Longtemps décevant dans le jeu et maladroit aux avant-postes, le Paris Saint-Germain a arraché une courte victoire sur le fil face à Gérone (1-0), ce mercredi pour son entrée en lice en Ligue des Champions.
Un peu plus de quatre mois après le crève-cœur vécu contre Dortmund en demi-finale de Ligue des Champions dans ce même Parc des Princes (1-0, 2-0 score cumulé), le PSG avait rendez-vous avec Gérone, bizuth dans l’épreuve, ce mercredi. Dans les faits, il s’agissait bien d’une rencontre de C1, dans l’application, on trouvera à redire. Cette fois, Paris n’aura pas frappé les montants à 4 reprises, mais il n’aura pas cadré beaucoup plus (6 tirs cadrés sur 27 frappes, mais pas un seul en première période). Ils pourront finalement rendre grâce à Gazzaniga, auteur d’une vilaine erreur dans les derniers instants de la rencontre, et qui aura permis à Paris de s’imposer (1-0). En première période pourtant, les hommes de Luis Enrique ont longtemps déçu, frustré. Une frappe contrée de Warren Zaïre-Emery (13e), une autre trop croisée de Marco Asensio (14e) après une belle action du Français - l’un des rares à tenter de mettre un peu de vie dans cette rencontre - et enfin une dernière tentative détournée de Fabian Ruiz (28e). Et puis après ? Une séquence de conservation de balle de 2 minutes 30 des Catalans sans que les Parisiens soient capables d’y mettre fin, et puis cette sortie sur blessure de Marco Asensio avant la pause.
Certainement recadrés par Luis Enrique à la pause, les Parisiens revenaient avec de meilleures intentions, mais pas de quoi sauter au plafond non plus. Les moments de chaleur s’intensifiaient, d’abord avec cette frappe (enfin cadrée) de Fabian Ruiz, mais trop molle pour inquiéter Gazzaniga, ou cette tentative de Hakimi. De son côté, Safonov se détendait bien sur une tête espagnole. La plus grosse situation était tout de même parisienne. Lancé dans la profondeur par Kolo Muani, Ousmane Dembélé avait un boulevard jusqu’au but, mais gâchait finalement une énorme occasion. Plutôt que de servir Barcola, ou de tirer, il avançait tête dans le guidon avant d’être rattrapé par un défenseur adverse dans sa surface. Ce moment fort parisien s’achevait avec une tentative de Dembélé, encore, mais sa frappe du gauche heurtait successivement Gazzaniga et la barre transversale (62e). Le but se refusait à Randal Kolo Muani une dizaine de minutes plus tard sur corner, puis en fin de rencontre, lorsque sa frappe dans un angle fermé, après une merveille de contrôle orienté, fuyait le cadre (82e). À son tour, Hakimi butait sur un Gazzaniga héroïque (87e). Finalement, ce même Gazzaniga sabordait son équipe sur un centre anodin de Nuno Mendes dans les derniers instants (91e). Ce fut laborieux, mais Paris l’a fait. Néanmoins, il faudra montrer un autre visage pour espérer repartir de l’Emirates avec un résultat, dans deux semaines, contre Arsenal.
L’homme du match : Nuno Mendes (6,5) : pas assez tranchant en première période, il a haussé son niveau de jeu après la pause pour animer son couloir. Sa débauche d’énergie en seconde période a porté ses fruits. À l’issue d’un débordement côté gauche, le Parisien a centré fort en direction du but de Gazzinaga, forçant ce dernier à commettre l’irréparable sur sa prise de balle (90e). De bon augure pour le principal concerné qui a permis à son écurie de sortir du piège tendu par Girona et de débloquer son compteur dans cette Ligue des Champions. Défensivement, il s’est plutôt bien comporté avec replis défensifs autoritaires.
PSG :
- Safonov (5,5) : Donnarumma blessé, le Russe disputait ses premières minutes sous les couleurs parisiennes. Restée sur le banc jusqu’ici, la recrue estivale n’a pas eu grand-chose à faire en première période, outre ce centre fuyant de Miguel. Et quand il a été sollicité au retour des vestiaires, il a su répondre présent en boxant une tête de Stuani (52e).
- Hakimi (3,5) : brillant contre Brest, le Marocain a incarné une grande déception ce soir. Brouillon défensivement, notamment en début de rencontre à l’image de sa perte de balle devant Gil puis de son pied haut devant l’ailier espagnol (3e), le latéral droit parisien a été beaucoup trop discret offensivement. Il faut dire que sa relation avec Dembélé n’a pas du tout fonctionné, particulièrement en première période où il a parfois reproché à son partenaire de marcher sur ses plates-bandes. Habituellement précis sur ses centres, le Parisien a peiné à trouver le juste équilibre entre puissance et précision, expliquant un certain déchet.
- Marquinhos (5,5) : ménagé par son entraîneur après son retour de sélection, le Brésilien débutait logiquement dans l’axe de la défense parisienne. Devant son public, le capitaine parisien a tenu son rang en montrant de la personnalité dans ses interventions malgré un avertissement écopé très tôt dans la rencontre pour un coup de coude involontaire sur Miguel. Dans la profondeur, il a été précieux pour couvrir ses coéquipiers. En outre, il a été très bon dans sa lecture du jeu.
- Pacho (5,5) : préféré à Beraldo en défense centrale, l’ancien joueur de Francfort entendait confirmer les bonnes impressions laissées en Ligue 1. Sans crever l’écran, l’Équatorien a été attentif sur les déplacements de Stuani. Très appliqué dans ses efforts défensifs avec un bel impact dans les duels et précis dans ses relances, le joueur de 22 ans a été à son avantage pour permettre à son équipe de casser le pressing adverse.
- Nuno Mendes (6,5) : voir ci-dessus.
- Zaïre-Emery (5) : préféré à Joao Neves pour accompagner Vitinha et Ruiz, le Français a montré un visage intéressant. Plutôt à son avantage sur le plan technique, le jeune Parisien a fait le travail pour se défaire du pressing adverse. Avec ses qualités qui lui sont propres, il a su se projeter pour casser des lignes par ses projections et trouver des ouvertures dans la défense espagnole comme sur son tir puissant du droit, dévié par Krejci en début de partie (11e).
- Vitinha (4,5) : remis de sa blessure à la cheville et opérationnel pour ce premier rendez-vous européen, le Portugais n’aura pas réussi à porter son équipe ce soir. Plutôt neutre en première période, sans doute endormi par le faux rythme imposé par les Espagnols, le Lusitanien a rectifié le tir en seconde période en se montrant beaucoup plus disponible pour ses partenaires afin d’apporter un peu plus de créativité dans le secteur offensif. Remplacé par Lee Kang-In (63e). Dans la lignée de sa prestation livrée contre Brest, le Coréen a tenté d’impulser un peu de dynamisme au milieu de terrain.
- Ruiz (4) : relancé au milieu de terrain, l’Espagnol a souffert dans le duel et n’a pas eu l’influence escomptée dans le jeu. Si Luis Enrique pensait se servir des qualités techniques de son joueur pour contrer le pressing adverse, le principal concerné a joué avec le frein. Loin des standards affichés avec la Roja lors de l’Euro 2024, l’Ibère n’a pas toujours fait les bons choix et ses transmissions ont régulièrement manqué de précision. Remplacé par Joao Neves (63e), intéressant dans ses transmissions.
- Dembélé (3) : arme fatale du PSG face à Brest le week-end dernier à l’image de son doublé, le Tricolore a éprouvé des difficultés à exister sur le front de l’attaque francilienne. Brouillon sur le plan technique, le Parisien n’a pas été en mesure de déjouer la stratégie de Girona avec deux ou trois joueurs sur lui pour l’empêcher de se rapprocher des buts de Gazzaniga. Muselé, il a eu tendance à forcer son jeu comme sur cette tentative totalement dévissée aux 18 mètres (38e). Au retour des vestiaires, il est retombé dans ses travers en terme d’efficacité. Lancé dans la profondeur par Kolo Muani, le Parisien a choisi la solution individuelle… pour finalement être repris à la régulière par Krejci et ainsi gâcher une énorme occasion (54e). Frustré par Gazzaniga qui dévie sur sa barre (62e) et échouant par la suite à de multiples reprises, il est remplacé par Lucas Beraldo (90e+2) au sortir d’une prestation très décevante.
- Barcola (3,5) : le Parisien était appelé à prendre ses responsabilités aux avant-postes après un début de saison tonitruant. Mais à l’instar de son match contre Brest, l’international français nous a laissé sur notre faim. Avec beaucoup de réussite, il est parvenu à semer la zizanie dans la défense espagnole sur son premier ballon (2e). Mais par la suite, plus rien. Tentant d’exploiter sa pointe de vitesse sur certaines séquences, il n’a pas été en mesure de faire la différence. Loin de représenter une réelle menace pour une formation de Girona compacte défensivement et très appliquée, l’ancien Lyonnais a traversé la seconde période comme une ombre, snobé par Dembélé qui aurait grandement dû s’appuyer sur lui pour décanter la situation. Remplacé par Désiré Doué (62e), qui s’est distingué par sa capacité à se projeter dans le camp adverse.
- Asensio (non noté) : positionné dans l’axe de l’attaque parisienne, l’ancien Madrilène a fait illusion durant la première demi-heure malgré une volonté de décrocher pour proposer des solutions et cette unique occasion hors-cadre sur une magnifique talonnade de Zaïre-Emery (13e). Touché à la cuisse, il a été contraint de céder sa place à Randal Kolo-Muani (4). Propulsé dans le match, l’ancien Nantais a délivré un caviar pour Dembélé, qui s’est loupé. Symbole d’une attaque parisienne impuissante, l’international français a eu le mérite de tenter sa chance sans pour autant accrocher la cible, à l’image de son tir trop croisé qui est venu mourir à quelques centimètres du cadre (82e). Une certaine maladresse dans le dernier geste qu’il devra gommer dans les semaines à venir.
Girona
- Gazzaniga (4) : Après avoir vécu une première mi-temps tranquille face à des Parisiens peu inspirés, l’Argentin aura été impérial face au réveil parisien au retour des vestiaires. Auteur d’un arrêt de grande classe sur la frappe d’Ousmande Dembélé qui prenait le chemin de la lucarne (62e), Gazzaniga a multiplié les parades pour maintenir Gérone dans le match (6 arrêts). Sur les bases d’une rencontre parfaite, son erreur de main incroyable dans le temps additionnel (90+1) vient tout gâcher et coûter la victoire à son équipe.
- Arnau Martinez (5) : Appliqué défensivement face à un Bradley Barcola moins en vue qu’à l’accoutumée. Arnau Martinez a peut-être enfin trouvé la solution pour stopper le Français, parfait dans ses interventions et mordant au duel (4/4 remportés en première période, 8/13 au coup de sifflet final), le joueur de 21 ans a délivré une prestation solide défensivement sur son côté jusqu’à la sortie de l’ancien Lyonnais. Son match s’est compliqué après l’entrée de Désiré Doué sur son côté, il se fait également dépasser sur le débordement de Nuno Mendes à l’origine du but parisien.
- David Lopez (5) : après son match cauchemardesque le week-end dernier face au Barça, l’Espagnol s’est bien repris ce soir pour sa première en Ligue des Champions. Présent dans les duels et assez serein face à une attaque parisienne endormie en première période, il a tenu son rang en seconde mi-temps malgré les accélérations parisiennes et son manque criant de vitesse. Sans être brillant, le numéro 5 catalan n’a finalement jamais failli malgré la bonne entrée de Kolo Muani.
- Krejci (5) : Averti dès la 19e minute, le Tchèque a parfaitement su gérer sa rencontre malgré la menace. Parfait à la relance face au faible pressing parisien (41/44 passes réussies), il a apporté une stabilité intéressante dans la défense catalane. Auteur d’un retour sensationnel sur Ousmane Dembélé lancé seul en contre (54e), il sauve les siens d’une ouverture du score parisienne toute faite. Comme le reste de sa défense, il ne peut rien sur le but parisien, mais subit l’erreur de son portier pourtant impérial jusque-là (90+1).
- Miguel Gutierrez (5) : Ousmane Dembélé va faire des cauchemars du défenseur gauche espagnol cette nuit. Le latéral formé au Real Madrid n’a jamais été pris à défaut par l’international français. Toujours bien placé et impeccable dans sa couverture, le joueur d’habitude très offensif s’est mué en un défenseur de haut niveau face à l’international français.
- Romeu (4,5) : précieux à la récupération en début de rencontre, l’ancien Barcelonais a perdu plusieurs ballons dans les zones dangereuses en première mi-temps. Le besogneux milieu de terrain a continué de mettre de l’impact au cœur du jeu (5 tacles, 11 duels disputés). Toujours aussi agressif, Romeu a souvent été à la limite ce soir dans ses interventions et a même reçu un carton jaune.
- Ivan Martín (4) : Volontaire, mais trop neutre, le gaucher de 25 ans n’est pas parvenu à peser sur la rencontre. Dans son profil de box-to-box aux côtés du très défensif Oriol Romeu, l’Espagnol a multiplié les courses dans un sens comme dans l’autre, un peu pour rien. Remplacé par John Solis (65e), transparent face à la pression parisienne.
- Van de Beek (3) : positionné en tant que milieu avancé, le Néerlandais a eu du mal à être trouvé toute la soirée. Avec seulement sept passes réussies en une heure passée sur la pelouse, l’ancien de l’Ajax Amsterdam a été fantomatique face au milieu du PSG. Remplacé par Christian Portu (57e), qui n’aura rien apporté.
- Tsygankov (3,5) : assez effacé, l’ancien joueur du Dynamo Kiev n’a pas su apporter la folie nécessaire pour déséquilibrer la défense parisienne sur son côté droit. Bien muselé par Nuno Mendes lorsqu’il a tenté de déborder, Tsygankov aura délivré une prestation bien fade jusqu’à sortie (0 tir, 0 dribble tenté). Remplacé par Alejandro Frances (88e), qui se sera contenté de défendre jusqu’à l’ouverture du score parisienne.
- Stuani (3) : que ce fut dur pour l’Uruguayen. Avec une seule passe réussie et quatre pertes de balles, l’avant-centre de 37 n’aura pas su bonifier un seul des dix petits ballons qu’il a touchés en première période, bien au contraire. Toujours aussi effacé au retour des vestiaires, l’attaquant de 37 ans n’a pas su élever son niveau pour permettre à son équipe d’amener du danger sur les buts de Safonov. Remplacé par Arnaut Danjuma (57e). Le Néerlandais n’a eu aucun ballon chaud à jouer en attaque, mais aura fait les efforts défensivement.
- Gil (6) : la belle éclaircie de la soirée côté Gérone. Précis sur chacune de ses prises de balle, l’ailier de 23 ans a réalisé un excellent match dans l’utilisation du ballon, se sortant à plusieurs reprises de situations compliquées grâce à sa qualité technique. Disponible entre les lignes et avec une volonté constante d’effacer son vis-à-vis, il n’aura manqué qu’un but à l’ancien joueur de Tottenham pour réaliser la rencontre idéale. Remplacé par Yaser Asprilla (65e). Sevré de ballons, le crack colombien n’aura jamais eu l’occasion de faire de différences.
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