Yakou Meïté, ex PSG : « le PSG a le collectif pour aller au bout en Ligue des Champions »
À 29 ans, l’ancien titi parisien, Yakou Méïté dispute sa 8e saison en Championship du côté de Cardiff. Plus de 200 rencontres disputées et quasiment 50 buts inscrits, l’international Ivoirien est devenu un joueur reconnu de la seconde division anglaise. L’attaquant actuel des Bluebirds a accepté de se livrer à Foot Mercato. Entretien.

Foot Mercato : à 29 ans , tu es polyvalent, tu joues numéro 9 comme sur le flanc droit. À quel poste tu te sens mieux ?
Yakou Meïté : ça a toujours été un point d’interrogation par rapport à mon poste. On va dire qu’en 9, je me sens bien, mais à droite, je pense que c’est là où j’ai eu mes meilleures saisons au niveau statistique. Je pense que ça dépend surtout de la formation dans laquelle on joue. C’est vrai que si on joue à deux attaquants, peut-être que je me sens plus à l’aise parce que je peux partir un peu sur le côté.
Foot Mercato : tu as joué plus de 200 matchs de Championship, comment juges-tu le niveau du championnat ? Tu le classes comme un des meilleurs championnats d’Europe ?
YM : c’est clair et net. C’est vrai que je n’ai pas fait beaucoup de championnats dans ma vie, mais c’est clair que c’est le plus compliqué parce que déjà, on a 46 matchs dans la saison. La plupart du temps, on joue tous les trois jours. C’est un championnat qui est compliqué avec des grosses équipes, que ce soit les équipes qui descendent de Premier League, ou même les équipes qui montent de League One. C’est un championnat où tout peut se passer. Je pense qu’il faut avoir du coffre aussi pour jouer dans le championnat parce que physiquement, c’est vrai que c’est dur.

Foot Mercato : le Royaume-Uni est connu pour être une terre de football qui déchaîne les passions, tu ressens une atmosphère particulière dans les stades, dans les villes où tu joues ?
YM : oui, bien sûr. En fait, niveau supporters, niveau stade, franchement, c’est tout le temps rempli. La deuxième division en Angleterre, elle est pratiquement aussi regardée que la Premier League, pas à l’international bien sûr juste en Angleterre. L’atmosphère, la ferveur dans les stades, peu importe la division en Angleterre, c’est la même chose. C’est aussi pour ça que j’ai fait beaucoup d’années ici, parce que c’est la chose qui m’a le plus marqué, j’ai envie de dire. Même les équipes de bas de tableau, tu vas jouer là-bas, la ferveur est folle. C’est culturel, c’est vraiment leur culture, c’est vraiment le week-end, il y a du foot, tout le monde va au stade, que ce soit les enfants, les femmes, tout le monde en fait. Oui, c’est un truc que tu ne retrouves pas forcément dans d’autres pays. Ce qui me frappe toujours autant après 7 ou 8 ans en Championship, c’est que même les matchs en semaine, les stades sont complets.
«je suis sûr que Michael Olise peut aller encore plus loin»
Foot Mercato : à Reading, tu as côtoyé un jeune espoir du football, Michael Olise. Il explose en 2020-2021, peux tu nous raconter son explosion au plus haut niveau ?
YM : avec Michael, on est amis, encore hier, on parlait, on est proches. Franchement, comme je dis souvent, talentueux, il savait déjà où il voulait aller. On voyait déjà l’entraînement, qu’il était au-dessus de ses coéquipiers, il était confiant, il était sûr de lui. Il a déjà touché l’équipe de France, c’est déjà très, très bien. Mais je suis sûr qu’il peut aller encore plus loin. Après, comme je dis souvent, il faut juste le connaître pour le comprendre. Les gens disent qu’il est un peu timide. Il faut juste être proche de lui pour le comprendre. Mais en soi, c’est quelqu’un de normal, d’authentique. Il reste lui-même. Il ne fait pas de mouvement. Il garde sa façon d’être sans vraiment être forcément introverti.

Foot Mercato : lors de la 2018-2019 à Reading, tu côtoies une autre future star du football, Emiliano Martinez. Il avait déjà ce caractère à l’époque ? Tu as été surpris de son ascension ?
YM : il était venu en prêt d’Arsenal, mais il avait déjà cette assurance. Il était sûr de lui. Ça ne me surprend pas tant que ça, son ascension. Franchement, c’était un vrai bon gardien. On se disait qu’il n’avait rien à faire à Reading. Je pense qu’il était venu pour juste avoir du temps de jeu, mais en soi, il était au-dessus. Il avait un bon jeu au pied, sur sa ligne, il était bon. Il avait déjà ce gros caractère, il provoquait déjà les adversaires. Aujourd’hui, ses provocations ont pris une autre dimension, car quand tu es connu à l’international, c’est différent, tous tes faits et gestes sont médiatisés.
Foot Mercato : tu as côtoyé beaucoup de très bons joueurs dans les catégories de jeune au PSG, qui était le plus fort ?
YM : je dis tout le temps que pour moi, c’était Kingsley Coman. Il était déjà au-dessus qu’il soit avec les U17, avec les U19 ou avec la CFA, il était toujours surclassé. Et ça ne changeait rien à son niveau, c’était toujours le même. Il pouvait prendre le ballon et faire des différences lui-même. Il était rapide, il avait la technique. En fait, à ce moment-là, il était vraiment en avance, par rapport aux autres de sa génération.
Foot Mercato : tu as côtoyé beaucoup de très bons joueurs dans les catégories de jeune au PSG, qui était le plus fort ?
YM : je dirais Nkunku. Il était talentueux, mais la dimension qu’il a prise à Leipzig, son gros transfert à Chelsea, franchement respect. Il était déjà au-dessus techniquement. Après, c’est vrai que physiquement, il était un peu en dessous. Physiquement, il n’est pas grand, il est petit, il n’était pas si costaud que ça, mais il a bien travaillé. Je pense qu’il a un peu caché ses défauts physiques avec sa technique. C’est un 9 moderne, qui décroche, mais avec une très bonne finition. Donc, il évite le contact physique.
Foot Mercato : quel est ton meilleur souvenir de ta formation au Paris SG ?
YM : je pense que mon meilleur souvenir, en fait, c’est l’ambiance, la cohésion en groupe qu’on avait. C’était vraiment des souvenirs que tu ne peux pas oublier. On a grandi ensemble, on a fait le centre de pré-formation ensemble, ensuite le centre de formation. L’ambiance qu’on avait dans le groupe, et surtout la qualité qu’on avait, et le fait, maintenant, de voir beaucoup de joueurs de haut niveau, ça ne peut que faire plaisir. Les gens nous répètent que par génération, il n’y en a que deux qui sortent, c’est vrai que nous, dans notre génération, au PSG, 96, 97, même 95, et même 98, j’ai envie de te dire aussi, il y en a beaucoup qui sont sortis. On a brisé les quotas, mais il faut quand même être lucide, ce n’est pas partout comme ça.

«on avait une équipe pour remporter la Youth League»
Foot Mercato : en 2016, vous atteignez la finale de la Youth League, tu marques en finale, mais malheureusement vous vous inclinez face à Chelsea ; c’est une grosse déception dans ta carrière ?
YM : franchement, oui parce qu’on avait une équipe pour la remporter. C’était un match serré. Après, bon, l’Académie Chelsea aussi, on la connaît, elle est très réputée. Dans le futur j’ai joué beaucoup contre des joueurs contre qui j’avais joué en Youth League. C’est marrant parce que tout le temps, on se reconnaît un peu. Je pense que leur académie, c’était un peu comme la nôtre, on avait des grosses générations. À Chelsea, il y avait Abraham, Tomori, Mount, Chalobah etc. Ça s’est joué sur des détails. Mais avec du recul, ce sont des bons souvenirs.
Foot Mercato : le PSG va jouer une demi-finale de Ligue des Champions face à Arsenal dans quelques jours, tu penses que les Parisiens peuvent aller au bout cette année ?
YM : j’espère, déjà. Mais je pense que, là, ils ont le collectif pour aller au bout. On sent que les équipes aussi, même à l’international, respectent plus le PSG. J’ai l’impression que ce PSG-là est plus craint que celui d’avant. Avant, les gens pensaient que c’était plus basé sur des individualités. Là, on voit vraiment qu’il y a un collectif. On voit vraiment que tout le monde peut faire la différence.
Foot Mercato : tu es en contact avec des joueurs actuels du PSG ?
YM : avec Presnel, un peu. En soi, il n’y a que Presnel de ma génération. Malheureusement, il n’y a plus beaucoup de joueurs de la formation. Donc, on s’accroche à ce qu’on peut.
«le back to back est possible pour la Côte d’Ivoire à la CAN»
Foot Mercato : en fin d’année aura lieu la CAN au Maroc, ton pays la Côte d’Ivoire a remporté la dernière édition. Tu penses qu’un back to back est possible ?
YM : le back to back est possible, mais on sait tous que la Côte d’Ivoire sera attendue. Après avec le parcours de la dernière CAN, les gens se disent que ça ne peut pas se répéter, ils ne vont pas le refaire. Mais la Côte d’Ivoire a les armes pour aller au bout une nouvelle fois. Après le niveau en Afrique à chaque CAN évolue de plus en plus. Il pourrait y avoir des surprises. Aujourd’hui, il n’y a aucun match simple, il y a plus de petites équipes. Toutes les nations ont le niveau pour gagner. Il faudra bien évidemment faire attention au Maroc vu qu’ils sont chez eux à domicile. Je pense qu’on va avoir une très belle CAN.
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