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Mohamed Lamine Diaby : « je ne suis pas rassasié, j’ai très très faim »

Pour sa première saison au plus haut niveau au Portugal, Mohamed Lamine Diaby (23 ans) ne passe pas inaperçu. Le longiligne milieu de terrain de Paços de Ferreira réalise un exercice abouti et suscite la convoitise, notamment en Ligue 1. Considéré comme l’un des meilleurs à son poste en Liga NOS depuis le début de l’exercice, le jeune Français nous a raconté son parcours, sa vie au Portugal et ses envies.

Par Alexis Pereira
4 min.
Mohamed Lamine Diaby, ici à la lutte avec Rafa Silva de Benfica, se livre pour FM @Maxppp

Vous ne le saviez peut-être pas, mais dans la famille Diaby, Abou - ancien international tricolore passé par Auxerre, Arsenal et l’Olympique de Marseille, aujourd’hui retraité des terrains - n’est pas le seul à avoir embrassé un destin de footballeur professionnel. Depuis plusieurs années, son frère Mohamed Lamine construit lui aussi sa carrière. Le milieu de terrain de 23 ans a démarré à Aubervilliers avant d’intégrer le Paris FC. À l’âge de 16 ans, il tente l’aventure en Angleterre, à Barnet, en quatrième division. Cette saison outre-Manche se solde par un retour à la case départ. « Je suis revenu en France et l’opportunité au Portugal s’est présentée. Mon agent m’a trouvé un essai ici, ça s’est bien passé et je suis resté », nous a-t-il confié. Le début de sa belle histoire, dans « un pays tranquille », où il se sent bien et peut « se concentrer pleinement » sur le football.

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Aujourd’hui titulaire dans l’entrejeu de Paços de Ferreira, en Liga NOS, le jeune Français a tout connu au Portugal avant de briller. Un prêt en 3e division, à Ideal, dans l’archipel des Açores, pour sa première saison, en 2016/17. Puis la 4e division avec la réserve de Paços, avant d’intégrer l’équipe première et de commencer à faire parler de lui. « Ça a été très vite, j’ai fait un essai en réserve, ça s’est bien passé. Je m’étais fracturé le pied quelques semaines après mon arrivée, j’ai été absent plusieurs mois mais ça m’a donné faim. J’ai beaucoup travaillé pour revenir fort à la fin de cette saison-là et tout s’est bien passé, j’avais joué beaucoup de matches. La saison suivante, en 2018/19, je suis monté avec les pros. J’ai beaucoup joué, ça s’est bien passé, on a été champion et on est monté. Ça a été très vite », nous a-t-il raconté.

Sa saison ne passe pas inaperçue en France

Gros travailleur, il régule du haut de son mètre quatre-vingt-dix-sept le milieu des Castors avec une sacrée assurance et n’hésite pas à se projeter vers l’avant quand il en a l’occasion (2 buts et une passe décisive en 19 apparitions en championnat). « Ça se passe bien pour moi. Ce qui m’importe, c’est de me donner au maximum pour aider l’équipe, progresser et apprendre. Je me donne toujours à fond. Moi, je travaille, je me concentre, je pense à l’équipe et j’essaie d’être le plus performant possible », nous a-t-il expliqué. Forcément, cette progression éveille la curiosité sur le marché. De la France à l’Espagne, en passant par la Belgique, l’Angleterre et les cadors portugais, on vient aux renseignements.

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Selon nos informations, certains clubs de Ligue 1 sont en contact avec son entourage depuis l’an passé. « Je ne calcule pas trop pour le moment. Ça parle, donc ça vient un peu à mes oreilles, mais je me concentre sur mon boulot. J’ai un agent, une famille et des proches pour gérer tout ça. Je suis concentré sur la fin de la saison et les 10 matches qui nous restent à jouer », nous a-t-il indiqué avant d’ajouter. « J’ai un plan de carrière. Tout dépendra des projets et des clubs qui se proposeront à moi. La L1, bien sûr que ça me plairait. C’est un bon championnat et la France, c’est mon pays ! Ici, aussi, il y a des projets qui peuvent m’intéresser. On verra, je suis surtout concentré sur la fin de la saison ».

Abou en conseiller

Sous contrat jusqu’en juin 2022, il peut compter sur son frère pour l’aiguiller. « Il me conseille en permanence. Il a l’expérience. Je l’écoute aussi beaucoup. Il a tout connu dans le foot, le haut niveau et les galères. Il n’y a pas meilleure personne que lui pour me conseiller », nous a-t-il avoué, laissant les comparaisons, inévitables, de côté pour se concentrer sur l’essentiel. « Je sais d’où je viens, je sais que ce n’a pas toujours été facile. Je ne suis pas rassasié. Quand je regarde d’où je pars, mon parcours, tout n’a pas été facile. Mais Dieu merci, j’en suis là. Mais je ne suis pas rassasié du tout, j’ai même très très faim », nous a-t-il lancé dans un sourire, lui qui a repris le chemin de l’entraînement ces derniers jours après la levée du confinement. Dans des conditions forcément particulières.

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« Là, on s’entraîne séparément, par groupe de 3 ou 4, à des heures différentes, avec des distances imposées. C’est un peu bizarre, mais ça fait du bien de retoucher le ballon. Il n’y a pas de craintes, mais il ne faut pas prendre ça à la légère. On respecte les mesures de sécurité, d’hygiène, de distanciation. Il faut faire attention, ce n’est pas un jeu », nous a-t-il décrit, prêt à se battre pour sauver Paços, actuel 16e au classement, alors que le championnat devrait repartir d'ici début juin. « On joue le maintien, la saison est difficile. Il nous reste 10 finales à jouer. On va essayer d’en gagner un maximum pour que le club reste en première division. Il faut être prêt. Moi, je me bats pour le maintien, j’y crois », a-t-il conclu. En mission, Mohamed Lamine Diaby compte bien poursuivre sa belle ascension.

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