Recopa Sudamericana

Botafogo : la soirée catastrophe de l’arrogant John Textor…

Botafogo s’est incliné en finale de la Recopa Sudamericana contre le Racing Club. Et John Textor s’est encore distingué par des déclarations d’après-match qui ont fait jaser.

Par Matthieu Margueritte
5 min.
John Textor à Botafogo @Maxppp

John Textor doit gérer plusieurs incendies à la fois. En France, l’Américain a multiplié les coups de gueule pour dénoncer l’attitude et la domination de Nasser Al-Khelaïfi sur le football français. Au Brésil, la situation n’est pas plus apaisée. Botafogo a passé plus de cinquante jours sans entraîneur principal (Claudio Caçapa est venu jouer les intérimaires en attendant) et le club carioca a surtout servi à éponger les dettes de l’Olympique Lyonnais. La prime de victoire en Copa Libertadores et l’argent de la vente de Luiz Henrique au Zenit sont deux exemples ayant permis de renflouer les caisses rhodaniennes. Textor a certes déjà expliqué que les écuries de la galaxie Eagle fonctionnaient avec une caisse commune, mais à Rio de Janeiro, ce mode de fonctionnement commence à agacer, car les résultats ne suivent plus. Une situation embarrassante dans laquelle Textor a plongé lui-même la formation brésilienne.

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«Il ne se soucie de rien, il ne se soucie que de Lyon»

Hier, Botafogo disputait la finale retour de la Recopa Sudamericana, l’équivalent de la Supercoupe d’Europe. Et encore une fois, ça ne s’est pas bien passé pour O Glorioso. Battu 2-0 en Argentine le 21 février dernier, Botafogo a chuté à domicile sur le même score. Coach intérimaire depuis quelques jours seulement, Claudio Caçapa a tenté de faire son maximum. En vain. À l’issue du match, l’ancien défenseur s’est même excusé auprès des supporters cariocas. « Je suis ici depuis quinze jours. Je ne peux pas donner un diagnostic complet. Je peux parler de ces deux semaines, nous avons travaillé. Je m’excuse auprès des supporters. Nous aurions tous aimé gagner. Ce qu’il nous reste à faire, c’est travailler dur. Nous devons chérir les bons souvenirs de 2024, mais nous savons que tous les clubs travailleront dur pour battre Botafogo. Nous devons travailler beaucoup plus dur que nous ne l’avons fait pendant ces deux mois. Nous étions inférieurs. Je n’ai pas tout changé, il y a encore beaucoup de champions de l’année dernière. J’ai essayé de leur donner plus de confiance. J’ai essayé de leur parler, de leur donner de l’énergie positive, en leur disant qu’un jour la clé changerait. Maintenant, nous avons quelques semaines pour retrouver la confiance et nous sommes sûrs que nous y arriverons », a-t-il confié en conférence de presse.

Et Textor dans tout ça ? L’Américain a vécu une sale soirée. La télévision brésilienne a même capté l’instant où il a piqué une colère noire après le deuxième but argentin. Furieux, le patron de l’OL a même quitté son siège. Et ce n’est pas tout. Mécontent de la défaite des siens, il s’est débarrassé de sa médaille en la jetant dans le public. Et si l’homme d’affaires n’en a que faire de cette médaille, un jeune supporter a, quant à lui, été ravi de récupérer la breloque. Filmé par les caméras, le jeune garçon en a d’ailleurs profité pour tacler le boss de son club de coeur, confirmant ainsi le ras-le-bol des fans carioca vis-à-vis de la gestion de Textor. « Il est allé jeter la médaille, il ne se soucie de rien, il ne se soucie que de Lyon. Je garderai cette médaille pour toujours. » Textor, lui, a continué de mépriser la Recopa face aux journalistes. « La saison commence maintenant. N’oubliez pas que nous avons également construit cette équipe au début de la saison 2024 et que nous avons remporté des titres. Je travaille toujours, nous grandissons toujours, je ne me soucie pas de ces coupes marketing. »

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Textor annonce le nom de son nouvel entraîneur

Pas sûr que ce choix de communication soit le meilleur pour minimiser cette défaite auprès des supporters de Botafogo, mais John Textor adore rappeler que c’est lui le patron et qu’il a souvent raison. Ainsi, l’Américain, après avoir annoncé qu’il avait enfin trouvé son entraîneur, à savoir Portugais Renato Paiva, Textor a défendu son modèle de gestion de Botafogo. « Je confirme que M. Paiva est notre entraîneur à partir de maintenant. Je ne suis pas un président de club social, je n’ai pas besoin de participer à des élections. Je ne défends pas qu’une saison de 11 mois, je fais un investissement important dans nos joueurs, je ne vais pas les brûler comme les instances qui nous gouvernent voudraient que je les brûle. Il est donc regrettable que, maintenant que nous sommes champions d’Amérique du Sud et du Brésil en titre, ma méthode de préparation ne nous permette pas d’être prêts pour des matches et des coupes comme celle de ce soir.»

En bon donneur de leçons, Textor s’est même permis d’expliquer que le dossier de l’entraîneur, qui a énormément traîné en longueur, avait été maîtrisé. Mieux, l’Américain estime que son club n’a pris aucun retard malgré l’arrivée tardive de son nouveau coach, après avoir passé 55 jours à en chercher un. «Le « style Botafogo » que nous voulons jouer est intelligent, technique et rapide. J’ai parlé à plusieurs entraîneurs qui voulaient venir pour l’argent, pour la gloire, pour entraîner un champion. Je devais trouver quelqu’un qui soit prêt à s’entraîner et à jouer à notre manière. En fin de compte, j’ai trouvé mon homme alors qu’en 2024, je l’avais trouvé plus tard. Nous sommes donc en avance sur le calendrier. » C’est ce qui s’appelle une confiance à toute épreuve…

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