Ligue des champions : le PSG inquiète déjà tout le monde

Par Dahbia Hattabi
8 min.
Kylian Mbappé et Luis Enrique @Maxppp

Hier soir, le Paris Saint-Germain s’en est sorti de justesse face à Newcastle (1-1). Un pénalty en fin de rencontre a changé la donne. Mais l’inquiétude persiste autour de l’écurie française.

Hier soir, le Paris Saint-Germain a frôlé la catastrophe. Durant une bonne partie de la rencontre, les Parisiens ont été menés au score par Newcastle, qui avait ouvert la marque par l’intermédiaire d’Alexander Isak. En tribunes, on a vu Nasser Al Khelaïfi assez stressé au fur et à mesure de la rencontre. Et il a fallu un pénalty, obtenu par Ousmane Dembélé et transformé par Kylian Mbappé pour que les pensionnaires du Parc des Princes obtiennent le match nul en fin de rencontre (1-1). Après le coup de sifflet final, les débats ont beaucoup tourné autour du pénalty litigieux accordé aux Franciliens. Mais Luis Enrique n’a pas échappé aux questions autour de la prestation de son équipe.

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En conférence de presse, l’Espagnol s’est montré satisfait. «On a fait preuve de caractère jusqu’au coup de sifflet final. On a su surmonter notre frustration. On a réalisé une performance complète, on aurait mérité de gagner, on a été meilleur, le résultat ne reflète pas le match, mais c’est le foot (…) J’ai aimé l’attitude des joueurs face au problème: mener c’est facile, mais quand on perd de manière injuste on peut rester frustré, or jusqu’à la dernière minute on a été dedans. Je suis très heureux du comportement des joueurs, on a généré beaucoup d’occasions, quand le ballon ne veut pas rentrer c’est dur, contre une équipe qui défend très bien comme Newcastle, et peut être dangereuse en contre-attaque.»

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Le PSG n’impressionne pas

Oui, Paris a eu des occasions. Mais la prestation globale des coéquipiers de Milan Skriniar laisse à désirer. Offensivement, le PSG a manqué de tranchant. Mbappé, Dembélé ou encore Barcola ont tous manqué d’efficacité dans le dernier geste. Comme l’a dit KM7, les Franciliens n’ont pas été assez tueurs dans l’ensemble et cela aurait pu leur coûter très cher. Dans l’entrejeu, Paris a manqué de mordant à l’image d’Ugarte, qui a eu du mal face aux Magpies. Enfin, la défense n’a pas rassuré. Sur l’action du but, les Toons se sont baladés au milieu des Parisiens, qui n’ont pas été aidés par un Gianluigi Donnarumma qui a de nouveau fauté. Bref, tout n’a pas été parfait. Comme depuis le début de saison, on a envie de vous dire.

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Mais ce PSG manque encore de beaucoup de choses, notamment de la créativité et d’un peu plus de caractère. Si Luis Enrique est content, ce n’est pas l’avis de tout le monde. Outre KM7, qui a pointé du doigt le manque d’efficacité, la presse n’est pas emballée par le jeu proposé par le club de la capitale. En Espagne, AS écrit : «Mbappé et le VAR sauvent le PSG. Un pénalty très douteux de Livramento, transformé par Mbappé, a sauvé le PSG d’un drame au Parc des Princes contre Newcastle. L’équipe parisienne, sans ce but, n’aurait pas dépendu d’elle-même lors de la dernière journée pour se qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions».

Beaucoup d’erreurs

Le média espagnol a expliqué que le PSG avait bien entamé son match mais n’était pas parvenu à marquer. Puis, la donne a changé.
«Newcastle n’est cependant pas une équipe comme celles que le PSG affronte habituellement en Ligue 1, maîtrisées et soumises à leur domination pendant 90 minutes. À partir de la 20e minute, les hommes de Howe ont commencé à surmonter la pression suffocante de leur rival et ont commencé à ouvrir les terrains que Luis Enrique laissait derrière eux aux milieux de terrain.» AS a épinglé Donnarumma, coupable d’une nouvelle erreur sur le but. Mais pas seulement. «La nervosité a commencé à émerger au PSG, également chez Luis Enrique, qui n’arrivait pas à croire qu’il était dans les cordes», poursuit AS avant de conclure en disant que la persévérance de Luis Enrique, qui a multiplié les changements, a fini par payer grâce à un "pénalty douteux".

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De son côté, Relevo parle d’un "grand match de Ligue des champions" mais évoque les soucis du PSG. «Les erreurs défensives peuvent poser problème et comme on le voit en Ligue 1, le PSG commet beaucoup d’erreurs. Pour cette raison, lorsque Donnarumma avait le ballon, Newcastle a beaucoup pressé et dans l’un de ces jeux, Almirón a réussi à reprendre le ballon à Achraf et Alexander Isak a presque ouvert le score. Je dis presque parce que quelques minutes plus tard, le Suédois n’a pas pardonné , après un superbe jeu de Livramento qui a donné le ballon à Almirón (…) Le gardien italien a commis une très grave erreur sur le but. Après le but de Newcastle, il n’y a pas eu grand-chose du PSG, qui au lieu de s’avancer, a attendu. Au milieu de terrain, Newcastle est devenu fort et les locaux ont souffert, même Ugarte a reçu un carton jaune.»

L’équipe de Luis Enrique se cherche encore

Relevo ajoute que Luis Enrique a dû réagir encore une fois pour sauver les meubles face au jeu proposé par ses troupes. Outre les médias, plusieurs anciens joueurs ont été inquiets après le match. Interrogé par L’Equipe, Éric Rabesandratana, qui a également été embêté par le nombre d’occasions manquées, a confié : «sur ce parcours en Ligue des champions, dans le comportement, l’engagement et mentalement, on est très loin de ce que réclame la C1. Alors oui, le PSG est en construction, il faudra un peu de temps, mais pour moi, cette équipe n’est pas prête à performer comme elle doit le faire en Ligue des champions. Elle doit être bien meilleure. Et bien meilleure dans le comportement en général.»

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Il poursuit : «je suis quelqu’un d’optimiste. Sauf que là, sur la physionomie de la rencontre, même si j’ai envie d’être optimiste, je suis très inquiet. Sur ce que nous a proposé le PSG dans ses matches à l’extérieur cette saison en C1, je me pose des questions. Pour moi, Dortmund est bien plus fort que les deux autres équipes que le PSG a affrontées dans ce groupe, et contre ces deux autres équipes, Paris a perdu. On a envie de voir un club qui soit beaucoup plus séduisant. C’est vrai que ce n’est pas facile de jouer contre un Newcastle si regroupé, mais c’était au PSG de trouver les solutions.» Dans les colonnes du Parisien, Sylvain Distin est aussi très pessimiste.

Paris ne rassure pas

«Je ne pense pas que ça soit un résultat rassurant pour la suite de la compétition, plus pour un avenir proche car ils ont leur destin entre leurs mains. Il suffit de faire le même résultat que Newcastle et ça passe. C’est le point positif sur ce match-là. Cela va aussi ouvrir les yeux à beaucoup d’équipes qui vont se dire que presser le PSG n’est pas forcément la bonne chose et qu’il vaut mieux se regrouper derrière, être solide et jouer en contre car ça leur pose des problèmes (…) Pour moi, c’est le bloc bas de Newcastle qui a les déstabilisés. Ils ne laissaient qu’un joueur en pointe et encore… Il y avait très peu d’espaces pour passer dans l’axe, mais la solution aurait pu être de passer sur les côtés pour centrer.»

Il poursuit : «mais sur les centres, Newcastle a aussi des joueurs au gabarit assez imposant et au PSG, le duel aérien n’est pas forcément l’arme favorite, donc forcément ça leur a compliqué la tâche et ils ont essayé de rentrer au milieu, où il y avait du monde. Trop de monde… C’est là où j’ai senti le désarroi du PSG, il y a eu beaucoup de frappes en dehors de la surface. C’était un peu des frappes du dernier espoir, il y en a eu au moins une dizaine. Et ça finissait soit dans les tribunes, soit c’était contré. Ils ont bien démarré le match et la seconde période aussi, mais à partir de l’heure de jeu j’ai senti de la frustration et l’impression que les joueurs ne savaient plus trop quoi faire.»

Des individualités pointées du doigt

Certaines individualités ont été pointées du doigt. Il y a bien sûr Gianluigi Donnarumma, coupable d’une erreur. Mais aussi Bradley Barcola. Sur RMC Sport, Daniel Riolo a été moins tendre. «On parle de Ligue des champions, il ne peut pas se comporter comme il l’a fait ! Il a le niveau Youth League ! Il arrive à se procurer des occasions, il est tout seul devant le but mais il n’est pas foutu de marquer ! Barcola il en mange cinq, elles sont plus grosses que nous réunis.» Le journaliste paraît un peu trop dur avec le Bleuet, qui a eu le mérite d’apporter du danger. Mais il doit mieux finir bien évidemment. Mais hier soir, on attendait plus d’éléments comme Randal Kolo Muani ou Kylian Mbappé.

Ce dernier n’a pas été épargné, notamment par Rabesandratana. «Il est très, très loin de ce qu’il doit proposer. C’est l’homme fort de cette équipe du Paris Saint-Germain et il n’a pas ce statut aujourd’hui en Ligue des champions. Il est quand même décisif avec son penalty : il faut le marquer, ce n’est pas anodin. Mais il doit être beaucoup plus présent et influent sur le jeu qu’il ne l’a été jusqu’à présent dans cette compétition.» Le capitaine des Bleus, qui a avoué qu’il aurait dû être plus efficace, sera attendu au tournant à Dortmund. Un match où on verra enfin peut-être ce que ce PSG 2023-24 a dans le ventre !

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