Malgré quelques frayeurs, l’Allemagne a rempli le contrat en s’imposant à la maison face au Danemark ce samedi soir (2-0). Les joueurs de Julian Nagelsmann retrouveront les 1/4 de finale de l’Euro pour la première fois depuis 2016.
Pour son entrée en lice en phase finale de l’Euro 2024, le pays organisateur devait se défaire d’une solide formation danoise qui avait terminé deuxième derrière l’Angleterre. Remaniée avec la titularisation de Raum, de Havertz et de Sané à la place de Wirtz, la Mannschaft pensait rapidement faire la différence face à la Danish Dynamite en ouvrant le score grâce à Schlotterbeck, mais une faute au départ de l’action était signalée et sauvait le Danemark (4e).
L’Allemagne démarrait très fort et se procurait de nombreuses occasions grâce à Kimmich (6e), puis Havertz (12e), avant de se montrer plus fébrile par la suite… mais un sérieux orage obligeait l’arbitre M. Oliver à stopper la rencontre pour quelques minutes. Après l’interruption, le match allait dans tous les sens. Havertz butait sur Schmeichel (37e), alors qu’Hojlund manquait une contre-attaque folle devant Neuer (44e). Une première mi-temps riche en rebondissements.
47 secondes qui ont tout changé
Mais la suite de la rencontre aura été encore plus folle. Sur un coup-franc lointain d’Eriksen, Delaney manquait sa reprise et voyait Andersen être présent pour ouvrir le score. Mais Delaney était légèrement en position de hors-jeu, après examen du VAR (48e). Et sur l’action suivante, le même Andersen était coupable d’une main dans la surface… et voyait Havertz, sur penalty, ouvrir le score 47 secondes après son but refusé (1-0, 53e). En difficulté, les Danois ont failli céder rapidement après un sublime contrôle orienté d’Havertz… qui manquait son duel (59e).
Et après une nouvelle occasion de Hojlund stoppée par Neuer, c’est finalement Musiala qui a offert le break à l’Allemagne, grâce à une belle frappe croisée (2-0, 68e). Sans solution après ce deuxième but marqué, le Danemark n’a pu faire mieux pour espérer revenir au score et sort donc au stade des 8es de finale après un match au scénario très frustrant. Schmeichel évitait même un score lourd en fin de partie. L’Allemagne continuera donc son parcours et affrontera le vainqueur d’Espagne-Géorgie, dimanche (21 heures).
L’homme du match
- David Raum (7,5) : préféré à Mittelstadt, le latéral de Leipzig a rendu une copie sans bavures ce soir. En première période, son centre délicieux pour Havertz aurait pu se transformer en passe décisive (37e). Au retour des vestiaires, c’est encore son pied gauche qui entraîne le malheureux Andersen à concéder le penalty. Difficile de l’imaginer quitter le onze allemand pour les 1/4 de finale. Il a été remplacé par Henrichs (80e).
Allemagne
- Neuer (7,5) : au chômage technique pendant plus d’une demi-heure, le portier du Bayern Munich ne s’est jamais endormi devant la platitude du spectacle. Il a dû attendre la reprise du match, liée à une météo capricieuse en fin de première mi-temps, pour sortir le grand jeu : une intervention souveraine devant Hojlund pour maintenir son équipe à 0-0 (42e), puis une nouvelle parade décisive, encore face à l’attaquant de Manchester United après l’heure de jeu (66e). Ecœurant.
- Kimmich (6) : de nouveau aligné au poste de latéral droit, le Bavarois a mis hors d’état de nuire Maelhe, le forçant à défendre tout au long de la rencontre. D’entrée, il aurait pu ouvrir le score d’une superbe frappe détournée par Schmeichel (7e). Rare ombre au tableau : sa faute inutile sur corner, entraînant le refus du but de Schlotterbeck (4e). Moins en vue en seconde période, il s’est attelé à défendre, ce qu’il a plutôt bien fait.
- Rüdiger (7) : incertain avant la rencontre, le Madrilène n’a pas diffusé la sensation d’être amoindri. Il a livré un duel de tous les instants à Hojlund, est intervenu en pompier de service lorsque l’occasion s’y prêtait (21e) (avec un soupçon de vice car sinon ce ne serait pas Rüdiger), et a même endossé un costume plus large avec des ouvertures de quaterback pour Havertz. Infranchissable, il a été un véritable masque à oxygène lors des temps faibles de son équipe.
- Schlotterbeck (5,5) : pour sa première titularisation dans un Championnat d’Europe, il aurait pu connaître des débuts rêvés si son but sur corner n’avait pas été refusé (4e). Dans son rôle primaire de défenseur, le finaliste de la dernière Ligue des Champions s’est également montré à son avantage, bien que parfois capable d’étourderies, comme sur cette situation où il expose son équipe après un dribble raté dans sa surface. En seconde période, c’est sa superbe ouverture qui place Musiala sur orbite pour le but du break (66e).
- Raum (7,5) : voir ci-dessus
- Andrich (5) : reconduit aux côtés de Kroos, le milieu de Stuttgart s’est attelé à réguler le jeu dans la salle des commandes, sans prendre trop de risques, mais en étant un relais fiable. Il a également pu gratter des ballons brûlants lorsque son équipe était sous pression. Une prestation qui reste tout de même entachée par quelques maladresses, à l’image de sa faute évitable à l’entrée de la surface en première période, ou de sa passe ratée au milieu de terrain qui débouche sur la plus grosse action danoise dans les instants suivants. Discret en seconde période, il a été remplacé par Can (64e), qui, sans être sexy, a tenu son rang, toujours dans son style.
- Kroos (6) : chaque match est peut-être son dernier, alors profitons des derniers instants de Toni Kroos et de la dextérité de son pied droit. Sur chaque coup de pied arrêté, on a senti les sueurs froides perler dans le dos des Danois, même si la réussite ne l’a toujours pas escorté. Il a constamment cherché à apporter de la verticalité en faisant le relais entre la défense et ses attaquants. Plus discret en seconde période.
- Sané (4,5) : titulaire surprise à la place de Florian Wirtz, le Munichois devrait vite retrouver sa place sur le banc. S’il s’est montré généreux dans les efforts, n’hésitant pas à venir prêter main forte à Kimmich pour le travail pénible, il a souvent été rattrapé par sa nature profonde avec le ballon : des mauvais choix, du superflu, ou du manque de justesse comme sur cette action immanquable où Havertz le met dans les meilleures conditions (64e). Remplacé par Anton (90+2e).
- Gundogan (4) : dans son rôle d’électron libre, le Catalan a peiné à exister dans cette rencontre. Il a souvent cherché à être trouvé entre les lignes, mais n’a pas suffisamment pesé et s’est finalement heurté à la densité danoise. Remplacé par Fullkrug (64e), coupable d’un gros raté devant Schmeichel, malgré un hors-jeu finalement signalé (83e).
- Musiala (6) : le meilleur joueur de la phase de groupe n’a pas eu la même influence ce soir. Des fulgurances par séquences, mais beaucoup de déchet technique auquel il ne nous avait pas habitué, et surtout, peu de réussite lorsqu’il a tenté de créer du danger en solitaire. Souvent pris par deux joueurs, voire trois, le Munichois est longtemps resté muet, avant de jaillir et d’inscrire son troisième but du tournoi à la suite d’une belle chevauchée (68e). Remplacé par Wirtz (80e), dont le but en fin de match, après un numéro en solitaire, a finalement été refusé pour hors-jeu. Il délivre une offrande à Havertz (90+3e).
- Havertz (7,5) : il s’est mis en scène avec une belle reprise de volée en début de match (11e), avant de resurgir en fin de première période avec une tête repoussée par Schmeichel (37e). C’est lui qui ouvre le score sur penalty, sans trembler, quelques minutes après avoir cru être douché par les Danois (53e). Il n’est pas loin d’inscrire l’un des buts du tournoi après un contrôle exceptionnel, mais a manqué de justesse sur son piqué (60e). Il aurait pu terminer la rencontre avec une passe décisive au compteur si Sané n’avait pas avancé l’heure des vendanges (65e).
Danemark
- Schmeichel (7,5) : le capitaine des Rød-Hvide (Rouge et Blanc) a rapidement été mis à contribution dans le match de ce soir. Sur le premier corner, le gardien d’Anderlecht a fait une sortie hasardeuse, laissant son but ouvert. Heureusement pour lui, le but de Nico Schlotterbeck a été annulé pour une faute (4e). Malgré cette sortie manquée, il a enchaîné les arrêts salvateurs dans les dix premières minutes. Il a repoussé une frappe puissante de Joshua Kimmich (7e), puis une tête de Schlotterbeck sur le corner suivant (7e). Ensuite, il a arrêté une reprise du pied gauche de Kai Havertz (10e). Après ce début de match difficile, le gardien de 37 ans a continué d’impressionner, remportant un face-à-face avec Kai Havertz (39e). Il n’a cédé face à lui que sur pénalty, malgré une bonne anticipation (54e). Après une hésitation à sortir, il a concédé un second but devant Jamal Musiala (69e). Malgré la domination allemande, il a continué à réaliser des arrêts décisifs (90e). Un total de sept arrêts.
- Andersen (3) : comme toute sa défense, il n’a pas été souverain dans le domaine aérien et dans l’agressivité. Dans les premières minutes, le défenseur de Crystal Palace a perdu tous ses duels. Après un début très pénible, il s’est repris. Sa longue passe vers Christian Eriksen a été d’une précision chirurgicale et aurait pu être décisive (21e). En seconde mi-temps, il a vécu des émotions contrastées. Pensant ouvrir le score, son but a été refusé pour une position de hors-jeu de son passeur. Sur l’action suivante, il a dévié un centre de la main, entraînant un pénalty (53e). Il a également été fautif sur le second but allemand, pris de vitesse par Jamal Musiala (69e). Deux erreurs qui ont compromis les chances de qualification des Danois.
- Vestergaard (3,5) : malgré sa grande taille, proche des deux mètres, il a également été bousculé dans le domaine aérien, un domaine qu’il maîtrise pourtant habituellement. Le joueur de Leicester n’a jamais semblé serein dans cette défense. Lorsque les Danois étaient menés, il a eu du mal à gérer la vitesse de Jamal Musiala et la technique de Kai Havertz, qui ont souvent pris le dessus sur lui.
- Christensen (4,5) : le joueur du Barça a connu un début de match très délicat. Pris dans les airs et par la rapidité des attaquants allemands, il a laissé plusieurs opportunités de frappe à ses adversaires. Il a ensuite pris confiance, intervenant notamment dans les pieds de Leroy Sané (26e). Il a été le défenseur danois le moins mauvais, malgré les difficultés. Jacob Bruun Larsen (81e) l’a remplacé en fin de match.
- Bah (4) : positionné comme piston droit, le joueur n’a jamais pesé offensivement. En bloc bas, le joueur du Benfica a été plutôt solide. Cependant, quand les Allemands ont accéléré, il a laissé trop d’espace, ce dont les attaquants adverses ont profité. Victor Kristiansen (81e) l’a suppléé pour les dernières minutes du match.
- Delaney (6) : son rôle au sein de l’équipe danoise est primordial. Malgré la défaite, l’ancien joueur du Borussia Dortmund a réussi à faire le lien entre la défense et l’attaque. Il a réalisé quelques passes intéressantes vers ses attaquants, notamment en lançant Rasmus Hojlund avant la mi-temps. Christian Norgaard (69e) l’a remplacé.
- Hojbjerg (5) : en duo avec Thomas Delaney, il a davantage souffert dans la création. Si son impact défensif a été à la hauteur de l’événement, il a manqué de précision dans ses passes. Après un coup franc mal tiré de Christian Eriksen, il a eu une occasion. Il a récupéré le ballon et débordé sur le côté droit, mais son centre est passé devant le but sans être coupé (31e). Avec Christian Eriksen, il est le joueur ayant perdu le plus de ballons.
- Maehle (4) : un match insuffisant pour le piston gauche danois. Il a respecté les consignes de son coach de bloquer les possibilités de réaxer pour les Allemands. Mais il a trop perdu de duels face à Leroy Sané et Joshua Kimmich. Dans un temps fort danois, il a eu une fenêtre de tir, mais sa frappe trop croisée a fui le cadre (24e). Il n’a pas été aussi performant que lors des trois premiers matchs de la compétition.
- Skov Olsen (4) : seul changement par rapport au 11 habituel du Danemark depuis le début de l’Euro, Andreas Skov Olsen a été titularisé à la place de Jonas Wind pour jouer plus sur un côté et apporter de la percussion. Il devait aussi suppléer ses défenseurs, ce qu’il a plutôt bien fait. Sa présence offensive, en revanche, a été insuffisante avec seulement 16 ballons touchés. Il n’a pas apporté la profondeur souhaitée dans le jeu danois. Yussuf Poulsen (69e) l’a remplacé pour les vingt dernières minutes, mais il n’a pas réussi à peser sur une défense allemande en confiance.
- Hojlund (5) : l’attaquant de cette sélection danoise n’aura pas réussi à marquer de tout son Euro. Il a eu quelques petites opportunités ce soir. Trouvé en profondeur par Thomas Delaney, il a réussi à frapper mais Neuer est bien sorti (44e). Sa vista a parfois gêné la défense allemande. Recherché de nouveau dans la surface, il a enchaîné rapidement sur une frappe du gauche, mais le gardien allemand était encore une fois sur la trajectoire du ballon (67e). C’est le septième match consécutif où l’attaquant danois reste muet. Jonas Wind (81e) l’a remplacé en fin de match.
- Eriksen (5) : leader technique de cette équipe danoise, Christian Eriksen a été trop intermittent ce soir. Après une longue passe et un contrôle parfait, il a eu une occasion de marquer, mais son tir a été contré in extremis par un geste défensif de grande classe d’Antonio Rüdiger (21e). Il a mal tiré un coup franc très bien placé (31e). Il a parfois manqué de vitesse lors des attaques rapides de son équipe.