Euro

Euro 2024 : ce qu’il faut savoir de l’Ecosse

Qualifiée avec brio lors des éliminatoires, malgré un groupe relevé composé notamment de l’Espagne et la Norvège, l’Écosse apparaît comme un outsider dans la poule A. Autour d’Andrew Robertson et de Scott McTominay, la Tartan Army devra miser sur ses qualités pour arracher une qualification historique pour la phase éliminatoire.

Par Justin Schroeder
9 min.
Clarke, Robertson et McTominay pour l'Écosse @Maxppp

Le parcours de qualification et le groupe

Après avoir attendu 25 ans (de 1996 à 2021) pour rejouer le Championnat d’Europe, l’Écosse va regoûter aux joies internationales cet été pour la deuxième fois consécutive en Allemagne. L’équipe de Steve Clarke aura en plus la chance de disputer le match d’ouverture contre la Mannschaft le 14 juin prochain à l’Allianz Arena de Munich. Outre les Allemands de Jamal Musiala et Florian Wirtz, l’Écosse devra se défaire de la Suisse et de la Hongrie, supposées être un cran au-dessus, pour se qualifier en huitièmes de finale. Auteurs d’un Euro 2020 décevant, les Écossais n’avaient pas su profiter des deux matchs à domicile, à Hampden Park, pour réaliser une belle compétition. Même s’ils s’étaient consolés avec un match nul contre l’Angleterre (0-0), les coéquipiers d’Andrew Robertson avaient terminé derniers de leur groupe. Cette année, la Tartan Army voudra mieux faire et pourquoi pas, passer la phase de poules pour la première fois de son histoire. Ils arrivent en Allemagne avec de meilleures références et un parcours de qualification assez remarquable. Dans un groupe avec l’Espagne, la Norvège d’Erling Haaland et Martin Ødegaard ou encore la Géorgie de Khvicha Kvaratskhelia, l’Écosse n’avait pas forcément l’avantage pour se qualifier à la phase finale. Pourtant, les coéquipiers de Scott McTominay ont longtemps fait cavalier seul dans le groupe A lors de ces éliminatoires, dont ils ont été la surprise.

La suite après cette publicité

Il y a un an, les Écossais marchaient sur l’eau avec des victoires probantes sur Chypre (deux fois 3-0), sur la Géorgie (2-0), mais aussi face à la Norvège (1-2) et à l’Espagne (2-0). L’Écosse a décroché son billet pour l’Allemagne aux dépens de la Norvège, troisième au classement. La Roja a ensuite eu sa revanche lors du match retour l’automne dernier, mais non sans mal, avec un succès qui s’est dessiné qu’en fin de partie. La bonne dynamique écossaise s’est cependant arrêtée à ce moment-là. Depuis quelques mois, l’équipe de Steve Clarke n’y arrive plus. À partir de septembre, les pensionnaires d’Hampden Park sont sur une série de 7 matchs sans victoire. Face à l’Angleterre (1-3), l’Espagne (2-0), la France (4-1) et dernièrement les Pays-Bas (4-0), les défaites étaient logiques, contre des adversaires plus forts. Mais la déconvenue à domicile face aux voisins de l’Irlande du Nord (0-1) est davantage préoccupante. Il s’agissait seulement de la deuxième défaite de leur histoire face à eux. Reste à savoir maintenant quel visage l’Écosse va pouvoir offrir en Allemagne.

Les qualités et faiblesses

La 39e équipe au classement FIFA sera un outsider qui possède de nombreuses qualités. La défense de l’Écosse, composée de 5 éléments tels que Kieran Tierney (Real Sociedad), Jack Hendry (Al-Ettifaq) et Andy Robertson (Liverpool), peut mettre en difficulté les équipes qui aiment avoir le ballon. L’Espagne et son jeu de passes ont eu considérablement de mal à trouver la faille contre cette défense bien huilée et interchangeable. À la fin du match aller contre les Espagnols, Rodri avait pesté sur le jeu des Écossais : « c’est leur façon de jouer, il faut la respecter, mais franchement, c’est un peu dégueulasse ». Mais en défendant bas, cela fonctionne, la Tartan Army est valeureuse et sa défense n’a encaissé qu’un but (sur un penalty d’Haaland) lors de leurs cinq premiers matchs de la phase éliminatoire. C’est aussi cette aptitude à pouvoir changer ces hommes qui rend cette équipe plus malléable. Les défenseurs peuvent alterner, tandis que la structure défensive reste la même. Les Écossais commencent également à avoir de l’expérience, avec des joueurs qui se connaissent bien. Sous la houlette de Steve Clarke depuis 2019, la sélection s’est d’abord rajeunie, laissant la génération Darren Fletcher, Scott Brown et James Morrison derrière elle, avant d’être, désormais, une nation confirmée et dans la force de l’âge.

La suite après cette publicité

Là où l’Écosse reste très imparfaite, c’est quand elle a le ballon et qu’elle a le jeu à son compte. Lors de la défaite face à l’Irlande du Nord le 26 mai dernier, les Écossais ont eu plus de 80 % de possession et n’ont jamais réussi à marquer contre une équipe modeste. Pas de quoi inquiéter Steve Clarke, l’entraîneur de cette sélection. « Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu autant de possession. Je serais très surpris si nous avions un match comme celui-là en phase finale cet été », avait-il déclaré à la suite de cette déconvenue. Si face à l’Allemagne, la Suisse et la Hongrie, les Écossais risquent de peu voir le ballon, leur jeu pourra que mieux se porter. En attaque, les Écossais n’ont pas encore trouvé la recette miracle. Lyndon Dykes (Queens Park Rangers) et Che Adams (Southampton FC) alternent au poste de numéro 9 sans véritable succès. Le premier n’a inscrit qu’un seul but avec sa sélection depuis 2023, tandis que le second n’a plus marqué depuis deux ans en sélection. Lyndon Dykes semble avoir une petite avance sur l’autre joueur de Championship malgré une meilleure forme de Che Adams en club.

Le sélectionneur : Steve Clarke

C’était un véritable pari de la part de la SFA (Scottish Football Association) de nommer Steve Clarke à la tête de la sélection écossaise, mais cette décision a porté ses fruits. Plutôt habitué à des rôles de second comme à Chelsea, Liverpool ou à Aston Villa, il s’est fait remarquer dans son pays en tant que coach principal de Kilmarnock en D1 écossaise (40 victoires en 79 matches). La Tartan Army est son premier poste à forte pression, qu’il a su gérer jusqu’à présent. Sélectionneur depuis 2019, Steve Clarke a offert à l’Écosse sa première qualification pour une compétition internationale depuis 23 ans et la Coupe du monde 1998 en France. Avec une brillante phase de qualification ces derniers mois, il a réussi de nouveau à qualifier son équipe pour l’Euro cet été grâce à une forte identité collective. Prolongé jusqu’en 2026 et la prochaine Coupe du Monde, que tout un peuple souhaite disputer, Steve Clarke a l’adhésion de tout son groupe. Andy Robertson est dithyrambique à son égard : « je pense que les fans écossais ont adopté le gaffer dès le premier jour. Oui, nous avons traversé des moments difficiles, mais il a apporté d’énormes améliorations à l’équipe, des améliorations considérables également dans les coulisses ». Le sélectionneur a réussi à convaincre Angus Gunn à rejoindre sa sélection écossaise, lui qui avait déjà connu une convocation pour l’Angleterre. Même si le gardien de Norwich City a alterné le bon et le moins bon ces derniers mois, Steve Clarke lui fait confiance pour garder le but de son équipe. Sur le terrain, le sélectionneur de la Tartan Army a son relais en la personne d’Andy Robertson, le capitaine et la star de cette équipe.

La suite après cette publicité

La star : Andy Robertson

Plus beau palmarès de l’effectif avec, entre autres, une Premier League (2020) et une Ligue des Champions (2019), le capitaine Andrew Robertson a l’expérience internationale qui manquait à cette équipe écossaise. Dans le groupe depuis maintenant 10 ans, le joueur de Liverpool est le joueur de la sélection ayant le plus de sélections (69), il a presque tout connu avec l’Écosse : des moments faibles jusqu’à ces deux qualifications consécutives pour l’Euro. Même s’il est clair qu’un trophée international est de l’ordre du rêve, faire un parcours lors d’une compétition avec l’Écosse peut être un objectif. Par son expérience et son rôle dans le vestiaire, l’arrière gauche est un pion essentiel du système de Steve Clarke. En plus d’être son principal relais sur le terrain, il est l’un des leaders techniques de cette équipe. Même s’il n’est que piston gauche, il reste l’un des principaux dangers offensifs, avec huit passes décisives depuis 2022 avec sa sélection, aux côtés de John McGinn (Aston Villa) et surtout de Scott McTominay (Manchester United), le nouveau serial buteur écossais.

L’attraction : Scott McTominay

L’attraction de cette équipe écossaise aurait pu, mais surtout aurait dû être Lewis Ferguson. Le capitaine du Bologne de Thiago Motta réalisait une excellente saison en Italie avant de se blesser gravement il y a un mois. Avec une lésion du ligament croisé du genou droit, le milieu a déclaré forfait pour le reste de la saison. Le joueur qu’il faudra surveiller attentivement pour l’Écosse sera donc Scott McTominay. Le milieu de Manchester United est bien connu et est l’autre star de la Tartan Army aux côtés d’Andrew Robertson. Celui qui aurait pu jouer avec l’Angleterre, mais qui a choisi l’Écosse grâce à son père originaire d’Helensburgh à l’ouest de la région, s’est transformé depuis un an en sélection. Le grand milieu de terrain enchaîne les buts et les belles prestations. Lors des qualifications, il a inscrit 7 buts en 8 matchs avec l’Écosse, devenant le cinquième meilleur buteur des éliminatoires derrière Romelu Lukaku, Cristiano Ronaldo, Kylian Mbappé et Harry Kane. De très belles statistiques, surtout lorsque l’on sait que Scott McTominay n’avait avant 2023 qu’un seul but en sélection. Steve Clarke a construit son effectif autour de lui, qui est l’élément central du projet de jeu écossais. Véritable couteau suisse de cette équipe, il a joué à plusieurs reprises en défense ces dernières années, mais c’est dans le cœur du jeu qu’il est désormais installé dans cette équipe. Régulièrement associé au milieu du Celtic, Callum McGregor, il a la lourde tâche de construire ou de finir les occasions écossaises qui peuvent se faire rares. À 27 ans, l’Euro en Allemagne constituera certainement pour lui l’un des principaux temps forts de sa carrière.

La suite après cette publicité

Le calendrier de l’Ecosse

  • Allemagne - Écosse : vendredi 14 juin à 21h à l’Allianz Arena de Munich

  • Écosse - Suisse : mercredi 19 juin à 21h au RheinEnergiStadion de Cologne

  • Écosse - Hongrie : dimanche 23 juin à 21h à la Mercedes-Benz Arena de Stuttgart

La liste de 28 joueurs :

Gardiens : Zander Clark (Heart of Midlothian FC), Craig Gordon (Heart of Midlothian FC), Angus Gunn (Norwich City) et Liam Kelly (Motherwell FC)

Défenseurs : Liam Cooper (Leeds United), Grant Hanley (Norwich City), Jack Hendry (Al-Ettifaq FC), Ross McCrorie (Bristol City), Scott McKenna (FC Copenhague), Ryan Porteous (FC Watford), Anthony Ralston (Celtic Football Club), Andy Robertson (Liverpool), John Souttar (Rangers Football Club), Greg Taylor (Celtic Football Club) et Kieran Tierney (Real Sociedad)

Milieux : Stuart Armstrong (Southampton FC), Ryan Christie (Bournemouth), Billy Gilmour (Brighton), Ryan Jack (Rangers FC), John McGinn (Aston Villa), Callum McGregor (Celtic FC), Kenny McLean (Norwich City) et Scott McTominay (Manchester United)

Attaquants : Ché Adams (Southampton), Ben Doak (Liverpool), Lyndon Dykes (Queens Park Rangers), James Forrest (Celtic Football Club) et Lawrence Shankland (Heart of Midlothian FC).

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier