Le Brésil ne pleure pas tant que ça la grave blessure de Neymar…
Gravement blessé au genou et au ménisque, le numéro 10 de la Seleção arrivera-t-il à revenir sur le devant de la scène ? Dans son pays, si les Brésiliens sont tristes de le voir repartir à l’infirmerie, ils sont, en revanche, loin de prier pour le revoir en équipe nationale.
Victime d’une rupture du ligament croisé antérieur et du ménisque du genou gauche, Neymar (31 ans) a rendu triste la planète football. Ces dernières années, le Brésilien a certes davantage brillé par son irrégularité et ses passages fréquents à l’infirmerie, mais il reste l’un des rares magiciens du monde du ballon rond capable de faire lever les foules. Au Brésil, la nouvelle a logiquement eu une certaine répercussion médiatique. Le numéro 10 de la Seleção est tout simplement le meilleur buteur (79 réalisations) et passeur (59 offrandes) de l’histoire de la Canarinha.
Dans une saison où se jouera la Copa América l’été prochain, voir l’atout offensif numéro 1 de l’équipe nationale être indisponible pendant de nombreux mois est forcément un énorme coup dur pour les Auriverdes et leur sélectionneur intérimaire Fernando Diniz. Ça, c’est ce que l’on pourrait croire. En réalité, les Brésiliens ne pleurent pas tant que ça la perte de leur star. La blessure de Neymar ne laisse personne indifférent, c’est un fait. Mais de l’autre côté de l’Atlantique, l’état de forme du natif de Mogi das Cruzes de ces dernières années en a convaincu plus d’un que le moment de tourner la page Neymar était peut-être arrivé.
« Neymar n’a pas l’air d’avoir une envie folle de jouer. Neymar aura 32 ans quand il rejouera, qui sait quand. Il me semble qu’il en a un peu marre, il n’a pas l’air d’un gars qui a envie de jouer. Non, il semble en avoir un peu marre. Et il est parti en Arabie saoudite simplement parce qu’aucun grand club européen n’était intéressé par sa signature. Fernando Diniz a dit que tous les entraîneurs du monde voulaient Neymar. Non, beaucoup d’entraîneurs en Europe ne le voulaient pas, parce qu’ils n’ont pas fait d’offre pour lui. Si tout le monde le voulait, quelqu’un aurait trouvé l’argent. Pourquoi a-t-il fini en Arabie saoudite ? Parce que c’est ce qu’il lui restait, ce qu’il lui restait, c’était le football saoudien et il y est allé », a écrit l’éditorialiste d’UOL Mauro Cezar. Même son de cloche chez le journaliste Ricardo Perrone.
Les Brésiliens ne redoutent pas une Copa América sans Neymar
« Neymar ne jouait pas bien. Je suis vraiment désolé d’entendre parler d’une autre blessure qui semble importante, nous sommes désolés d’entendre parler de la blessure de n’importe quel joueur, mais il ne jouait pas bien. D’un point de vue technique, en regardant froidement les choses aujourd’hui, il ne fait honnêtement pas beaucoup de différences. » Malgré son talent reconnu, Neymar a donc visiblement fini par lasser tout son monde et ses blessures à répétition ont convaincu l’opinion que la Seleção devait plus que jamais se réinventer sans lui. D’ailleurs, si certains se demandent comment Diniz va faire pour remplacer l’ancien Parisien dans son onze de départ, beaucoup sont ceux à penser que le Brésil a les moyens de briller durant la prochaine Copa América, même sans Neymar.
« Nous avons vu le Brésil remporter une Copa América sans Neymar. Je pense que Neymar est le meilleur joueur de ces 20 dernières années sur le plan technique et qu’à son apogée, il jouait un grand football. Mais le Brésil a les moyens de composer une équipe sans Neymar et d’être compétitif. Il va affronter la Colombie et l’Argentine, championne du monde, au Maracanã. Le Brésil est capable et sera capable de rivaliser même sans Neymar », a déclaré le journaliste Danilo Lavieri sur UOL, imité par Ricardo Perrone . « Il faut du temps, il faut que Diniz essaie quelque chose de plus simple, qu’il s’adapte à la situation, qu’il trouve un moyen pour que les joueurs réagissent plus rapidement. Le Brésil peut être très performant sans Neymar, mais il doit être compétitif, s’adapter. Diniz doit être capable de garder son sang-froid. » Un énorme chapitre de la Seleção est peut-être en train de se tourner sous nos yeux.