la défense, dans un rôle de piston, Joshua Kimmich a été intéressant avec le ballon. Il n’a pas eu besoin de s’employer défensivement et a limite joué en tant qu’ailier droit. Intéressant techniquement, il a apporté surtout lorsqu’il combinait avec ses partenaires dans les petits espaces. Qualité allemande.
- Rüdiger (6) : le récent vainqueur de la Ligue des Champions a été dans son rôle de roc défensif avec l’agressivité qu’on lui connait. Il a répondu présent dans les duels. Pour le reste, il n’a rien eu à faire si ce n’est se projeter en attaque et même tenter de temps en temps des frappes lointaines. Malheureux sur son CSC en fin de rencontre.
- Tah (6) : difficile de juger sa prestation tant il n’a strictement rien eu à faire. Défensivement, il n’a pas du tout été sollicité et offensivement, il s’est contenté de donner les ballons à Gundogan, Musiala, Wirtz et surtout Kroos. Ce qu’on lui a demandé visiblement. Et c’est efficace.
- Mittelstadt (6) : le joueur de Stuttgart, comme ses partenaires de la défense, n’a rien eu à faire et s’est illustré en animant au maximum son couloir gauche. Il a délivré quelques bons centres et n’a pas hésité à proposer des appels dans le dos de la défense écossaise. Un match sérieux de sa part.
- Kroos (8,5) : 101 passes réussies sur… 102. Voilà comment illustrer son match. Il a été d’une justesse dingue, mais c’est finalement dans la continuité de ses rencontres avec le Real Madrid cette saison. Un plaisir à regarder pendant 90 minutes et surtout un régal pour ses coéquipiers puisqu’il ne perd tout simplement jamais le ballon, même sous pression. Remplacé par Emre Can qui a marqué le cinquième et dernier but des siens dans ce match.
- Andrich (6) : le milieu allemand a fait le job et rempli son rôle : presser à la perte du ballon. C’est ce qu’il a fait quand l’Écosse avait le cuir. Pour le reste, il s’est contenté de donner le ballon à Toni Kroos pour tout ce qui était créativité avec ballon. Un duo efficace. Remplacé à la mi-temps par Pascal Gross (6) qui a été dans le même registre que Andrich. Difficile de le voir vraiment à l’œuvre dans l’adversaire était à l’agonie.
- Musiala (9) : voir ci-dessous.
- Gündogan (8,5) : entouré de Kroos notamment, le milieu du Barça a été très intéressant techniquement. Face à une équipe à l’agonie et qui n’arrivait pas à presser, Gundogan en a forcément profité pour se projeter en attaque et accompagné le trio Wirtz-Musiala-Havertz. C’est lui qui obtient le penalty du troisième but après une faute grossière du défenseur écossais. Surtout, c’est lui qui crée le décalage sur les deux premiers buts de son équipe.
- Wirtz (8) : un magicien, tout simplement. Auteur d’une saison XXL avec le Bayer Leverkusen, le jeune milieu allemand a inscrit le premier but de cet Euro 2024 d’une belle frappe croisée. Toujours solide techniquement, il a été très juste dans son jeu de passe et a vraiment été redoutable offensivement. Remplacé par Leroy Sané à la 62e. L’attaquant du Bayern Munich n’avait pas vraiment envie de jouer et n’a pas marqué des points ce soir.
- Havertz (8) : titulaire à la pointe de l’attaque, le joueur d’Arsenal a produit ce qu’on attendait de lui. Disponible dans les espaces, il a gêné la défense écossaise en décrochant régulièrement, créant des espaces dans le dos. Sur l’un de ses appels, il a offert le but à Jamal Musiala. Il s’est offert le but du 3-0 en transformant sans trembler son penalty. Remplacé par Fullkrug à la 62e. Le buteur de Dortmund n’a pas attendu très longtemps avant d’allumer la cage de Gunn pour le quatrième but allemand. Il s’est même offert un doublé, annulé pour hors-jeu.
Ecosse
- Gunn (3) : de son poste de gardien, il a vu son équipe défendre tout le match. Il n’a pas été sur le ballon lors des deux premiers buts. Avant la fin de la première période, le portier écossais a encaissé un troisième but sur un penalty où il a été pris à contre-pied. Il n’a pas eu réellement d’arrêts difficiles à réaliser. En seconde mi-temps, il s’est déployé sur une frappe lointaine d’Antonio Rüdiger (51e). On peut noter ses bonnes lectures de jeu lorsque les Allemands ont voulu jouer long (22e, 61e). Mais au total, Angus Gunn a pris cinq buts.
- Ralston (3) : dans le rôle important du système de Steve Clarke, le piston droit a trop souvent pris l’eau face aux attaques adverses. Sur le côté de Florian Wirtz, la technique de l’Allemand l’a mis à mal à plusieurs reprises. Épargné d’un carton jaune en première mi-temps, il a rapidement été averti en seconde. Il a été plus solide dans une deuxième mi-temps où les attaques sont surtout venues du côté opposé.
- Hendry (2) : un match très compliqué pour le jeune défenseur écossais. Surtout en début de match, ses relances ont mis en difficulté son équipe. Sur le deuxième but allemand, il s’est fait éliminer par le contrôle orienté intelligent de Jamal Musiala (19e). Il est également fautif sur le quatrième but. Plus généralement, sa défense a manqué de justesse tout au long de la partie.
- Porteous (non noté) : sa partie avait mal commencé avec une défense manquant de mordant. Logiquement exclu par Clément Turpin après un tacle bien trop engagé, les deux pieds décollés sur Ilkay Gundogan, il a laissé ses coéquipiers à 10 et a offert un penalty par la même occasion. Il a condamné son équipe, déjà très faible, à défendre pendant toute la seconde mi-temps.
- Tierney (3) : faisant partie des rares joueurs d’expérience de cette sélection écossaise, le joueur évoluant à la Real Sociedad cette année n’a pas su guider sa défense ce soir. Pourtant un pion essentiel de Steve Clarke quand les Écossais défendent bas, il n’a pas resserré les rangs quand les attaques allemandes arrivaient. Au contraire, il a semblé dépassé par l’événement. Il a été sorti par son sélectionneur. Lawrence Shankland (77e) l’a remplacé pour le dernier quart d’heure.
- Robertson (3) : capitaine de l’Écosse, Andrew Robertson a été en difficulté. Il s’est régulièrement fait effacer par le jeu de passes rapides des Allemands. Il a souvent eu un temps de retard dans ses interventions. Le joueur de Liverpool a été très imprécis dans ses contrôles et dans ses passes. Il a notamment perdu un ballon assez bas qui aurait pu alourdir un score déjà lourd. Il est toutefois à l’origine du but de l’honneur sur un coup franc bien tiré.
- McTominay (4) : meilleur buteur de la Tartan Army dans la campagne des éliminatoires, le milieu de terrain de Manchester United ne s’est pas montré offensivement ce soir. Pris dans l’agressivité, le leader technique de cette équipe n’a pu mettre à profit ses qualités. On ne l’a vu que dans un pressing, qui plus est trop aléatoire. Il a eu très peu le ballon, seulement 12 passes réussies sur les 17 tentées.
- McGregor (3) : un match sans pour le milieu de terrain. Sur le deuxième but allemand, il s’est fait éliminer par la vitesse des Allemands au départ de l’action. Avec son compère du milieu de terrain, le joueur du Celtic n’a pas réussi à établir un bloc compact. Ilkay Gundogan, Jamal Musiala, Florian Wirtz et même Toni Kroos ont pu s’immiscer facilement dans les 30 derniers mètres écossais. Il a été remplacé par Billy Gilmour (67e). Le joueur de Brighton a montré quelques belles choses lors de ses rares ballons.
- McGinn (4) : le joueur d’Aston Villa a d’abord essayé d’aider Che Adams en se rapprochant de son attaquant, mais en s’axant, des espaces se sont libérés, créant des brèches pour les Allemands sur les côtés. Après l’expulsion de son partenaire, il est descendu d’un cran, accompagnant cette fois-ci ses milieux de terrain. Si son apport a été important, il n’a presque pas pu se projeter offensivement. Il a été remplacé par Kenny McLean (67e).
- Christie (2) : un match fantomatique pour Ryan Christie. Le joueur de Bournemouth savait qu’il fallait bien gérer toute opportunité. Mais il n’en a jamais eu. En plus de 80 minutes, il n’a touché que 11 ballons. Il a été remplacé pour les dernières minutes de jeu par Lawrence Shankland (82e).
- Adams (2) : en forme cette saison avec Southampton en Championship, le buteur écossais a manqué sa première. Esseulé sur le front de l’attaque, il n’a pas eu les ballons espérés. Lorsque le numéro 10 récupérait des ballons, ceux-ci ont été mal négociés. Il s’est confronté à un mur nommé Antonio Rüdiger qui n’a même pas laissé de miettes à l’attaquant écossais lors du premier acte. Che Adams a été sacrifié pour la seconde mi-temps pour installer Grant Hanle (3,5) à la place de Ryan Porteous, exclu. Le défenseur a eu autant de travail en défense que son prédécesseur au poste. Il est cependant apparu plus serein. Il sera certainement titulaire lors du prochain match, plus équilibré sur le papier, contre la Suisse.