Mercato : quel bilan pour l’UNFP et les joueurs libres ?

Ils sont encore en plein mercato. Eux ? Ce sont les footballeurs sans contrat. Et en ce 23 septembre, ils sont encore malheureusement nombreux dans ce cas. Pour mettre toutes les chances de leur côté, certains avaient choisi de participer au traditionnel stage estival organisé par l'Union Nationale des Footballeurs Professionnels. L'occasion pour eux de ne pas vivre cette période seul et de pouvoir continuer à exercer leur métier dans des conditions dignes de clubs professionnels. Car l'UNFP débloque une enveloppe d'environ 200 000 euros pour un stage. Lors de cette édition 2017, 39 joueurs sont venus prendre part aux sessions mises en place à Lisses et aux nombreux matches amicaux (voir notre reportage vidéo). Mais combien ont retrouvé un club au final ? À l'heure actuelle, dix joueurs ont trouvé un point de chute et un contrat. Mais cela devrait encore augmenter comme nous l'explique Philippe Lafon, Directeur Général de l'UNFP.

Un bilan positif pour l'UNFP

«Si on regarde sur tous les joueurs libres, il y en a davantage qui ont signé sans être venus au stage (...) Mais nos chiffres sont dans les tendances hautes de ces dernières années. En fait, jusqu'à début septembre on avait trois signatures en moins. Sept joueurs avaient signé avant la fin du mercato. Mais on le sait, les joueurs sans contrat sont en position favorable à la fin du mercato car il n'y a qu'eux qui peuvent signer aujourd'hui. Depuis la fin du mercato (31 août), on en a trois qui ont signé (Odaïr Fortes, Franck L’Hostis et Jerry Van Dam) ». Cela devrait donc s'accélérer prochainement pour les footballeurs passés par l'UNFP FC. «Pour nous, il est peut-être un peu tôt pour tirer un bilan. Si on devait le faire aujourd'hui, il est bon. Nous tirerons le bilan définitif au mois de janvier car d'ici là pas mal de joueurs vont signer dans un club. Il y en a qui ont des contacts». L'aide aux charges patronales pour les clubs mise en place par l'UNFP va aussi permettre à certains de trouver un club plus rapidement.

Félicitations à @odairfortes7, Franck L'Hostis et @JerryVanDam8 qui ont tous les 3 retrouvé un club #teamUNFPhttps://t.co/nkc9NuaUN3 pic.twitter.com/2IzqNLwret

— UNFP (@UNFP) 18 septembre 2017

«Fin août, on a mis en place une aide aux charges patronales pour les clubs. Cela fait environ 10 ou 12 ans que nous avons cette mesure. Elle se résume à une aide de 7 000 euros pour un contrat fédéral et 9 000 euros pour un contrat professionnel en Ligue 1 ou en Ligue 2. Cela vaut pour un joueur qui a les critères suivants c'est-à-dire un joueur libre (en fin de contrat au 30 juin 2017), qui est adhérent à l'UNFP et qui était sous contrat professionnel la saison précédente. À partir de là, le club qui contacte un des ces joueurs m'appelle et demande s'il a bien tous les critères. On voit ensemble et si c'est oui, je donne l'accord pour l'aide. Le club ne la touchera qu'une seule fois, pas tous les mois. Les clubs et les joueurs sont gagnants. Nous on a chaque année une enveloppe de 150 000 euros. On a des clubs qui sont plus favorables à faire signer ces garçons. Ce qui permet à une vingtaine de joueurs de signer».

L'UNFP ne lâche pas les joueurs sans contrat

En attendant cela, les joueurs patientent. «Ce qu'on conseille aux garçons c'est de continuer à s'entraîner dans la région où ils sont avec des clubs du coin», confie Philippe Lafon. «Souvent, ils vont dans les équipes réserves de clubs professionnels avec lesquels ils sont en contact, où ils ont joué. Il y a toujours un club de CFA, de CFA 2 qui est prêt à les accueillir. L'intérêt est que si on ne les regroupe pas pour des entraînements ou des matches il y a cette possibilité qui existe depuis longtemps et qu'ils utilisent beaucoup». Mais pourquoi l'UNFP ne continue-t-elle pas ses stages ? «On pourrait essayer. Mais ce que les gens ne comprennent pas c'est l'usure psychologique. Il y en a qui sont là depuis fin juin. C'est difficile. On pourrait prolonger. Mais quand vous appelez les garçons aujourd'hui pour leur dire de venir jouer un match amical contre le Standard de Liège, pour avoir 20 joueurs vous en appelez 50. Les gars se disent qu'ils ont tout donné durant le stage cet été et ils ne veulent pas forcément laisser leur famille plus longtemps. Ils se disent j'ai tout donné, je n'ai pas trouvé, je vais attendre le 1er octobre. Car les clubs de National 2 et N3 pourront reclassés amateurs ces joueurs et leur faire signer des contrats».

La famille de l'UNFP ne lâche pas ces joueurs pour autant. «On garde le contact bien sûr avec eux. Ils sont seuls aujourd'hui. Le seul contact qu'ils ont aujourd'hui, c'est nous. On est des anciens joueurs à l'UNFP, on sait ce qu'ils vivent. On essaye tous de faire vivre ces stages de la meilleure des façons (...) On a aussi notre service Europ Sports Reconversion qui fait que les garçons sont suivis pour un plan de formation, une reconversion, une relation avec un club amateur et tout l'accompagnement administratif au niveau du Pole Emploi». Philippe Lafon ajoute : «On a bien fait évoluer le club de l'UNFP FC depuis 3 ou 4 ans avec tout l'apport vidéo qu'on y met, le développement des réseaux sociaux pour mettre en valeur les joueurs ou le fait de transmettre les matches des joueurs aux clubs qui le veulent. On est toujours en contact avec des clubs professionnels de National ou de CFA qui demandent à se renforcer. Les listes des joueurs libres circulent encore. On a atteint un niveau d'accueil et d'encadrement qui sont exceptionnels. C'est difficile d'améliorer ça encore. Mais on y veille. C'est plus dans l'exposition des garçons qu'on essaye de le faire. On veut montrer qu'ils veulent continuer le métier au lieu d'attendre chez eux. C'est l'état d'esprit des joueurs qu'on veut vraiment montrer aux clubs et aux gens». La meilleure des publicités pour ces footballeurs en quête d'un nouveau challenge !

La liste complète des joueurs sans contrat