Serie A

Juventus : mais que devient Timothy Weah ?

Arrivé cet été de Lille à la Juventus, Timothy Weah (24 ans) venait apporter un peu plus de concurrence dans les couloirs après le départ de Juan Cuadrado à l’Inter Milan. Si l’enthousiasme était de mise, l’Américain a doucement perdu du terrain au fil de la saison.

Par Aurélien Macedo
4 min.
Timothy Weah au duel face à Yacine Adli @Maxppp

Seule recrue de la Juventus de l’été (si on ne compte pas les options d’achat levées) Timothy Weah venait renforcer le couloir droit du club turinois. A 23 ans et après un exercice encourageant à Lille, le joueur formé au Paris Saint-Germain et fils de George Weah, Ballon d’Or 1995, faisait le grand saut au sein d’un club majeur. Polyvalent, il avait évolué comme avant-centre, ailier des deux côtés et latéral des deux côtés lors de son aventure nordiste. C’est donc avec ce statut de couteau suisse qu’il débarquait du côté du Piémont. Alors que son père avait porté le maillot de l’AC Milan entre 1995 et 2000, c’était un autre géant d’Italie que rejoignait Timothy Weah avec de grosses ambitions. «Le temps que mon père a passé à Milan fait partie de l’histoire de ma famille, c’était une période très importante. Maintenant, son fils a aussi la chance de jouer en Serie A, de jouer dans l’un des clubs les plus importants. C’est merveilleux. Et c’est aussi l’une de ses équipes préférées, il est un grand fan de la Juventus. Cela a facilité mon choix», a-t-il expliqué à son arrivée.

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Fort de sa polyvalence, Timothy Weah estimait que cette pluralité d’options qu’il apporte aller jouer en sa faveur et celle de l’équipe : «je suis un joueur très explosif qui aime courir, centrer et donner des passes décisives. Je pense que je serai à mon meilleur niveau avec mes coéquipiers. J’espère pouvoir les aider à marquer beaucoup de buts. Je suis un travailleur acharné et travaillerai pour l’équipe sans me ménager. J’ai un rôle de prédilection, qui est celui de piston bas. Je pense que je jouerai là-bas, c’est un nouveau rôle pour moi, mais j’aime beaucoup ça. J’ai joué comme attaquant et sur l’aile, je pense que ça va beaucoup m’aider. Je suis prêt à jouer là où l’entraîneur me placera.» Et les débuts étaient prometteurs. Positionné côté droit dans le 3-5-2 de Massimiliano Allegri, il se distinguait d’entrée en préparation avec une réalisation et un titre de meilleur joueur du match face au Real Madrid (3-1). De quoi savourer son adaptation express après la partie : «je suis content, c’était une magnifique victoire. C’était un match difficile, mais c’est merveilleux pour jouer ces matchs. On a bien joué au ballon, on s’est battu et on a travaillé dur pour arriver à ce résultat. On voulait gagner et on a réussi, on est content. La passe décisive de Weston et le prix MVP ? Je suis très content.»

Andrea Cambiaso prend le dessus

Son coéquipier Wojciech Szczesny ne manquait pas alors de saluer sa prestation : «Weah ? Il a un moteur important, il tourne beaucoup et a beaucoup d’énergie. Je suis content pour lui.» Le coach Massimiliano Allegri était aussi enthousiaste : «Weah était un peu plus fatigué, mais c’est un garçon qui a de bonnes qualités et qui sera très utile à l’équipe.» Alors que les débuts étaient encourageants pour l’Américain, cela ne s’est pas traduit dans la durée. Aligné à 26 reprises pour 1 petit but en Coupe d’Italie et une offrande contre l’AC Milan en octobre dernier, Timothy Weah manque d’efficacité et de tranchant avec le club italien. Pourtant, s’il joue à chaque fois qu’il est apte (il a connu une blessure qui lui a fait manqué 5 matches et l’a freiné entre mi-octobre et mi-novembre), son temps de jeu reste assez faible avec une moyenne de minutes disputées inférieure à 38. Celle-ci a même bien décliné sur les cinq dernières rencontres (15,8 minutes à son actif sur cette période). Dans son couloir droit, c’est Andrea Cambiaso (24 ans) qui est en train de prendre l’ascendant. Bien plus efficace et précieux dans la participation offensive (3 buts et 4 offrandes en 28 rencontres), il a su apporter davantage d’impact lors de son temps de jeu.

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Alors certes, le club italien a eu du mal à tirer le meilleur de ses pistons à l’image des exercices compliqués de Filip Kostic ou encore Samuel Iling-Junior. En outre, le positionnement de Timothy Weah pose question. Aligné comme piston droit, un poste déjà occupé à Lille, il a davantage de mal à valoriser ses qualités offensives. Devant assurer davantage de tâches défensives, il n’arrive pas pour le moment à afficher son meilleur visage avec le club transalpin. Un rôle différent de celui qu’il a en sélection avec les États-Unis où il officie comme un ailier droit dans un 4-3-3 avec Yunus Musah et Joe Scally pour couvrir ses arrières. Plus libéré, il a encore montré une jolie partition ce dimanche lors de la victoire 2-0 contre le Mexique en finale de Ligue des Nations de la CONCACAF. Une bonne nouvelle pour Timothy Weah qui a pu reprendre un brin de confiance avant la fin de saison avec la Juventus où il devra inverser la tendance. Sous contrat jusqu’en juin 2028 avec la Juventus, Timothy Weah a encore le temps pour se rattraper, mais son crédit est doucement en train de diminuer…

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