En s’imposant face à Angers ce samedi (1-0), le PSG a décroché le 13e titre de champion de France de son histoire. Un succès acquis grâce à un nouveau but de Désiré Doué.

Ce samedi, le PSG pouvait officiellement s’offrir son 13e titre de champion de France de son histoire. Invaincus cette saison en Ligue 1, les Parisiens avaient à cœur de poursuivre sur leur lancée face à Angers sous le soleil agréable de la capitale. Pour y parvenir, Luis Enrique a décidé de sortir l’artillerie lourde, et ce, malgré le rendez-vous en quarts de finale de Ligue des Champions face à Aston Villa mercredi prochain. Ainsi, outre les titularisations de Warren Zaïre-Emery et Gonçalo Ramos, Luis Enrique a décidé d’aligner son onze type. Pour autant, son équipe n’aura sûrement pas répondu à ses attentes en première période.
Plus brouillons qu’à l’accoutumée et moins inspirés offensivement, les coéquipiers de Khvicha Kvaratskhelia ont eu du mal à se créer de réelles occasions lors du premier acte. Pire encore, le club de la capitale a montré quelques lacunes défensives assez inquiétantes en s’exposant beaucoup en contres. Sur l’un de ces derniers, Esteban Lepaul s’est même écroulé dans la surface francilienne suite à une intervention de Willian Pacho (12e). Pas de penalty selon Marc Bollengier. En place, les Scoïstes ont encore poussé et Farid El Melali aurait pu ouvrir la différence mais l’Algérien a finalement vu sa frappe être contrée (30e). Dominateur, le PSG a eu un léger sursaut d’orgueil en fin de premier acte mais un Gonçalo Ramos maladroit (31e) et un Yahia Fofana solide sur sa ligne (35e) ne leur ont pas permis de concrétiser cette supériorité assez stérile.
En seconde période, les coéquipiers de Désiré Doué sont revenus avec de meilleures intentions offensives. Plus incisifs, les Parisiens n’ont pas tardé à débloquer la situation grâce à l’ancien Rennais, intenable ces dernières semaines. Après un sacré débordement de Kvaratskhelia sur Bamba, Désiré Doué était à la réception d’un centre du Géorgien pour finir d’une volée du droit (1-0, 55e). Désormais sereins, même s’ils étaient déjà virtuellement champions avec un nul, les Franciliens ont continué d’accélérer, submergeant totalement leurs adversaires. Quelques minutes après l’ouverture du score de Doué, Fabian Ruiz aurait pu doubler la mise mais sa tentative surpuissante n’a pas fait mouche (60e).
De plus en plus éteints au fil des minutes, les Angevins n’ont pas su trouver les ressources techniques et mentales pour revenir dans la partie face à des Parisiens techniquement supérieurs. En balade dans cette journée agréable tant climatiquement que sportivement, les Parisiens ont continué de se faire plaisir à l’instar d’Achraf Hakimi (80e) ou Ousmane Dembélé (88e). Finalement, avec une seconde période maîtrisée d’une main de maître, le PSG est allé officiellement chercher son 13e titre de champion de France après une victoire étriquée contre Angers (1-0). Invaincus en Ligue 1 au bout de 28 journées, les Parisiens peuvent donc se tourner sereinement vers la suite de leur aventure en Ligue des Champions et peuvent aussi aller chercher cet objectif d’invincibilité en Ligue 1 à six journées de la fin du championnat. De son côté, Angers va devoir continuer de batailler pour le maintien en pointant à une 14e place dangereuse à ce stade de l’année.
L’Homme du match : - Désiré Doué (7) : comme contre l’ASSE le week-end dernier, l’international tricolore a manqué d’impact en première période. Il a souvent joué tête dans le guidon, et même si ses dribbles ont parfois créé des différences, sa maladresse dans l’avant-dernière passe l’a rattrapé. Puis en seconde mi-temps, c’est lui qui a sonné la révolte en reprenant un centre de Kvaratskhelia au second poteau pour son 5e but de la saison en L1 (57e). Ce qu’on ne peut pas lui reprocher, c’est de vouloir, sans relâche, créer du doute chez l’adversaire. Et pour ça, il a plus d’une corde à son arc. On a souvent vu les Angevins défendre sur les talons avec lui. Remplacé par Neves (67e).
PSG
- Donnarumma (6) : il a été au chômage technique pendant presque tout le match. Juger sa prestation reviendrait surtout à juger son jeu au pied, plutôt rassurant ce soir même s’il n’a pas réellement été mis sous pression. Il n’a pas eu à réaliser le moindre arrêt de la rencontre.
- Hakimi (6,5) : avec un peu plus de présence de ses partenaires dans la surface, il aurait pu boucler son match avec, a minima, deux passes décisives. Animateur de son couloir droit, le Marocain a créé de l’incertitude sur presque toutes ses montées. Malheureusement, ses centres dans les bonnes zones et ses courses n’ont pas toujours été récompensées. Il se fait dévorer par Raolisoa au retour des vestiaires.
- Marquinhos (7) : un match globalement solide pour le joueur (désormais) le plus titré de l’histoire du championnat de France avec 10 sacres. Les attaquants angevins se sont souvent cassés les dents en tentant de le prendre de vitesse, et il a enrayé plus d’une situation grâce à sa lecture du jeu. Un capitaine fiable, qui entre un peu plus dans le grand livre du Paris Saint-Germain.
- Pacho (4) : on ne tirera évidemment pas de conclusions définitives sur un match raté, qui reste insignifiant au regard de la très belle saison de l’Équatorien. Mais on peut quand même dire que Pacho a traversé de nombreux trous d’air ce soir. Sa première grosse intervention dans sa surface est litigieuse (12e), et les autres ont été assez inquiétantes. Plusieurs glissades, des moments d’absence, et une fragilité à laquelle il ne nous avait pas habitués dans les duels. Un retour en patron néanmoins (53e). Remplacé par Nuno Mendes (63e).
- Hernandez (5,5) : plusieurs situations angevines sont venues de son côté en première période, mais il n’a pas non plus été dépassé. Dans l’engagement, il a laissé son corps en caution, comme souvent, et il a mis énormément de volonté, même trop à certains moments. Des fautes parfois évitables, des choix parfois discutables, et des montées assez rares, si on doit lui reprocher quelque chose. Mais un match, dans l’ensemble, appliqué.
- Zaïre-Emery (4,5) : il a soufflé le chaud et le froid. Dans cette configuration d’attaque-défense et avec autant de liberté, il ne peut pas se permettre d’être aussi neutre avec le ballon, au même titre que Fabian Ruiz. Souvent en retard dans les duels (3 gagnés sur 7), il a aussi manqué de personnalité sur certaines séquences, comme lorsqu’il choisit la passe pour Ruiz plutôt que le tir (49e). Il est l’auteur d’un magnifique centre pour Ramos, qui doit finir au fond des filets (32e). Remplacé par Mayulu (84e).
- Vitinha (6,5) : le meilleur milieu parisien ce soir. On peut lui reprocher ce surplus de fantaisie à certains moments où le jeu ne demande pas forcément de dribbler, mais son influence tranche complètement avec celle de ses deux coéquipiers du milieu. C’est lui qui a fait le lien entre le milieu et l’attaque, et c’est lui qui a créé le danger, tantôt par ses passes, tantôt par cette frappe exceptionnelle repoussée par Fofana en première période. Il a réussi 124 passes sur 126.
- Ruiz (4,5) : une première mi-temps assez quelconque. On ne l’a jamais vu prendre le jeu à son compte, et ses projections n’ont rien donné non plus quand son équipe cherchait la solution. Des choix très tièdes, des touches en trop, mais quelques ballons chauds récupérés. Il réalise une superbe demi-volée repoussée par Fofana (59e). Remplacé par Barcola (63e), très remuant et à l’origine de plusieurs situations. Il est presque passeur décisif pour Hakimi après avoir remonté des dizaines de mètres balle au pied (80e).
- Doué (7) : voir ci-dessus
- Ramos (3,5) : il doit être bien plus saignant, bien plus méchant. On sait qu’il ne sera jamais cet attaquant participatif dans le jeu, mais son impact doit se mesurer à ses buts et ce soir, il aurait dû en inscrire au moins 1. Problème : il n’a jamais su se situer par rapport à la cage angevine. Deux têtes non cadrées (32e, 36e) en première période, puis des miettes. Remplacé par Dembélé (63e), électrique dès son entrée, mais globalement trop imprécis. Il doit mieux doser sa passe sur cette situation de but (66e). Un numéro génial dans la défense angevine, mais finalement gâché.
- Kvaratskhelia (5,5) : on sait la difficulté de perforer un bloc bas et compact comme celui d’Angers ce soir, mais dans ce genre de configuration, c’est de lui qu’on attend que la lumière apparaisse. En première période, il a souvent ramé, se rendant coupable de mauvais choix et d’imprécisions. Ses décrochages très bas disaient beaucoup de son impuissance, puis il a débloqué la situation sur un éclair avec ce centre téléguidé à destination de Doué (57e). Il doit faire mieux dans le dernier geste (48e, 91e).
Angers
- Fofana (7) : malgré l’ultra-domination francilienne, le portier du SCO a dû attendre la 23e minute pour toucher le cuir : Hakimi envoyait un centre-tir, que l’Ivoirien repoussait. Visiblement à l’aise balle au pied, il tentait une petite folie en feintant deux attaquants adverses devant son propre but, avec brio (38e). Au cours d’un premier acte durant lequel ses cages n’étaient paradoxalement que peu visées, il captait ensuite une frappe contrée de Doué (43e). Mais ce qui devait arriver arriva. Peu de temps après le retour des vestiaires, il s’inclinait face à l’international français, sur une situation sur laquelle il ne pouvait rien (55e). Pas abattu, il réalisait une superbe horizontale pour empêcher Ruiz de doubler la mise (60e). Il permettait à son équipe de garder espoir en intervenant devant Hakimi (80e).
- Raolisoa (5,5) : alors que les locaux n’ont pratiquement jamais lâché le ballon, le Français a souvent tenté de sortir sur le porteur pour le gêner, sans grand succès. Bien en place sur son côté, il n’a pas beaucoup été inquiété par Kvaratskhelia, qui a souvent préféré rentrer dans l’axe. En attaque, il n’a pas tenté de montée au cours du premier acte, mais a offert plusieurs courses lors du second, sans grand succès. Un apport offensif qui a toutefois laissé de l’espace dans son dos.
- Bamba (5) : lui aussi a réussi à évoluer à un niveau correct au Parc des Princes. Moins sollicité que ses deux partenaires en défense centrale en première mi-temps, c’est toutefois lui qui perdait le ballon permettant l’ouverture du score des locaux (54e). Il est néanmoins parvenu à se montrer solide lorsque besoin était. À noter son calme lorsqu’il était en possession du ballon, puisqu’il a réussi la totalité de ses relances au cours de la première mi-temps.
- Lefort (5) : la défense angevine a terriblement souffert, mais il est souvent parvenu à mettre son grain de sel pour empêcher les Parisiens de conclure leurs actions, à l’image de ce contre sur une frappe de Doué à l’entrée de la surface (9e). Présent tout au long du match, il n’a rien à se reprocher sur le but de Doué (55e), et a continué de faire le dos rond durant la deuxième période.
- Hanin (5) : l’ancien du Paris FC a lui aussi globalement tenu la baraque. Acculé dans sa surface de réparation, il a peu tremblé, malgré les nombreuses vagues parisiennes. Solide au duel, il était notamment présent pour empêcher Ramos de placer une tête à bout portant (40e). Malheureusement pour lui, il est en retard pour empêcher Doué de marquer (55e). Averti d’un carton jaune (14e).
- Ekomié (3) : que ce fut dur pour le latéral gauche. Face à Désiré Doué, le Gabonais a terriblement souffert. Souvent pris de vitesse et dribblé par son vis-à-vis, il a vu l’écrasante majorité des offensives parisiennes venir de son côté, sans presque jamais pouvoir les stopper. Sur le plan offensif, il a été forcé à prendre davantage son couloir après l’ouverture du score, mais n’a apporté aucun danger. Averti d’un carton jaune pour une faute sur Doué (21e). Remplacé par Bamba Dieng (71e).
- Belkhdim (4,5) : Angers a eu tout le mal du monde à construire, et le Marocain n’a pas réussi à inverser la tendance. En difficulté balle au pied, il a manqué la moitié de ses passes au cours des quarante-cinq premières minutes. Pas plus en réussite lors de la seconde période, il a été très peu influent sur le jeu de son équipe, mais a tout de même apporté du soutien à Raolisoa sur les phases défensives. Remplacé par Ferhat (81e).
- Aholou (4) : comme le reste de ses partenaires, l’Ivoirien a passé beaucoup de temps à courir derrière le ballon. Agressif sur le porteur, il n’a cependant pas grandement gêné les Parisiens dans le développement de leurs actions. Il a néanmoins apporté un soutien particulièrement bienvenu à Ekomié, en grande souffrance. Remplacé par Ould Khaled (71e).
- Abdelli (6) : le capitaine de l’équipe d’Alexandre Dujeux n’a pas eu beaucoup d’opportunités de se projeter, mais a su apporter du danger lorsque le ballon était entre ses pieds. En première mi-temps, il était à l’origine de la première opportunité angevine, en portant le cuir jusqu’aux abords de la surface parisienne, puis en décalant son partenaire (26e). Quelques instants plus tard, il voyait son tir, envoyé depuis le cœur de la surface, être contré (30e), tout en étant à l’origine de l’action. Il a été le seul Angevin à paraître à l’aise cet après-midi.
- El Melali (4,5) : son équipe ne touchait pas le cuir, et le joueur de 27 ans n’a pas su profiter des rares imprécisions techniques adverses, à l’image de cette passe manquée alors qu’il avait reçu le ballon après une erreur de Vitinha (13e). Peu en réussite ce samedi après-midi, il ne sera pas resté longtemps sur la pelouse. Remplacé par Allevinah (5,5) (46e), qui s’est montré percutant et a apporté de la vitesse aux attaques de son équipe. Une bonne entrée.
- Lepaul (4,5) : un match difficile pour le joueur de 24 ans. Peu alerté, il n’a touché que 13 ballons en première période, soit le deuxième plus faible total de son équipe. Sur ses rares situations, il n’est pas parvenu à faire de différence notable. Lors des quarante-cinq dernières minutes, il a davantage pu se montrer, sans toutefois faire mieux. Averti d’un carton jaune pour une faute sur Marquinhos (42e). Remplacé par Niane (81e).