Entretien avec… Marc Pfertzel : « Mon objectif, c’est de jouer en Ligue 1 »
Expatrié à l'étranger depuis maintenant bientôt huit ans, Marc Pfertzel vit une drôle de situation. Du haut de ses 29 ans, le polyvalent défenseur est mis de côté à Bochum, pourtant aujourd'hui en D2 allemande. Pour Foot Mercato, le joueur fait le point sur son cas et confie vouloir retrouver la France dès le mois de janvier.
Foot Mercato : Tout d'abord Marc, comment allez-vous ?
Marc Pfertzel : Et bien écoutez, ça va mieux. J'étais blessé pendant un petit mois, ça va beaucoup mieux. En fait, j'ai eu un petit souci au niveau du nerf sciatique. Je suis content, j'ai réussi à me soigner donc j'ai repris l'entraînement depuis maintenant 3 semaines. Je traînais ce problème avant le début de la saison. Mais au niveau footballistique, ce n'est pas terrible. On est descendu en D2, tout le monde était déçu. On a passé trois ans superbes en Bundesliga et on est tombé. Le club disait compter sur moi. Ils m'ont proposé une prolongation de contrat qui, à mon goût, n'était pas terrible. J'ai refusé. Ils ont malgré tout tenu le discours selon lequel ils avaient besoin de moi. J'ai fait une bonne préparation, j'étais le joueur le plus utilisé. Et une fois que le mercato a été fermé, bizarrement j'ai été écarté (rires).
FM : Comment expliquez-vous cette situation ?
MP : Dans le foot, il y a beaucoup de choses bizarres. J'ai été un peu surpris. Je suis allé voir mes dirigeants pour leur demander où en était la situation parce que je ne comprenais pas que du jour au lendemain on me mette carrément à l'écart. C'est la première fois que je joue aussi peu. Et là, on m'a dit qu'on a pris des joueurs et qu'il faut qu'ils jouent. Je ne me suis donc pas attardé là-dessus. Je me suis soigné, je suis revenu. Maintenant voilà, j'attends janvier. Je suis sous contrat jusqu'au mois de juin. J'espère sortir gratuitement au mois de janvier, et puis comme ça le club pourra économiser mon salaire (rires). J'espère retrouver un challenge sportif intéressant. J'ai joué quatre ans en Italie, c'est ma quatrième année en Allemagne, je suis prêt à rentrer en France. J'ai joué dans deux bons championnats européens, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas jouer en France.
FM : Les dirigeants de Bochum vous font-ils payer le fait d'avoir refusé de prolonger ?
MP : Oui, je pense que c'est possible. Quand on voit les résultats qu'on a en D2, qu'on est onzième alors qu'on a annoncé clairement qu'on jouait les premiers rôles et qu'on voulait tout de suite remonter... Au bout d'un moment, il faut se poser des questions, veulent-ils remonter ou pas ? Ce n'est pas pour avoir la grosse tête, mais j'ai joué en Serie A et en Bundesliga, je peux jouer à Bochum en D2 tranquillement. Je pense que je n'entre plus dans les plans de l'entraîneur et du club en général. Maintenant, mon objectif c'est la Ligue 1. Mais je serais prêt à discuter avec un club ambitieux en Ligue 2.
FM : Avez-vous déjà eu des contacts avec des clubs français ?
MP : Ça fait maintenant huit ans que je suis parti à l'étranger. Il y a eu des contacts cet été, mais cet été je n'étais pas libre donc il fallait payer un transfert. J'espère que ce ne sera pas le cas dans le mois de janvier. Il y a quatre ans, j'avais été approché par Le Mans quand ils étaient en Ligue 1. Après, j'avais aussi été approché par Strasbourg quand ils étaient en Ligue 1. Il y avait des touches. Cet été, j'avais aussi une ou deux touches avec des clubs français et deux ou trois clubs grecs. Mais pour la Grèce, je n'étais pas trop intéressé. Maintenant, on verra au mois de janvier. Ce qui est bien, c'est que je peux jouer à droite, dans l'axe, et j'ai joué aussi en 6. Je suis pas mal polyvalent, donc ça peut être un atout.
FM : Pourquoi les contacts avec Le Mans et Strasbourg n'ont pas abouti ?
MP : À l'époque, c'était la première fois que Livourne allait en Coupe de l'UEFA. Je voulais donc la jouer. J'avais donc dit non au Mans même si c'est vrai que Le Mans était bien implanté en Ligue 1 à l'époque. Ils terminaient toujours dans les dix premiers. Mais j'avais préféré rester à Livourne. Après, pour Strasbourg, j'avais le choix de signer ou à Bochum en Bundesliga ou à Strasbourg. Et j'ai choisi la Bundesliga parce que ça m'a toujours attiré. Mais en tant qu'alsacien, c'est sûr qu'avant de finir ma carrière j'aimerais jouer dans un club alsacien au haut niveau.
FM : Avez-vous un accord avec Bochum stipulant que vous pourriez partir librement dès le mois de janvier ?
MP : On s'est mis à table et on a parlé, parce que ce n'est pas possible pour moi de rester dans cette situation. Je suis un compétiteur. Pour moi le foot, c'est plus qu'un métier, j'aime mon métier. Il n'y a rien de pire pour un footballeur que de s'entraîner et de ne pas pouvoir jouer le week-end. Pour moi, ce n'est pas possible. Vous pouvez donner tout l'argent du monde à un joueur, s'il ne joue pas le samedi il sera dégouté, il sera triste. C'est ce que je vis en ce moment alors que j'étais habitué sur les sept dernières années à faire presque 30 matches par an. Je ne comprends pas, parce que j'ai été toujours honnête. Et puis je suis aussi quelqu'un de fidèle parce que j'ai fait quatre ans à Livourne, maintenant c'est ma quatrième année ici. Je ne comprends pas vraiment leur comportement.
FM : Vous disiez tout à l'heure que vous étiez intéressé aussi bien par un challenge en Ligue 1 que par un défi en Ligue 2. Confirmez-vous donc que vous êtes ouvert à toutes propositions ?
MP : Franchement, je veux un club normal, qui a de l'ambition, où il y a une concurrence saine. Parce que là ici il n'y a aucune concurrence. Quand on voit le classement de Bochum à l'heure actuelle, c'est un scandale. Et malgré tout, il n'y a rien qui change. Tu peux t'entraîner tant que tu veux, ça ne changera pas. Tout ce que je veux, c'est rejouer au foot normalement, avoir un club ambitieux qui veut remonter en Ligue 1 ou qui est déjà installé en Ligue 1.
FM : Vous avez évolué à Livourne et donc maintenant à Bochum. Quelles sont les grandes différences entre la Serie A et la Bundesliga ?
MP : Je ne regrette vraiment pas d'avoir connu la Bundesliga et d'être venu ici. Il y a un vrai engouement pour le football. Il y a toujours beaucoup de gens qui viennent dans les stades. À Bochum, on vient de descendre donc ça reste un club de Bundesliga quand même, on a des installations qui sont superbes. On est vraiment mis dans de bonnes conditions. Au niveau du jeu, en Bundesliga il y a beaucoup de buts. C'est pour ça que les spectateurs se régalent. Il y a des scores fous, ça va d'un but à l'autre et ça va très vite. En Italie, c'est beaucoup plus tactique, beaucoup plus posé. En Allemagne, ils misent beaucoup sur les duels, l'agressivité. Je suis content parce que ce sont deux championnats qui te donnent de la complémentarité. J'ai donc beaucoup appris et je suis content d'avoir joué dans les deux championnats. Et c'est pour ça que j'espère en découvrir un troisième, on va dire ça comme ça (rires).
FM : Avec cette expérience accumulée, que pourriez-vous apporter aux clubs français ?
MP : J'ai ma polyvalence. Comme je vous l'ai dit, je peux jouer à tous les postes de la défense, j'ai même joué à gauche même si je ne suis pas un pur gaucher. Je suis un joueur fidèle, je suis un joueur de club. Après, je ne veux pas non plus me vanter (rires). Je peux apporter mon expérience. Même si je n'ai que 29 ans, j'ai pas mal bourlingué, j'ai joué dans deux championnats très différents. J'ai appris beaucoup de choses, que ce soit dans le foot comme dans la vie. Ça m'a beaucoup enrichi.
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