Ligue 2

National : un minot de l’OM raconte son calvaire

Najib Ammari vit un véritable calvaire à Rouen. Interrogé par nos confrères du Phocéen, l’ailier prêté en National par l’Olympique de Marseille raconte sa douloureuse expérience rouennaise.

Par Sébastien DENIS
3 min.
Olympique Marseille Abdel Slem Billel Omrani @Maxppp

Le bonheur est dans le prêt. Cet adage bien connu dans le football se révèle souvent comme véridique. Les grands clubs français et européens n’hésitant plus à prêter leurs jeunes pépites dans les divisions inférieures pour les endurcir. Le cas d’André Ayew, prêté à Arles-Avignon en L2 avant de revenir plus fort à l’OM il y a quelques années, ou le prêt d’Adrien Rabiot cette saison à Toulouse en sont les parfaits exemples. A contrario, le prêt pour s’avérer catastrophique et un jeune talent peut se retrouver dans une bien mauvaise situation sportive et morale. C’est ce qui arrive à l’espoir marseillais Najib Ammari.

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S’il n’est pas le joueur marseillais formé au club le plus célèbre, cet ailier de 20 ans vit un véritable calvaire à Rouen. Parti en National gagner en expérience et en temps de jeu, ce dernier n’a disputé que 7 petites minutes depuis son arrivée à Rouen en septembre dernier. Interrogé par Le Phocéen, il raconte son expérience catastrophique au sein du club rouennais. « À la base, Didier Ollé Nicolle m’a fait venir pour jouer. Il m’a dit qu’il m’avait vu jouer contre Sion et Benfica, que j’étais un joueur d’avenir. Donc, j’ai refusé le Red Star et Luzenac pour jouer la montée avec Rouen. Marseille a donné son accord parce qu’il y avait aussi une promesse au niveau du temps de jeu. Après oui, je me suis blessé. Je me suis préparé pendant la trêve comme un fou. Depuis d’ailleurs, je m’entraîne deux fois par semaine avec l’Insep pour travailler mon explosivité avec des athlètes qui vont faire les JO. J’ai eu sept minutes contre Marseille (NDLR : en coupe de France le 30 janvier dernier). Mais après ce match, je n’ai pas eu l’occasion de m’exprimer. Et aucune raison valable. C’est compliqué et incompréhensible. »

Mis à l’écart à la suite d’un tacle rugueux à l’entraînement, Ammari en vient à regretter la CFA 2 du club phocéen. « J’aurais pu aider l’équipe réserve à monter. L’entraîneur de Rouen avait eu Monsieur Anigo pour valider le prêt, il a promis du temps de jeu, sinon je ne serais pas parti. J’avais eu une discussion avec le coach aussi. Élie Baup m’avait dit que j’avais des qualités, mais que j’avais certaines absences dans les matchs, et que ça ne pouvait se gommer que par du temps de jeu. Au final, quoiqu’il arrive, ça fera une saison gâchée », a-t-il expliqué avant de lâcher des propos terribles à l’encontre de son entraineur, Didier Ollé Nicolle. « Vu comment on me traite ici, vu comment l’entraîneur me parle, à me dire "ferme ta gueule" ou "casse-toi le Marseillais"… C’est indigne d’un entraîneur pro. J’ai eu la chance de côtoyer Didier Deschamps et Élie Baup, je ne les ai jamais vus insulter un joueur, surtout un jeune qui débute. » À la vue de ses déclarations, Ammari devrait terminer sa saison dans les tribunes avant de faire son retour à l’OM. Malheureusement pour lui, il s’agit d’une année de perdu et s’il sortira endurci de cette terrible épreuve, son manque de temps de jeu pourrait lui être fatal quant à son avenir à l’OM. Comme quoi, on sait ce que l’on perd, mais rarement ce qu’on gagne à quitter son club formateur.

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