Grande équipe du continent sud-américain, l'Uruguay espère faire quelque chose de bien au Qatar. Mais la Celeste est confrontée à un problème générationnel, avec des jeunes talents pas assez exploités.
Le parcours de qualification :
Deux fois vainqueur de la Coupe du monde (1930 et 1950) et avec quatorze participations à son actif, l'Uruguay reste un habitué des qualifications à l'événement. Seulement, cette nation qui arrive en fin de cycle et tente de se réinventer, a eu beaucoup plus de mal que les autres années. Si le Brésil (1er) et l'Argentine (2e) ont roulé sur les qualifications sud-américaines, la Celeste ne peut pas en dire autant avec un total de six défaites et huit matches nuls en 18 rencontres. Elle s'est d'ailleurs lourdement inclinée lors des deux rencontres face à l'Albiceleste (0-1, 0-3) et la Seleção (0-2, 1-4). L'Uruguay a également concédé des défaites plus inquiétantes en Bolivie (3-0), en Équateur (4-2), ainsi qu'un nul concédé face au denier du classement : le Venezuela (0-0). Proches d'une élimination, les Uruguayens se sont réveillés en début d'année et ont enchainé quatre victoires consécutives pour assurer une troisième place et un billet vers le Qatar.
Les qualités et faiblesses :
Fidèle à ses principes de jeu, la Celeste se reposera évidemment sur son jeu défensif et sa charnière expérimentée Gimenez-Godin. Les deux centraux, qui évoluaient déjà ensemble à l'Atlético de Madrid, sont maintenant épaulés par le jeune défenseur prometteur du FC Barcelone : Ronald Araujo. Blessé en ce début de saison avec le Barça, il devrait être de retour pour le Mondial 2022. Mais la défense n'est évidemment pas le seul point fort de la Céleste puisque le trio offensif Valverde, Suarez et Núñez est très attendu pour l'événement, d'autant plus qu'Edinson Cavani est toujours là, dans un nouveau rôle de supersub. Dans un groupe composé de trois adversaires homogènes - le Ghana, la Corée du Sud et le Portugal - l'Uruguay est, sur le papier, une équipe capable de sortir de son groupe de qualification.
Seulement voilà, il y a encore un gap entre ce que promet la Céleste sur le papier et ce qu'elle est aujourd'hui capable de produire. Certains cadres risquent de faire la compétition de trop, à l'instar de Muslera, qui a perdu sa place de titulaire au profit de Rochet, qui devra faire face à la pression du célèbre gardien uruguayen. Tout comme Diego Godin et Luis Suarez, qui ne jouent plus en Europe, alors que la présence de Cavani est encore compromise en raison de ses récentes blessures. Les trois étoiles montantes du pays (Darwin Núñez, Federico Valverde et Ronald Araujo) ne jouent pas encore à leur poste de prédilection en sélection et cela est problématique. La transition avec la nouvelle génération n'est pas encore réussie et c'est tout le problème de cette équipe.
Le sélectionneur : Diego Alonso
Passé par l'Atlético de Madrid ou encore Valence, Diego Alonso était autrefois attaquant, avec huit sélections avec l'Uruguay à son actif. Devenu entraîneur en Amérique, il a exercé au Mexique, en Uruguay, au Paraguay ainsi que dans la franchise américaine de l'Inter Miami, en MLS. Mais après un peu plus d'un an passé en Floride, le 15 décembre 2021, il est nommé sélectionneur de l'Équipe nationale d'Uruguay, à la place d'Oscar Tabárez, licencié quelques jours plus tôt après la claque encaissée en Bolivie (3-0). Son arrivée a donné un regain d'énergie aux Bleu et Blanc, qui ont donc arraché la qualification pour le Mondial, au Qatar. Un entraîneur avec un style de jeu plus porté vers l'attaque et c'est d'ailleurs lui qui a fait le choix d'aligner Darwin Núñez à la pointe de l'attaque, avec Luis Suarez. Une décision qui en a étonné certains au pays, mais depuis son arrivée à la tête de la sélection, l'Uruguay va mieux, malgré un humiliant revers contre l'Iran (0-1), en amical.
La star : Luis Suarez
Au-delà de son palmarès et de ses statistiques hors norme, Luis Suarez (35 ans) est surtout la star du pays uruguayen. Déjà, en 2010, il s'était fait remarquer en Afrique du Sud et avait énormément fait polémique en sauvant volontairement avec les mains une reprise de la tête du joueur ghanéen Dominic Adiyiah, permettant à la Celeste d'aller en demi-finale. En 2014, il inscrivait un doublé lors du deuxième match face à l'Angleterre avant une nouvelle polémique à la suite d'une morsure sur l'Italien Giorgio Chiellini. Plus calme en 2018, il n'a rien pu faire face à l'équipe de France et a échoué en quarts de finale (2-0). Mais en plus d'être un sacré caractère, il est le meilleur buteur de l'histoire de sa sélection, avec 68 buts inscrits. Pour sa quatrième et dernière Coupe du monde de sa grande carrière, Luis Suarez - de retour avec son club formateur du Nacional en Uruguay, où il vient d'être sacré champion - espère boucler sa carrière internationale de la meilleure des manières.
L'attraction : Federico Valverde
Il y a Darwin Núñez, Ronald Araujo, mais le nouveau grand talent du pays uruguayen n'est autre que Federico Valverde. Déjà double champion d'Espagne et vainqueur de la Ligue des Champions la saison dernière avec le Real Madrid, le milieu de terrain polyvalent de 24 ans est désormais un élément fort sur lequel s'appuie Carlo Ancelotti. Capable de jouer dans un trio offensif, mais aussi au milieu de terrain, Valverde évolue souvent dans un poste de milieu offensif en sélection, derrière Suarez et Núñez. Arrivé en sélection en 2017, il s'est également rapidement imposé (44 sélections, 4 buts) et attend patiemment de disputer son premier Mondial. Diego Alonso compte évidemment beaucoup sur lui pour cet événement, qui le ferait passer dans une autre dimension s'il réussit à réaliser une belle compétition, au Qatar.
La liste de 26 joueurs
- Gardiens : Sergio Rochet (Nacional, URU), Fernando Muslera (Galatasaray, TUR), Sebastian Sosa (Independiente, ARG)
- Défenseurs : José Luis Rodriguez (Nacional, URU), Guillermo Varela (Flamengo, BRE), Ronald Araujo (FC Barcelone, ESP), José María Giménez (Atlético Madrid, ESP), Sebastian Coates (Sporting Lisbonne, POR), Diego Godin (Vélez Sarsfield, ARG), Martin Caceres (Los Angeles Galaxy, USA), Matias Viña (AS Rome, ITA), Mathias Olivera (Naples, ITA)
- Milieux : Matias Vecino (Lazio Rome, ITA), Rodrigo Bentancur (Tottenham, ANG), Federico Valverde (Real Madrid, ESP), Lucas Torreira (Galatasaray, TUR), Manuel Ugarte (Sporting Lisbonne, POR), Facundo Pellistri (Manchester United, ANG), Nicolas De la Cruz (River Plate, ARG), Giorgian de Arrascaeta (Flamengo, BRE), Agustin Canobbio (Athletico Paranaense, BRE), Facundo Torres (Orlando City, USA)
- Attaquants : Darwin Nunez (Liverpool, ANG), Luis Suarez (Nacional/URU), Edinson Cavani (Valence, ESP), Maximiliano Gomez (Trabzonspor, TUR)
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