Les vérités de Leonardo Jardim sur son départ de l’AS Monaco
Viré puis rappelé par l'AS Monaco avant d'être éjecté du Rocher une deuxième fois en un peu plus d'un an, Leonardo Jardim est sorti du silence.
L’histoire et la fin de parcours de Leonardo Jardim à l’AS Monaco ne manquent pas de saveur. Inconnu du grand public à son arrivée sur le Rocher en 2014, le Portugais a su mettre l’ASM sur le sommet de la Ligue 1 et l’emmener en demi-finale de Ligue des Champions lors de cette fabuleuse saison 2016/2017. Un excellent bilan quelque peu terni par ses derniers mois surréalistes à la tête du club princier. Limogé en octobre 2018, Jardim semblait être arrivé à la fin de son cycle asémiste, avec un groupe complètement essoré. Remplacé par Thierry Henry, le technicien lusitanien est finalement rappelé au chevet de Monaco en janvier 2019 avant d’être remercié une seconde fois un peu moins d’un an plus tard.
Un scénario rarement vu au sein d’un club d’un tel standing, mais que l’actuel vice-président monégasque Oleg Petrov a indiqué ne pas regretter, et ce, malgré les critiques logiques de la gestion asémiste puisque Jardim est donc parti du club avec deux chèques de plus de 7 M€ en un peu plus d’un an. Quelques jours après son éviction (et son remplacement par l’Espagnol Roberto Moreno), l’ancien entraîneur du Sporting Portugal a choisi de sortir du silence dans un entretien accordé à L’Equipe. Une interview durant laquelle son attachement au propriétaire de l’ASM, Dmitri Rybolovlev est très palpable. Ce que l’on ne pas peut vraiment dire avec Petrov. « Sincèrement, de mon côté, je n'ai jamais senti que j'étais son entraîneur. À ses yeux, j'ai toujours été l'entraîneur du président et peut-être de Vadim (Vasilyev), avant. La décision qui a été prise, c'est un peu la conséquence de cela. »
Jardim avait menacé de partir l'été dernier
Conscient que ses rapports avec la nouvelle direction ont pesé sur la (deuxième) fin de son histoire d’amour avec Monaco, Jardim révèle toutefois qu’il a menacé de quitter le Rocher à la mi-août, à l’heure où son équipe végétait dans la zone rouge du classement et qu’aucun renfort significatif n’était arrivé. « La réponse du club, celle de monsieur Dimitri, je pense, ça a été non : « On sait bien que l'équipe a besoin de plus de joueurs, et d'ici à la fin du mois on va essayer de recruter les deux ou trois joueurs que vous voulez. » C'est alors que sont arrivés Bakayoko, Slimani, Maripan, pour équilibrer l'effectif. » Un coup de pression payant qui a ensuite permis à l’équipe de Wissam Ben Yedder de remonter au classement et d’atteindre la septième place à la trêve, à seulement cinq points du podium.
Cependant, les rumeurs annonçant le désir de Petrov de virer Jardim n’ont jamais cessé. Même après la démonstration asémiste lors du dernier match de l’année 2019 face au LOSC (victoire 5-1). D’ailleurs, Jardim avoue qu’après ce résultat, il ne s’attendait pas vraiment à démarrer l’année 2020 au chômage, même s’il avoue qu’il sent à ce moment « qu'il se passe quelque chose » qu’il ne peut pas contrôler. Au final, le couperet tombera juste après Noël. « Après Noël, Oleg m'a appelé pour me donner rendez-vous. À ce moment-là, oui, je suis presque sûr de ce qui va se passer. (…) Il m'a seulement dit que c'était à sa demande que le président avait pris cette décision. » Finalement écarté, Jardim s’en est allé avec le coeur un peu moins lourd qu’en 2018 car il laisse une ASM loin de la zone de relégation. Il attend désormais de pouvoir parler à M. Rybolovlev pour tourner la page monégasque, non sans avoir fait une dernière rectification au sujet des deux chèques qu’il a encaissés. Deux chèques pour lesquels les sommes évoquées « ne sont pas exactes » et qu’il a « coûté moins cher » que d’autres coaches passés par la Turbie.
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