Pourquoi l'Atalanta piétine en ce début de saison
Septième de Serie A à seulement six points du leader l'AC Milan et troisième de son groupe de Ligue des Champions à égalité avec l'Ajax Amsterdam, l'Atalanta est dans les temps de passage, mais n'affiche pas les mêmes performances que la saison dernière. Alors est-ce inquiétant ou non ?
Équipe frisson de la saison dernière, l'Atalanta avait marqué les esprits et beaucoup de buts. Fruit d'un travail de quatre ans avec Gian Piero Gasperini à sa tête, cette Atalanta a livré un parcours impressionnant avec une troisième place en Serie A et un parcours jusqu'aux quarts de finale de la Ligue des Champions. Une récompense pour les efforts réalisés jusque-là. Alors pour ce nouvel exercice, l'optimisme était de la partie. Hors Timothy Castagne qui a rejoint Leicester, cette équipe de l'Atalanta s'appuyait sur un effectif renforcé par Aleksey Miranchuk, Sam Lammers, Cristian Romero, Fabio Depaoli, Johan Mojica et Cristiano Piccini. Un mercato bien géré donc et qui laissait place à de belles promesses. Les voyants étaient tellement au vert que Josip Ilicic faisait lui aussi son retour sur les terrains après une longue dépression. Cela débutait très bien avec trois belles victoires contre le Torino (4-2), la Lazio (4-1) et Cagliari (5-2).
Mais depuis, l'Atalanta a baissé le pied avec une victoire, deux matches nuls et deux défaites en Serie A ainsi qu'un lourd revers en Ligue des Champions. Journaliste pour Rai Sport et auteur du livre Favola Atalanta qui retrace la montée en puissance du club de Bergame, Andrea Riscassi explique ce début de saison mi-figue mi-raisin : «s'adapter aux schémas tactiques de Gasperini n'est jamais facile. Dans ce cas, comme la saison s'est terminée à la mi-août et a redémarré un peu plus d'un mois plus tard, toute la phase de pré-saison manquait. Cela a ralenti l'adaptation de nouveaux éléments, car Gasperini comptait sur le «coffre-fort utilisé». Parmi les nouveaux, Romero est certainement le joueur qui a donné les meilleures réponses. Même Lammers a donné de bonnes réponses lorsqu'il a été sollicité. Pour Deapoli et Mojica, nous en saurons plus d'ici Noël.» Cependant la situation est loin d'être préoccupante.
L'Atalanta habituée aux départs en douceur
Septième de Serie A à hauteur du Napoli et de la Lazio ainsi qu'à six longueurs du leader Milan, la Dea reste à portée de ses rivaux au sein d'un gros peloton. En Ligue des Champions, la situation n'est pas préoccupante également avec une troisième place pour un but de différence avec l'Ajax Amsterdam. Surtout que l'Atalanta est habituée aux départs timides. «Gasperini nous a habitués à un départ un peu ralenti avec d'incroyables remontées en seconde partie de saison. Cette année, il a de nombreux attaquants disponibles. Dès qu'il pourra en tirer le meilleur parti, l'équipe redeviendra la meilleure attaque de Serie A» ne manque pas de souligner Andrea Riscassi. Pas de quoi s'inquiéter donc même si la série actuelle tranche avec les trois premières journées de championnat. «L'Atalanta a redémarré sur l'élan de l'excellente saison dernière. Puis il y a eu la trêve internationale de septembre, la lourde défaite à Naples et celle face à la Sampdoria qui a sapé certaines certitudes. Maintenant il y a 9 matchs en un mois, voyons si de meilleurs résultats viendront avec la continuité de l'entraînement», ne manque pas de rappeler Andrea Riscassi.
Il explique aussi que l'intensité des entraînements peut également avoir son incidence : «les entraînements de Gasperini ont toujours été difficiles. Ils n'ont pas changé. Mais maintenant il y a beaucoup de courses les unes après les autres et il n'est pas facile de récupérer.» L'Atalanta peut néanmoins compter sur un effectif exceptionnel et capable de grandes choses avec Duvan Zapata (5 buts et 4 passes décisives en 11 matches), Luis Muriel (5 buts et 2 passes décisives en 9 matches) ou encore Papu Gomez (5 buts et 3 passes décisives en 11 matches) qui se montrent particulièrement décisifs. Par contre, Josip Ilicic n'a pas encore retrouvé son meilleur niveau et cela se ressent. «Ilicic est un joueur exceptionnel, mais après la pause qu'il a prise il n'est pas encore revenu au niveau qu'il avait affiché contre Valence (où avec quatre buts il a porté l'équipe en quarts de finale de la Ligue des champions). Gasperini le considère comme essentiel et le titularise pour essayer de le mettre dans le rythme du match. Sans lui, l'équipe perd plusieurs points de repère» nous explique Andrea Riscassi.
Il voit un joueur capable d'apporter beaucoup cette saison comme l'on fait Ruslan Malinovskyi et Mario Pasalic l'an dernier : «Miranchuk est très fort, j'espère qu'il trouvera plus de temps de jeu car il pourrait être la surprise de la Dea cette saison.» A l'exception de quelques petites incertitudes, l'Atalanta reste toujours dans sa dynamique positive et cherche juste à relancer la machine. Andrea Riscassi se montre assez positif quant à la saison du club de Bergame : «c'est une saison anormale. Percassi (le président ndlr) dit que l'objectif est de conserver son rang. Je pense que le véritable objectif est de passer la phase de poules de la Ligue des champions et d'essayer de reconquérir l'Europe pour la saison prochaine également. Mais à Bergame, il y a moins de pression qu'ailleurs et donc tout ce qui arrive sera le bienvenu.» Belle histoire du foot italien, l'Atalanta va donc tenter de briller encore une fois en championnat et en Ligue des Champions. Toujours en rodage, la bande de Gian Piero Gasperini a juste besoin de trouver la meilleure formule et un rythme de croisière.
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