Valentin Gendrey, Lecce : «je ne regrette pas le choix d’être venu en Italie, ça m’a fait grandir»
Artisan de la montée dans l’élite italienne la saison dernière, Valentin Gendrey (22 ans) s’est imposé comme l’un des cadres de Lecce cette année en Serie A. Titulaire à presque toutes les rencontres de championnat, il s’est bien développé au point de devenir international espoir le mois dernier. Pour Foot Mercato, le latéral droit français fait le point sur sa saison.
Foot Mercato : Comment s’est passée ton intégration en Italie puisque tu as quand même quitté la Ligue 2 et la France assez jeune ?
Valentin Gendrey : Ce qui a été facile, c’est que je suis venu au club quand il était en Serie B, j’ai fait une année en Serie B, il y avait une bonne ambiance, on m’a intégré rapidement donc c’est sûr que d’être avec le groupe, un groupe que je connais, avec qui je jouais quand on est monté en Serie A, c’est déjà plus facile que si tu arrivais de l’extérieur. J’avais déjà cette confiance, la confiance du club. C’est surtout grâce à tout ça que l’intégration s’est faite rapidement.
FM : Tu as été rejoint par pas mal de Français, Samuel Umtiti, Rémi Oudin et Alexis Blins. Est-ce que cela a été utile dans cette saison de maintien en Serie A d’avoir autant de joueurs français ?
VG : C’est sûr que ça aide. Même si je parle italien, communiquer avec eux, ce n’est pas pareil quand tu parles avec ta langue natale. En plus, il y a Umtiti qui a une grande expérience, c’est sûr qu’il m’a beaucoup aidé en me donnant des conseils, sur et en dehors du terrain. Ca aide d’avoir un joueur comme ça. On est quatre Français, on est tous proches, on est souvent ensemble, on se parle beaucoup.
FM : Justement, parle nous un peu plus de votre relation avec Samuel Umtiti surtout que vous êtes tous les deux défenseurs. Il t’a fait grandir en tant que homme, en tant que joueur ?
VG : Déjà Samuel est un défenseur donc c’est sûr que sur les phases défensives, dans les placements, il me parle beaucoup. Même plus tard, avec le ballon, il a cette notion de temps forts / temps faibles. On en a beaucoup parlé de quand est-ce que l’on doit calmer le jeu. Il a une grande expérience donc il m’a beaucoup aidé.
FM : Tu as aussi découvert un nouveau pays. Ton installation là-bas à Lecce s’est bien passée ?
VG : Carrément ! Je ne parlais pas italien donc j’ai tout de suite pris des cours pour pouvoir communiquer que ce soit avec les coéquipiers, le coach. C’était important pour moi. Je suis quand même dans une très belle région, ce n’est pas la pire Les Pouilles. Je suis arrivé, il faisait super chaud. Il y a la mer à 20 minutes. Il y a des beaux coins, c’est une vraie belle région.
FM : D’un point du vue collectif, vous faites une plutôt bonne saison pour un promu. Vous êtes bien partis pour vous maintenir même s’il y a encore un petit travail. Mais sur ta saison individuelle, quel regard y portes-tu ?
VG : Par rapport au maintien, là on est quand même sur cinq défaites, c’est dur. En fait, on a de la chance que derrière, ça ne gagne pas. Quand tu es sur cinq défaites, ça fait mal. Mais bon, on a encore notre destin entre nos mains. Individuellement, il y a eu ces premiers matchs où tu apprends, tu découvres le niveau. Après, moi je trouve que défensivement, je fais une bonne saison et offensivement, je m’améliore mais je peux faire mieux. Pour une première saison, ça va et ça a été récompensé par l’appel en Equipe de France Espoirs. Mais je dois continuer à travailler.
FM : Tu penses que le fait que votre équipe soit quand même assez jeune (24,5 ans la moyenne, ndlr) et que votre équipe de Primavera soit en tête de son championnat, ça peut aider aussi d’avoir cette philosophie de développement des jeunes et d’avoir des joueurs de ton âge dans le groupe ?
VG : On a la confiance du club, à partir de là, c’est plus facile quand tu joues. Que ce soit moi ou Joan González qui est un 2002, ils n’ont pas eu peur de nous lancer. Cela montre que l’on a cette confiance. Sur le terrain, c’est plus facile de jouer quand on a la confiance du coach, du club. Cela déroule. La Primavera envoie beaucoup de joueurs s’entraîner avec nous. González est le bon exemple. L’année dernière, il était en Primavera et aujourd’hui, il joue quasiment tous les matchs avec nous.
«Jouer contre ces équipes et ces joueurs t’aide à progresser»
FM : Quelles équipes et quels joueurs t’ont le plus impressionné, dans ceux que tu as rencontré en Italie ?
VG : Naples, c’est vraiment fort et ça se voit, ils dominent le championnat. Sinon, en joueurs, je dirais Rafael Leão, c’est fort techniquement, ça va vite. Sa vitesse d’exécution est vraiment forte. En plus, je l’ai en un-contre-un, il joue sur mon côté. Même Kvaratskhelia, ce sont vraiment de très bons joueurs. Ca aide à progresser puisque tu dois te concentrer, élever ton niveau, je préfère jouer contre les meilleurs. Jouer contre ces équipes là, ces joueurs là, tu progresses.
FM : Il y a pas mal de jeunes joueurs français qui partent assez jeunes de France et qui choisissent l’étranger en post-formation, notamment l’Allemagne. Et parfois cela aide même dans la progression. Est-ce que cela a été un choix pour toi ?
VG : Cela dépend des personnes. Moi ça m’a beaucoup aidé. J’étais à Beauvais, j’ai joué à Amiens donc c’était proche de ma famille, j’ai toujours eu ce confort. Sortir de cette zone, ça m’a fait grandir. C’est une autre vie, je dois apprendre une nouvelle langue. Je suis sans cette famille qui était proche qui pouvait m’aider dès que j’avais un problème, qui était à 30 minutes de route. De base, je voulais quand même rester en France, j’aurais aimé continué en France mais le choix d’être venu en Italie, je ne le regrette pas, ça m’a fait grandir.
FM : Le 16 mars dernier, le sélectionneur Sylvain Ripoll t’a convoqué en Equipe de France Espoirs. Comment as-tu réagi à tes premiers pas en Bleuets ?
VG : Quand tu fais une saison, où tu joues presque tous les matchs, tu y penses forcément. J’étais quand même surpris parce qu’il y a quand même de très bons joueurs à ce poste. C’était un objectif personnel et le fait d’être appelé, c’était incroyable. Je connaissais certains joueurs déjà comme j’avais joué en France U18, comme Pierre Kalulu. Forcément ça aide quand tu arrives, tu n’es pas tout seul. Il y a que des gentils là-bas, ils t’intègrent facilement. Tu parles vite, tu joues sans pression. En plus, ça va vite, ce n’est pas comme en club. Tu n’as qu’une semaine, tu n’as pas le temps. L’intégration est plus rapide.
FM : D’un point de vue personnel, hormis le maintien avec ton club, comment abordes-tu l’été, à quelques semaines de la fin de saison ? C’est toujours une période particulière pour vous les joueurs. Tu as déjà parlé avec tes dirigeants et ton agent ?
VG : On n’en a pas encore parlé avec le club. Je pense que le maintien est la chose la plus importante, pour nous pour le club. Je ne sais pas encore ce qu’ils comptent faire par la suite. Déjà je pense au maintien. Moi je m’occupe du terrain et je laisse mes agents s’occuper de ce qu’il se passera à côté. D’abord le maintien, puis ensuite on aura une discussion avec le club pour savoir leur philosophie, ce qu’ils veulent, ce qu’ils pensent. Je ne ferme pas de portes parce que je me sens bien à Lecce. Tout va bien mais c’est sûr, quand tu es joueur, tu veux toujours progresser, jouer encore plus haut.
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