Cameroun : le rassemblement vire au grand n’importe quoi !

Par Aurélien Macedo
3 min.
Samuel Eto'o lors du trophée The Best 2019 @Maxppp

Dans une situation compliquée avec une lutte interne entre son gouvernement et sa fédération, la sélection camerounaise vit des jours compliqués. Après le quiproquo musclé entre le président Samuel Eto’o et le sélectionneur Marc Brys, ce dernier vient de passer un nouveau coup de gueule.

Le football camerounais n’est pas dans sa meilleure période. Huitièmes de finaliste de la dernière Coupe d’Afrique des Nations, les Lions Indomptables font face à une lutte interne entre le gouvernement et le président de la fédération Samuel Eto’o. Ce dernier s’est d’ailleurs fortement clashé avec son sélectionneur Marc Brys qui avait été choisi par le ministère des Sports du pays. «Je suis président Monsieur. Si vous voulez travailler avec nous… Non? vous êtes entraîneur parce que je vous ai nommé, vous n’êtes pas entraîneur parce que quelqu’un d’autre vous a nommé. Vous avez fait beaucoup de manquements donc je vous prie de rester dans cette réunion. Si vous ne restez pas, je vais être obligé d’interroger mon comité exécutif […] Maintenant je suis président, vous ne parlez pas comme ça. Asseyez-vous maintenant, on va travailler. Arrêtez un peu ce bordel. Vous pensez que vous êtes dans quel pays Monsieur ? Je peux faire ça en Belgique ? Comment vous pouvez faire ça au Cameroun ? J’étais un très très grand joueur», avait déclaré l’ancien joueur du Barça à son coach.

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Mis à pied, Marc Brys avait alors répondu : «là, il est clairement allé trop loin. Je travaille pour le ministère des Sports, pas pour la fédération.» Finalement, tout semblait s’arranger puisque Samuel Eto’o s’était excusé et avait décidé de redonner à Marc Brys la main dans ses fonctions de sélectionneur. «Je ne vais pas être long, je commence par présenter des excuses. Lors de notre première malheureuse rencontre, il y a eu beaucoup d’émotions. Je préfère le dire comme ça. (…) Je suis content d’avoir échangé avec le coach. On a des convictions, on ne changera pas. On travaille depuis 2 ans pour donner ce qu’il y a de meilleur. Il était important de maintenir le cap pour le Cameroun. Je m’excuse pour la dernière fois. On n’a plus beaucoup de temps, car ils doivent tout faire pour qu’on gagne. Je vous demande d’être indulgent. On est un peuple fier et qui aime les victoires. Il faut donner le temps au sélectionneur. Coach, nos destins sont liés et vous pourrez me compter parmi vos soutiens. Tant que le Cameroun gagne, le président que je suis n’aura pas de problèmes de cheveux» avait ainsi déclaré Samuel Eto’o.

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Les joueurs n’ont toujours pas d’équipement

On pensait alors la situation apaisée et le conflit terminé au sein de la sélection camerounaise. Cette dernière aura d’ailleurs deux matches importants dans les jours à venir avec la réception du Cap-Vert le samedi 8 juin et un déplacement en Angola le mardi 11 juin. Deux pays qui sont à la lutte avec le Cameroun pour la qualification pour la Coupe du monde 2026 et contre qui les Lions Indomptables n’ont pas vraiment le droit à l’erreur. Le rassemblement est pourtant déjà en train de tourner au fiasco. Hier, les joueurs ont été accueillis par deux staffs différents, celui de la fédération et celui du ministère des Sports. Les membres de la Fécafoot n’ont pas pu accéder aux chambres des joueurs, car les forces de l’ordre leur ont bloqué l’accès. La fédération n’a alors pas donné aux joueurs leur équipement. Un véritable imbroglio qui a donné le ton sur la situation.

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Le sélectionneur Marc Brys a alors passé un sacré coup de gueule au micro de RIS Radio : «on n’a pas de ballons, on n’a pas de matériel, on n’a pas d’équipements. Est-ce que tu penses que le stage se passe bien ? Ça ne se passe pas bien. Déjà deux jours que c’est comme ça. C’est du jamais vu. Ça fait 26 ans que je suis dans cette profession et je n’ai jamais vu ça. On doit, pour le public, les habitants, les 30 millions de Camerounais, prouver que même s’il y a des gens qui veulent nous perturber, nous allons nous battre pour le pays.» Une lutte interne qui pénalise totalement la sélection et qui prend en otage l’équipe du Cameroun. La fédération et le gouvernement camerounais vont vite devoir trouver un terrain d’entente s’ils ne veulent pas courir à la catastrophe…

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