Ligue 1

Et si l’oublié Jordan Ferri redevenait incontournable à l’OL ?

Ne faisant pas vraiment office de priorité absolue aux yeux de Bruno Genesio en ce début de saison, Jordan Ferri a dû prendre son mal en patience. Mais, titulaire hier soir à Lille pour le compte de la 13ème journée de Ligue 1, le relayeur de l’Olympique Lyonnais a marqué des points, et rappelé à quel point il pouvait être utile aux Gones.

Par Khaled Karouri
6 min.
Olympique Lyonnais Jordan Ferri @Maxppp

Il y a eu des changements à l’Olympique Lyonnais depuis le début de la saison. Des changements de système tout d’abord (4-3-3, 3-5-2, 4-4-2 ou 4-2-3-1 selon la place que l’on accorde à Nabil Fekir sur le rectangle vert, 4-1-4-1) qui ont conduit ensuite à des changements d’hommes. Principales victimes du passage du 3-5-2 au 4-4-2, Mapou Yanga-Mbiwa a pris place sur le banc de touche quand Nicolas Nkoulou est lui tenu régulièrement à l’écart du groupe en match. Outre la défense centrale, le passage de trois défensifs (un récupérateur et deux relayeurs) à deux éléments devant la défense dans l’entrejeu a coûté cher à Sergi Darder, lequel se voit préférer Corentin Tolisso et Maxime Gonalons. Mais Jordan Ferri, lui, n’a même pas eu à attendre un quelconque changement de système pour voir sa place être remise en cause.

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Dès le coup d’envoi de la saison, le numéro 12 rhodanien le savait, il allait à nouveau devoir faire ses preuves en dépit de deux dernières saisons particulièrement réussies avec 56 titularisations sur ses 69 apparitions en Ligue 1 : « C’est un peu comme tous les débuts de saison, j’ai envie de dire (rires). J’ai peu de temps de jeu, mais mon état d’esprit fait que je suis pleinement impliqué dans le collectif, j’essaie d’aider au plus l’équipe lors de mes entrées et c’est comme ça que j’ai pu récupérer une place de titulaire les années précédentes. Il n’y a aucune raison que ça ne se passe pas comme ça cette année », déclarait-il à notre micro à la fin du mois d’août dernier, refusant de céder au pessimisme malgré un temps de jeu déjà considérablement amoindri à l’époque (il est entré en cours de jeu face au PSG au Trophée des Champions puis pour les trois premières journées de L1, à chaque fois hors du onze de départ donc, Ndlr).

Ferri n’a pas eu beaucoup de temps de jeu cette saison

Optimiste, l’homme dont le bail expire en 2020 à l’OL pensait ainsi entrevoir des jours meilleurs, et ce fut d’ailleurs le cas quelques semaines plus tard. Le passage au 3-5-2 et l’enchaînement des rencontres avec l’arrivée de la Ligue des Champions permettaient au natif de Cavaillon de goûter à nouveau aux joies des titularisations, que ce soit face à Bordeaux, au Dinamo Zagreb, à Marseille, à Lorient, contre Saint-Etienne, et à Nice (du 10 septembre au 14 octobre). Des apparitions qui ne pouvaient être que positives, si elles n’étaient pas ternies pas des absences répétées dans les grands rendez-vous, puisque le joueur n’entrait même pas en jeu en Ligue des Champions sur la pelouse du FC Séville. Mais depuis, nouveau coup dur pour l’international Espoirs français (6 capes, 1 but), qui a une fois de plus dû s’asseoir sur le banc de touche en raison de l’instauration du 4-2-3-1. Pire encore, Sergi Darder faisant office de première solution sur le banc dans l’entrejeu, Ferri n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent ces dernières semaines.

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Depuis la mise en place de ce nouveau schéma de jeu, l’intéressé a dû se contenter des miettes, et faire contre mauvaise fortune bon cœur. Même pas entré en jeu au cours des deux déplacements consécutifs à Toulouse et à la Juventus Turin, il n’a ensuite même pas eu droit à un temps de jeu conséquent pour faire souffler ses partenaires lors de la réception de Bastia juste avant la trêve internationale, devant faire avec seulement 17 petites minutes de présence sur le pré. Ce qui n’a cependant pas empêché le relayeur de se montrer décisif, puisque c’est lui qui offrait le but du break aux siens en contraignant Bengtsson (86e) à marquer contre son camp. Si l’on fait les comptes, sur les 17 premiers matches disputés par l’OL cette saison, Ferri a été laissé de côté 5 fois, pour 6 titularisations seulement et 6 entrées en jeu.

Genesio a parlé à Ferri

Des chiffres loin d’être en adéquation avec le statut d’un élément qui, par le passé, a rendu bien des services lorsque l’on faisait appel à lui. Toujours à notre micro fin août, Ferri refusait pourtant de remettre en cause son avenir dans la cité rhodanienne : « Honnêtement, ça m’est arrivé lors des années précédentes de me demander si ça ne serait pas mieux ailleurs. Mais je dois beaucoup à ce club, c’est mon club formateur, qui est devenu mon club de cœur au fil des années. J’arrive toujours à la même conclusion : c’est un club où j’ai envie de réussir, je n’ai pas envie de partir en étant sur le banc, j’ai envie de redonner à ce club tout ce qu’il a pu me donner. Il ne faut pas partir pour partir, ce n’est parfois pas mieux ailleurs. On a un nouveau stade, un nouveau centre d’entraînement, beaucoup d’objectifs pour l’avenir : on a tout ce qu’il faut à l’Olympique Lyonnais », lançait-il à l’époque, sans l’ombre d’une hésitation.

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Alors qu’un autre milieu, Sergi Darder, a pu émettre des doutes à ce propos dans nos colonnes par le biais de son agent, Ferri a pour sa part préféré se réfugier dans le travail durant la trêve internationale, évitant de s’exprimer malgré une frustration palpable : « Quand tu es un jeune joueur, tu as forcément envie de jouer tous les matches. Mais il a pris sur lui, en ne lâchant rien, en aidant l’équipe le plus possible lorsque le coach faisait appel à lui. Il a su avoir un bon état d’esprit, car sa situation personnelle ne devait pas impacter le bien-être de l’équipe. C’était à lui d’être patient », nous a-t-on d’ailleurs fait savoir dans son entourage. Bruno Genesio, pour sa part, a profité de la trêve pour s’entretenir avec son numéro 12 : « Il lui a parlé. Il lui a dit qu’il comptait sur lui, comme sur tous les autres joueurs qui jouaient moins ces derniers temps. Il lui a fait comprendre qu’il comptait sur tout le monde durant cette période de 10 matches jusqu’à la trêve hivernale », poursuit-on chez les proches du relayeur.

De la parole aux actes, l’entraîneur a confirmé ses dires en titularisant ce vendredi soir Ferri pour le 18ème match de la saison lyonnaise. Bien dans ses chaussures, le milieu de terrain a d’ailleurs livré une belle copie à Lille, passeur décisif pour Cornet (3e) sur le seul et unique but de la rencontre remportée par les Gones (0-1). À l’aise, il a joué juste et a avalé les kilomètres sans broncher, jusqu’à son remplacement à un quart d’heure de la fin, démontrant une fois de plus son utilité lorsque l’on faisait appel à lui. Reste maintenant à savoir si cette titularisation en appellera une autre face au Dinamo Zagreb en Ligue des Champions ce mardi soir, ou si le retour de Nabil Fekir (qui était suspendu face au LOSC) et celui espéré de Rachid Ghezzal feront revenir au goût du jour le 4-2-3-1. Avec les conséquences que l’on connaît dans l’entrejeu…

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